Le troisième rêve de Descartes

descartesLe troisième rêve de Descartes, tel que l’a rapporté son biographe, se présente en deux parties. Dans la première, le rêve est raconté, dans la seconde, commence l’interprétation que Descartes aurait faite dans le déroulé même du rêve, peu après s’être éveillé.

Première partie : le rêve

« Un moment après il eut un troisième songe, qui n’eut rien de terrible comme les deux premiers. Dans ce dernier, il trouva un livre sur sa table sans savoir qui l’y avait mis. Il l’ouvrit et, voyant que c’était un dictionnaire, il en fut ravi dans l’espérance qu’il pourrait lui être fort utile. Dans le même instant, il se rencontra un autre livre sous sa main qui ne lui était pas moins nouveau, ne sachant d’où il lui était venu. Il trouva que c’était un recueil des poésies de différents auteurs, intitulé Corpus poetarum etc. Il eut la curiosité d’y vouloir lire quelque chose et à l’ouverture du livre il tomba sur le vers « Quod vitae sectabor iter ? » (quelle  voie dans la vie sera la mienne ?) Au même moment il aperçut un homme qu’il ne connaissait pas, mais qui lui présenta une pièce de vers, commençant par « Est et non » (ce qui est et ce qui n’est pas), et qui la lui vantait comme une pièce excellente. M. Descartes lui dit qu’il savait ce que c’était et que cette pièce était parmi les Idylles d’Ausone qui se trouvaient dans le gros recueil des poètes qui était sur sa table. Il voulut la montrer lui-même à cet homme et il se mit à feuilleter le livre dont il se vantait de connaître parfaitement l’ordre et l’économie. Pendant qu’il cherchait l’endroit, l’homme lui demanda où il avait pris ce livre et M. Descartes lui répondit qu’il ne pouvait lui dire comment il l’avait eu, mais qu’un moment auparavant il en avait manié encore un autre qui venait de disparaître, sans savoir qui le lui avait apporté, ni qui le lui avait repris. Il n’avait pas achevé qu’il revit paraître le livre à l’autre bout de la table. Mais il trouva que ce dictionnaire n’était plus entier comme il l’avait vu la première fois. Cependant il en vint aux poésies d’Ausone, dans le recueil des poètes qu’il feuilletait et, ne pouvant trouver la pièce qui commence par « Est et non », il dit à cet homme qu’il en connaissait une du même poète encore plus belle que celle-là et qu’elle commençait par « Quod vitae sectabor iter ? » (quelle  voie dans la vie sera la mienne ?). La personne le pria de la lui montrer et M. Descartes se mettait en devoir de la chercher lorsqu’il tomba sur divers petits portraits gravés en taille douce, ce qui lui fit dire que ce livre était fort beau, mais qu’il n’était pas de la même impression que celui qu’il connaissait. Il en était là, lorsque les livres et l’homme disparurent et s’effacèrent de son imagination, sans néanmoins le réveiller. »

Deuxième partie : l’interprétation qu’en a donnée Descartes

« Il jugea que le dictionnaire ne voulait dire autre chose que toutes les sciences ramassées ensemble, et que le recueil de poésies intitulé Corpus poetarum marquait en particulier et d’une manière plus distincte la philosophie et la sagesse jointes ensemble. Car il ne croyait pas qu’on dût s’étonner si fort de voir que les poètes, même ceux qui ne font que niaiser, fussent pleins de sentences plus graves, plus sensées et mieux exprimées que celles qui se trouvent dans les écrits des philosophes. Il attribuait cette merveille à la divinité de l’enthousiasme et à la force de l’imagination, qui fait sortir les semences de la sagesse (qui se trouvent dans l’esprit de tous les hommes comme les étincelles de feu dans les cailloux) avec beaucoup plus de facilité et beaucoup plus de brillant même que ne peut faire la raison dans les philosophes. M. Descartes, continuant d’interpréter son songe dans le sommeil, estimait que la pièce de vers sur l’incertitude du genre de vie qu’on doit choisir, et qui commence par « Quod vitae sectabor iter ? », marquait le bon conseil d’une personne sage ou même la théologie morale. Là-dessus, doutant s’il rêvait ou s’il méditait, il se réveilla sans émotion et continua, les yeux ouverts, l’interprétation de son songe sur la même idée. Par les poètes rassemblés dans le recueil il entendait la révélation et l’enthousiasme, dont il ne désespérait pas de se voir favorisé. Par la pièce de vers « Est et non », qui est « Le oui et le non » de Pythagore, il comprenait la vérité et la fausseté dans les connaissances humaines et les sciences profanes. Voyant que l’application de toutes ces choses réussissait si bien à son gré, il fut assez hardi pour se persuader que c’était l’esprit de vérité qui avait voulu lui ouvrir les trésors de toutes les sciences par ce songe. Et comme il ne lui restait plus à expliquer que les petits portraits de taille-douce qu’il avait trouvés dans le second livre, il n’en chercha plus l’explication après la visite qu’un peintre italien lui rendit dès le lendemain. / Ce dernier songe, qui n’avait eu rien que de fort doux et de fort agréable, marquait l’avenir selon lui et il n’était que pour ce qui devait lui arriver dans le reste de sa vie. »

 Quelques remarques sur le rêve et sur l’interprétation qu’en a donnée Descartes :

Il semble que, préparé par les rêves précédents au sens de ce qui lui arrivaient cette nuit-là, Descartes a fait l’interprétation la plus claire de ces trois songes du 10 novembre 1619. Deux livres s’opposent dans ce troisième rêve. L’un apparaît sur la table, l’autre dans ses mains. Chacun est reconnu pour ce qu’il est, même si l’édition lui reste inconnue : le premier est un dictionnaire, le second un recueil de poésie.

Un dictionnaire a deux caractéristiques : il a une ambition de totalité, et son ordre est purement arbitraire, chaque mot étant convoqué pour lui-même, sans lien avec les autres mots. C’est très utile un dictionnaire, parce qu’il rassemble un savoir linguistique propre à une culture et à un moment donné, et le met à la portée de tout lecteur. Descartes l’aborde dès lors avec enthousiasme : il va lui être très utile. Espérance. Puis le dictionnaire disparaît et quand, convoqué par l’interlocuteur de Descartes il réapparaît, « il n’est plus entier ». Une partie du savoir a disparu, n’est plus disponible.

Pour tout lecteur de Descartes, le symbole est clair : il s’agit du savoir de son temps, savoir sans fondement scientifique, lacunaire, et peu systémique. Dans le Discours de la méthode, Descartes raconte comme il fut déçu par le savoir appris à l’école et dans les livres, un savoir venu de l’Antiquité, d’Aristote surtout, tel qu’il fut repensé par les théologiens. C’est ce qu’on appelait la scolastique, un savoir préscientifique qui ne peut satisfaire l’exigence de rationalité de Descartes. Mais Descartes va s’en défaire et vouloir tout repenser à partir de bases solides. Dans le rêve on voit ce détachement : le dictionnaire reste à l’autre bout de la table. Descartes le met ou le mettra à distance et s’en méfiera.

Au demeurant, dans sa propre interprétation de ce rêve, Descartes explicite lui-même le dédain qu’il a pour la scolastique et la révérence qui est au contraire la sienne pour les poètes qui expriment des vérités bien plus profondes.

Le second recueil a les faveurs de Descartes. D’abord, c’est un recueil de poésie. Deux poèmes s’y confrontent. Dans un premier temps, Descartes tombe sur un poème au sens très évident : « Quod vitae sectabor iter ? » : quelle  voie dans la vie sera la mienne ? Il ne faut pas oublier que Descartes est encore très jeune à cette époque de sa vie (il a 24 ans), et à ce moment, il n’avait pas encore décidé de consacrer sa vie à la connaissance, puisqu’au contraire, il s’était engagé dans l’armée du Prince d’Orange en Hollande. Son rêve manifeste un questionnement important à ce sujet. L’interlocuteur de Descartes (une partie de lui) propose à son attention un autre poème : « Est et Non » ce qui est et ce qui n’est pas. Ce poème existe en réalité, et dans son interprétation, Descartes y voit une expression du poème d’Ausone, intitulé L« Nai kai ou pytagorikon », c’est-à-dire : « le oui et le non des pythagoriciens ». Dans sa vie future, déterminée à partir de ses trois grands rêves, Descartes va se consacrer à la distinction  du vrai d’avec le faux, du réel d’avec l’irréel. C’est donc vers ce travail de  distinction du réel et de l’illusion qu’allait être orientée la vie de Descartes, comme si le second poème répondait directement à la question posée par le premier : « quelle voie sera la mienne ? » « trouver les moyens de distinguer entre ce qui est (et ce qui est vrai) et ce qui n’est pas (ce qui relève de l’illusion).  

Le dernier élément consiste dans ces petits portraits qui illustrent le livre de poésie, qui augmentent la beauté de l’ouvrage et qui n’existent pas dans l’édition réelle que connaît et peut-être possède Descartes. Là encore, on ne peut que constater l’opposition entre un dictionnaire souvent anonyme ou fait collectivement sans qu’on sache à qui appartient telle ou telle pensée, et le recueil que tient Descartes et qui renvoie très exactement à des personnes. Il ne faut pas beaucoup pousser l’interprétation pour rattacher ce détail au fait que la philosophie de Descartes renouvelle la discipline par la mise en lumière de l’importance de la subjectivité : la connaissance avec Descartes, aussi universelle qu’elle ambitionne d’être, est celle d’un sujet de conscience et donc d’une personne singulière. La pensée ne peut donc exister qu’en se désignant elle-même comme appartenant à tel ou tel philosophe, tel ou tel penseur, telle ou telle personne. Pour en revenir à la question posée par le premier poème et à la réponse donnée par le second, nous voyons que les portraits ajoutent une  précision : « à quoi consacrer ma vie ? » « à la recherche de la vérité, ce qui ne peut être le fait que d’une pensée individualisée et singulière (d’un ego cogitans) »

Descartes n’a, au réveil, plus aucun doute, il vient de faire de Grands Rêves, de ceux qui éclairent une destinée et la guident : « il fut assez hardi pour se persuader que c’était l’esprit de vérité qui avait voulu lui ouvrir les trésors de toutes les sciences par ce songe ».

Le père du rationalisme moderne, Descartes, a donc orienté toute sa vie et toute sa philosophie, à la lumière d’une interprétation de ces trois Grands Rêves. Il y a de quoi être surpris !

Liliblue



Lae, voyante sur Avigora

laeLae est une voyante qu’on peut consulter sur la plateforme Avigora.

Je l’ai consultée pour la première fois en 2011, et ma première consultation s’est fait au milieu de la tourmente professionnelle et affective qui m’avait conduite à surconsommer de la voyance. Et j’avoue que Lae, pour sa première prestation, aurait bien pu disparaître dans le paquet de voyants qui se sont trompés, et que je n’ai pas reconsultés.

Car, bien que Lae ait vu des choses très précises sur le plan pro, c’est avec un retard de deux ans que ses prédictions se sont réalisées, et en liant ce qu’elle voyait à ce que je vivais sur le moment, de ce fait, Lae a dit des choses erronées bien qu’à la relecture je comprenne le fond de voyance réelle qui soutenait son discours.

En revanche sur le plan affectif dans sa signification amoureuse et conjugale,  Lae est la seule voyante que j’ai consultée depuis la cartomancienne de Nouméa, qui a su parfaitement dater tout ce qui m’est arrivé depuis 2011 où je la consultais. Et ce ne m’était pas favorable.

Depuis cette première consultation, et après trois ans de rejet, j’ai repris contact avec Lae début 2014 et j’ai bénéficié de ses visions qui, depuis et jusqu’à maintenant, sont globalement justes, d’abord sur le plan professionnel où elle a bien vu que j’avais deux activités, et a parfaitement décrit chacune d’elle, ainsi que donné les dates importantes où il s’est passé des choses qui faisaient évoluer mon implication.

Ensuite, Lae, interrogée sur ma famille,  a vu les difficultés qui sont les miennes, là aussi, l’évolution précise, datée au mois près,  s’est réalisée telle qu’elle l’avait vue.

Sur le plan affectif-amoureux et conjugal, je l’avais consultée pour mon ami du moment, là aussi, je note, à la relecture une description de la personne, de mes attentes, et de l’évolution sur toute l’année 2014 qui est remarquable.

Je ne peux que constater que Lae a un don , même si, encore une fois, sur ce qui me troublait le plus en 2011, elle n’a pas pu me dire que j’allais avoir à vivre un enfer durant deux ans.Elle a bien parlé de l’enfer, mais il devait s’arrêter rapidement. Il est possible que, cette occultation fut une sorte de protection, car là où, pour moi ce n’était pas aussi important, l’affectif amoureux et conjugal, Lae fut sans complaisance et a vu et daté ce que j’allais vivre ensuite, ce qui ne m’a pourtant pas fait plaisir sur  le coup, mais me permet de vous dire que si Lae n’est pas complaisante, elle a un véritable don.

En outre, pour les petits budgets, il est intéressant de savoir que prendre avec Lae le forfait de 10 mn sur avigora peut valoir le coup, car elle est très rapide. Dans ma dernière consultation, elle a traité pas moins de quatre questions essentielles dans les 10 mns que j’avais prises.

Liliblue

Je reviens vers vous, car en cherchant d’anciennes consultations, j’ai retrouvé une consultation de Laé clairement ratée. C’était dans une période de grand stress et je dois dire que quand je relis les consultations d’alors, elles étaient toutes mauvaises. C’est à réfléchir, peut-être qu’il est impossible d’être captée quand on est en crise. Parfois, certaines voyance manquent de clarté, et restent un peu confuses. 

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Cela fait des années maintenant que je consulte Laé, au moins une à deux fois par an, parfois plus, car Laé est très rapide dans ses analyses. Je peux dire que cette voyante est l’une des plus performantes pour répondre, avec précision, et concision, ainsi qu’avec une invraisemblable justesse, aux questions qu’on lui pose. Excellente à mon sens, Laé est en même temps très accessible. 



Le second rêve de Descartes

Descartes jeune (gif)Après s’être réveillé, et avoir prié pour se protéger de toute mauvaise influence, Descartes se rendort, et fait un second rêve, dont Adrien Baillet, dans La vie de Monsieur Descartes de 1691,  nous fait le récit.

Le rêve :

 » Dans cette situation, il se rendormit après un intervalle de près de deux heures dans des pensées diverses sur les biens et les maux de ce monde. Il lui vint aussitôt un nouveau songe dans lequel il crut entendre un bruit aigu et éclatant qu’il prit pour un coup de tonnerre. La frayeur qu’il en eut le réveilla sur l’heure même et, ayant ouvert les yeux, il aperçut beaucoup d’étincelles de feu répandues par la chambre. La chose lui était déjà souvent arrivée en d’autres temps et il ne lui était pas fort extraordinaire en se réveillant au milieu de la nuit d’avoir les yeux assez étincelants pour lui faire entrevoir les objets les plus proches de lui. Mais en cette dernière occasion, il voulut recourir à des raisons prises de la philosophie et il en tira des conclusions favorables pour son esprit, après avoir observé en ouvrant puis en fermant les yeux alternativement la qualité des espèces qui lui étaient représentées. Ainsi sa frayeur se dissipa et il se rendormit dans un assez grand calme. »

Interprétation de Descartes :

« L’épouvante dont il fut frappé dans le second songe marquait, à son sens, sa syndérèse, c’est-à-dire les remords de sa conscience touchant les péchés qu’il pouvait avoir commis pendant le cours de sa vie jusqu’alors. La foudre dont il entendit l’éclat était le signal de l’esprit de vérité qui descendait sur lui pour le posséder. »

Notre interprétation :

N’étant plus à cette époque de Descartes où les rêves pouvaient être perçus comme des avertissements d’un Ciel qui menaçait de châtiments ceux qui désobéissaient à ses injonctions, nous ne pouvons pas suivre Descartes dans l’interprétation très marquée de cette peur propre aux temps passés dans la relation à la religion.

Les étincelles sont des parcelles de lumières, et il ne peut s’agir de la perception de véritables étincelles comme on peut en voir parfois quand le bois éclate sous l’effet de la chaleur, dans ce « poêle » où dort Descartes, qui est une chambre sans cheminée et chauffée par un chargement extérieur.

Il s’agit bien là, avec le bruit de tonnerre du début du rêve, d’une symbolique du feu et de la foudre.

Or ce coup de tonnerre évoque une révélation importante ou une prise de conscience aux effets bouleversants, et les étincelles, une régénération spirituelle.

Plus étonnante est la suite du récit où il est question de voir dans cette expérience quelque chose qui a déjà été vécu dans le passé. Descartes a-t-il eu cette vision d’étincelles à d’autres moments de sa vie ?

La fin du récit porte sans doute sur la dilatation des pupilles dans la nuit, ce qui rend Descartes capable de voir les objets de la chambre qu’il ne voyait plus en éteignant sa chandelle. Il éprouve alors, à voir le décor familier de sa chambre suffisamment de réconfort pour se rendormir.

Liliblue



Premier rêve de Descartes

Descartes jeune (gif)

Le premier rêve de Descartes dans la nuit du 10 novembre 1619

Qui sait que Descartes, le père du rationalisme, avait orienté sa vie en écoutant le message de trois rêves, faits en 1619 ?

Malheureusement nous n’avons pas d’écrits de Descartes qui racontent, de manière directe, ces fameux rêves qui ont joué un rôle dans l’orientation choisie de son destin et  considérés par Descartes lui-même, comme de véritables « songes initiatiques ». Il les a cependant bien consignés, en latin, sous le titre d’ « Olympica », mais c’est par son biographe, l’abbée Andrien Baillet, que l’histoire a conservé ces rêves, et nous ignorons dans quelle mesure cet homme fut fidèle à Descartes dans sa traduction. Tels qu’Andrien Baillet les a restitués, ces rêves sont cependant incontestablement parlant pour tous ceux qui ont eux-mêmes travaillés sur les rêves et leurs significations.

Un peu de contexte d’abord :

 Alors qu’il avait une vingtaine d’année, Descartes engagé dans les troupes du duc de Bavière, a quitté Francfort où il avait assisté au couronnement de l’empereur, puis s’est retiré dans une paisible solitude, bien décidé à réfléchir aux moyens de réformer les connaissances de son temps, qu’il jugeait bien trop obscures. Ses méditations sur les conditions et moyens de la vérité ont alors pris un tour surprenant : « La recherche qu’il voulut faire de ces moyens, nous dit son biographe, Adrien Baillet, jeta son esprit dans de violentes agitations, qui augmentèrent de plus en plus par une contention continuelle où il le tenait, sans souffrir que la promenade ni les compagnies y fissent diversion. Il le fatigua de telle sorte que le feu lui prit au cerveau et qu’il tomba dans une espèce d’enthousiasme, qui disposa de telle manière son esprit déjà abattu qu’il le mit en état de recevoir les impressions des songes et des visions. »

Le 10 novembre 1619, Descartes fit donc trois rêves si frappants et tellement signifiants qu’il se persuada qu’il s’agissait-là de visions, c’est-à-dire de messages  « qu’il s’imagina ne pouvoir être venu que d’en haut » et qui allaient l’aider à décider de sa vocation : quitter le monde militaire  pour se mettre au service de la vérité.

Le premier rêve :

« Après s’être endormi, son imagination se sentit frappée de la représentation de quelques fantômes qui se présentèrent à lui, et qui l’épouvantèrent de telle sorte que, croyant marcher par les rues, il était obligé de se renverser sur le côté gauche pour pouvoir avancer au lieu où il voulait aller, parce qu’il sentait une grande faiblesse au côté droit dont il ne pouvait se soutenir. Étant honteux de marcher de la sorte, il fit un effort pour se redresser, mais il sentit un vent impétueux qui, l’emportant dans une espèce de tourbillon, lui fit faire trois ou quatre tours sur le pied gauche. Ce ne fut pas encore ce qui l’épouvanta. La difficulté qu’il avait de se traîner faisait qu’il croyait tomber à chaque pas, jusqu’à ce qu’ayant aperçu un collège ouvert sur son chemin, il entra dedans pour y trouver une retraite et un remède à son mal. Il tâcha de gagner l’église du collège où sa première pensée était d’aller faire sa prière, mais s’étant aperçu qu’il avait passé un homme de sa connaissance sans le saluer, il voulut retourner sur ses pas pour lui faire civilité et il fut repoussé avec violence par le vent qui soufflait contre l’église. Dans le même temps, il vit au milieu de la cour du collège une autre personne qui l’appela par son nom en des termes civils et obligeants et lui dit que s’il voulait aller trouver Monsieur N. il avait quelque chose à lui donner. M. Descartes s’imagina que c’était un melon qu’on avait apporté de quelque pays étranger. Mais ce qui le surprit davantage fut de voir que ceux qui se rassemblaient avec cette personne autour de lui pour s’entretenir étaient droits et fermes sur leurs pieds, quoiqu’il fût toujours courbé et chancelant sur le même terrain et que le vent qui avait pensé le renverser plusieurs fois eût beaucoup diminué. Il se réveilla sur cette imagination et il sentit à l’heure même une douleur effective qui lui fit craindre que ce ne fût l’opération de quelque mauvais génie qui l’aurait voulu séduire. Aussitôt il se retourna sur le côté droit, car c’était sur le gauche qu’il s’était endormi et qu’il avait eu le songe. Il fit une prière à Dieu pour demander d’être garanti du mauvais effet de son songe et d’être préservé de tous les malheurs qui pourraient le menacer en punition de ses péchés, qu’il reconnaissait pouvoir être assez griefs pour attirer les foudres du ciel sur sa tête, quoiqu’il eût mené jusque-là une vie assez irréprochable aux yeux des hommes. »

Adrien Baillet, la Vie de M. Descartes, biographie, 1691, Livre 2, chapitre 1

L’interprétation de Descartes, d’après Adrien Baillet :

Descartes a interprété ses deux premiers rêves comme « des avertissements menaçants touchant sa vie passée qui pouvait n’avoir pas été aussi innocente devant Dieu que devant les hommes. Et il crut que c’était la raison de la terreur et de l’effroi dont ces deux songes étaient accompagnés. »

« Le melon dont on voulait lui faire présent dans le premier songe signifiait, disait-il, les charmes de la solitude, mais présentés par des sollicitations purement humaines. Le vent qui le poussait vers l’église du collège, lorsqu’il avait mal au côté droit, n’était autre chose que le mauvais génie qui tâchait de le jeter par force dans un lieu où son dessein était d’aller volontairement. C’est pourquoi Dieu ne permit pas qu’il avançât plus loin et qu’il se laissât emporter même en un lieu saint par un esprit qu’il n’avait pas envoyé, quoiqu’il fût très persuadé que c’eût été l’esprit de Dieu qui lui avait fait faire les premières démarches vers cette église ».

Nous voyons que cette interprétation de Descartes sur ce fruit, un melon, fruit rond, avec une écorce, signifie l’isolement qu’il apprécie comme condition de la méditation. Pourquoi pas, mais le melon a d’autres significations.

En ce qui concerne le vent, Descartes y voit le contraire du libre-arbitre. Ce serait un vent maléfique qui voudrait lui faire faire quelque chose qu’il avait pourtant bien décidé de faire. C’est très confus.

Notre interprétation :

L’entrée en jeu des fantômes de ce premier rêve ne doit pas nous étonner. Ce type de personnage a sa place dans l’univers onirique pour signaler le passage d’une frontière : celle qui sépare et relie le monde d’ici-bas et l’au-delà, ce passeur se révélant, selon Georges Romey, l’auteur du Dictionnaire de la symbolique, « l’un des plus sûrs conducteurs vers la réalité ». Les fantômes du premier rêve de Descartes indiquent dès lors qu’il prend pied dans l’univers de la surconscience qui parfois s’exprime dans les rêves, quand ceux-ci sont de grands rêves, de ceux qui changent une destinée.la

Il faut savoir aussi que la mère de Descartes est morte alors qu’il avait à peine plus d’un an. Or la mère est la première incarnation du principe féminin incarné par la gauche, cette partie sur laquelle Descartes va s’appuyer tout au long de ce rêve, pour s’ouvrir au message qu’il contient.

Le second élément énoncé dans ce rêve, c’est cette faiblesse que ressent le rêveur de son côté droit et la nécessité d’avancer en s’appuyant et penchant sur le côté gauche. Tout le monde, je pense, comprend que, pour ce mathématicien et rationaliste, le côté droit, fatigué, représente la rationalité, et le côté gauche figure la vie intérieure et poétique qui prendra une place essentielle dans le troisième rêve. En ce qui concerne le choix de sa vocation qui est en question dans les trois rêves de Descartes, il est clair que le rêve l’informe qu’il ne peut s’appuyer sur la seule raison, il doit même la mettre momentanément de côté. Ce symbole rejoint parfaitement le précédent, il s’agit d’une entrée en matière : il faut maintenant écouter la voix intérieure, l’intuition, celle qui, précisément, parle à la conscience de Descartes dans ces trois rêves.

Le vent impérieux qui fit faire au rêveur « trois ou quatre tours sur le pied gauche » peut être pensé comme le vent de Dieu ou le vent de l’intuition qui lui fait effectivement faire trois rêves, trois productions intuitives, qui auront le même but. Nous voyons que ces trois rêves sont nécessaires, car Descartes n’est pas à l’aise dans une telle démarche « étant honteux de marcher de la sorte, il fit un effort pour se redresser », il résiste à cette brusque entrée de l’intuition dans sa vie, et a donc besoin de cette répétition des trois rêves.

Pour sa part, il y voit l’expression d’un mauvais génie, qui veut lui faire faire par force ce que lui ne fera que par libre arbitre : entrer dans une église.

Quand, ensuite, Descartes est détourné de son projet pour suivre un autre homme et revenir sur des connaissances passées, nous voyons bien que c’est un vent de Dieu qui le ramène vers l’église. Cette image montre clairement que Descartes ne peut suivre personne d’autre, il ne ferait alors que régresser. Il doit inventer son propre chemin, mais il y sera conduit avec toute la puissance de son intuition géniale, une intuition presque médiumnique d’après son rêve.

Le quatrième élément c’est l’entrée dans la Cour du collège où se trouve l’église du rêve. Nous sommes là dans le temple intérieur. L’essentiel est désormais abordé, le vent alors peut diminuer.

Devant cette église, une personne accueille le rêveur avec civilité et lui donne un message qu’il comprend : il va recevoir un cadeau d’un certain Monsieur N. dont le biographe ne nous donne aucune indication, mais que le rêveur imagine comme lui donnant un melon. Voici le cœur du message : le fruit de son travail lui est promis, un fruit qui symbolise l’accueil du soleil par la terre (le melon est un fruit gorgé d’eau sucrée et qui ne pousse que dans des lieux très ensoleillés, sa forme et sa couleur évoquant aussi le cercle solaire), et donc cette spiritualisation de la matière que va représenter le travail de Descartes dans son effort pour rendre la pensée de l’homme plus consciente dans son cheminement.

Augustin  voyait dans le melon l’image des « «trésors en or de Dieu» inscrits dans la nature. Sa forme pourrait aussi évoquer le fruit du paradis perdu, celui de l’arbre « de la connaissance du bien et du mal » qui sera transformée par Descartes en connaissance du vrai et du faux. Les rayures du melon pourraient aussi faire penser au globe terrestre avec ses méridiens, et évoque l’idée d’une totalité, en lien avec ce système de connaissance totale qu’était alors la philosophie à laquelle Descartes allait se consacrer .

Le rêve malgré ses aspects pénibles (le vent puissant qui semble emmener Descartes contre sa volonté vers l’église, et la démarche  boiteuse) est très bénéfique : il annonce que Descartes ne travaillera pas en vain, qu’il bénéficiera d’une puissante inspiration qui l’empêchera de se perdre dans son chemin, le détournera des mondanités inutiles et régressives au regard de ce qu’il doit apporter au monde (la civilité qui, dans le rêve, tente de l’emmener à revenir sur ses pas).  Ce rêve annonce le succès éclatant qui sera celui de Descartes ensuite, parce qu’il apportera au monde entier (le globe du melon) une nourriture à la fois spirituelle, solaire, lumineuse et très matérielle, concrète, en adéquation avec la réalité (ce que symbolise encore ce melon promis du rêve).

Mais ce succès n’est pas encore proche dans le temps. Le passage du relais de témoin en témoin montre que l’obtention du fruit de son travail va exiger du temps, de la recherche et de nombreux échanges.

Le sixième élément du rêve, c’est la comparaison que Descartes fait entre lui et les personnes présentes dans l’église. Alors qu’il est tout courbé sur le côté gauche, les autres sont droits. Descartes s’appuie essentiellement sur son côté droit : la rationalité. Il est invité par son rêve à se tenir sur le côté gauche, c’est-à-dire à rééquilibrer sa pensée, faisant une place importante à l’intuition philosophique, et pas seulement à la recherche scientifique qui l’occupait alors beaucoup. Les personnes qui sont dans ce lieu sacré,  représentent au contraire de lui une forme supérieure d’humanité et un idéal à atteindre : l’usage équilibré des deux parties, rationnelle et intuitive, masculine et féminine du psychisme.

La sortie du rêve nous montre à quel point Descartes est pieux. Nous sommes dans une époque où la foi est vécue pleinement, et un tel rêve n’a pas manqué de conduire son auteur à la prière.

Nous voyons aussi comment la réalité du corps peut influencer les rêves. Descartes était couché sur le côté gauche, et souffrait d’une douleur (crampe ?). Cette relation entre réalité et rêve n’empêche rien de la profondeur du message du rêve. D’autant que Descartes fit ensuite, deux autres rêves, qui le prolongèrent et le confirmèrent.

Liliblue



Freud et la prémonition

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Freud est un matérialiste, au sens précis du terme : il ne croit pas à l’au-delà, au divin, et à l’existence d’un esprit pur. Toute son œuvre consiste à expliquer les manifestations humaines par un jeu assez mécanique de pulsions, de leur refoulement, de transformation de la pulsion en expression sublimée ou pathologique.

Il n’est dès lors pas étonnant que, dans un texte écrit en 1899, et donc relativement au commencement de ses recherches, la prémonition se ramène pour Freud, à une production de  l’inconscient, et à une simple illusion, une impression de prévision qui est reconstruite après coup. Nous vous proposons quelques extraits de ce texte :

« Mme B, une personne distinguée, et non sans esprit critique, raconte dans un autre contexte, sans être le moins du monde tendancieuse, qu’une fois, il y a des années, elle a rêvé qu’elle rencontrait son ancien médecin de famille et ami, le Dr K., dans la Kärntnerstrasse devant le magasin de Hies. Le lendemain matin, elle prend cette rue et rencontre réellement la dite personne à l’endroit dont elle a rêvé. Voilà l’argument. (…)/ L’analyse tient compte de l’examen constatant qu’on ne peut pas fournir la preuve qu’elle ait remémoré ce rêve le matin suivant la nuit du rêve, précisément avant la promenade. Une telle preuve aurait été la transcription ou la communication du rêve avant son accomplissement. La dame doit plutôt consentir, sans objection, à la représentation suivante de l’affaire, qui est à mes yeux la plus vraisemblable : un matin elle est allée se promener dans la Kärntnerstrasse, et a rencontré, devant le magasin de Hies, son vieux médecin de famille. Lorsqu’elle le vit, elle acquit la conviction que la nuit dernière elle avait précisément rêvé de cette rencontre au même endroit. D’après les règles valables pour l’interprétation des symptômes névrotiques, cette conviction doit être fondée. Son contenu permet qu’on en modifie l’interprétation. (…) Nous ne trouvons rien de remarquable dans cette rencontre si nous songeons au nombre de fois où il a dû lui rendre visite. D’ailleurs de tels hasards, comme s’ils étaient concertés, se trouvent dans toutes les histoires d’amour. Pourtant cette rencontre est vraisemblablement le véritable contenu de son rêve et l’unique fondement de la conviction qu’elle a que ce rêve s’est réalisé. / Entre cette scène de la réalisation du désir et de ce rêve, il y a plus de vingt-cinq ans. Mme B. est devenue entre-temps veuve d’un second mari, qui lui a laissé un enfant et de la fortune. L’inclination de la veille dame se tourne toujours vers cet homme, le Dr K., qui maintenant est son conseiller et l’administrateur de sa fortune et qu’elle st habituée à voir fréquemment. Supposons qu’elle ait, dans les jours précédents le rêve, attendu sa visite, mais que – son empressement n’étant plus celui de jadis – qu’il ne soit pas venu. Elle a pu alors avoir facilement durant la nuit un rêve de désir nostalgique, qui la ramène aux temps anciens. Elle rêve alors vraisemblablement d’un rendez-vous du temps de la passion et la chaîne des pensées du rêve remonte jusqu’à cette fois où, sans s’être concertés, il était venu juste au moment où elle le désirait avec nostalgie. De tels rêves pourrait bien maintenant se produire souvent chez elle; ils sont une part de la punition tardive qui échoit en partage à la femme pour la cruauté de ses jeunes années. Mais comme rejetons d’un courant réprimé et pleins qu’il sont de réminiscences des rendez-vous auxquels depuis son second mariage, elle n’aime plus penser, de tels rêves sont également écartés après le réveil. Il a dû en aller ainsi également de notre rêve prétendument prophétique. (…)/ Ainsi, la création d’un rêve après-coup, qui rend seul possibles les rêves prothétiques, n’est en fait rien d’autre qu’une forme du processus de censure, qui rend possible au rêve la percée jusqu’à la conscience. »

Freud, Une prémonition onirique accomplie, 1899, in Résultats, idées, problèmes, Puf, 1998, p,109-111,

Nous le voyons, chez le jeune Freud, du début de son aventure et de son invention d’un inconscient psychique, pas de doute, la précognition est impossible, et l’impression qu’on peut avoir d’avoir eu un rêve prémonitoire, est souvent fallacieuse, produite par un arrangement de la censure qui nous interdit un désir.

Liliblue



Les limites de la voyance à la lumière des analyses de Michael Talbot

talbotDans L’univers est un hologramme, Michael Talbot évoque les découvertes d’un chercheur canadien, le Dr Joel Whitton, professeur de psychiatrie à la faculté de médecine de Toronto, et qui a fondé une bonne part de ses recherches sur l’hypnose, celle-ci menant les sujets cliniques à régresser jusqu’à des incarnations passées, ce qui lui permettait d’ observer leurs effets sur le présent, notamment dans les phobies, les maladies…

Mais le plus intéressant, a porté, selon Michel Talbot, sur les périodes d’entre deux incarnations, pendant lesquelles les sujets seraient dans « un éblouissant royaume de lumière où l’espace et le temps tels que nous les connaissons n’ont plus cours. »

Dans ce royaume de lumière, les sujets se trouveraient dans un état de conscience inhabituel « caractérisé par une extrême lucidité sur soi et un sens moral accrus ».

Cet état de conscience n’est pas celui du moi habituel mais ne disparaîtrait pas complètement, dans l’incarnation du moment. Il appartiendrait au Moi que Michael Talbot appelle « métaconscient » et qui serait inconscient, bien que dans un autre sens que celui que Freud a donné à ce terme, dans le sens plutôt que Paul Diel nomme « Surconscient » et qui ne relève pas d’un refoulement, mais d’une Puissance supérieure,  en arrière-plan, et qui veillerait sur le moi conscient, en lui envoyant des rêves et des intuitions, ou le conduisant à faire telle ou telle expérience nécessaire à son évolution.

Ce serait ce Moi méta-conscient qui, totalement libéré dans ce royaume de lumière intermédiaire,  « préparerait l’incarnation future, traçant les grandes lignes de ce qui doit s’y passer », et cela, dans le but de permettre, à l’âme incarnée, une progression de la conscience et de l’engagement éthique.

Or, il semble que les sujets de Joel Whitton qui avaient, ainsi, et sous hypnose, accès à la connaissance de ce « destin » choisi par leur Moi métaconscient, ne montrèrent aucun empressement à connaître cet avenir. « Plusieurs, exerçant une censure sur leurs propres souvenirs, lui demandèrent l’implantation d’une suggestion post-hypnotique : celle de ne rien se rappeler du contenu des séances. Comme ils s’en expliquèrent, ils ne voulaient pas être tentés de modifier le scénario que leur Moi méta-conscient avait écrit pour eux. » [Joel Whitton, Life betwen Life, p. 152-153, cité dans Michael Talbot, L’univers est un hologramme, Pocket, 1994, p. 356]

Cette demande d’une suggestion d’oubli, de la part des sujets sous hypnose, tend à démontrer, comme le rappelle M. Talbot un peu plus loin, que le destin n’est pas inéluctable, même choisi avant l’incarnation par un Moi  Sur-conscient. Même les grandes lignes du destin peuvent encore dévier de leur route, et en l’occurrence, rendre inefficace, en quelque manière essentielle, l’incarnation présente.

De telles recherches, et de telles révélation nous conduisent à nous demander si les erreurs collectives des voyants, que rencontrent certains consultants, ne peuvent pas découler d’un refus-de-savoir méta-conscient et, de ce fait, inconscient, des consultants : la révélation de l’inéluctable pourrait en effet les conduire à faire des choix qui mettraient en cause un méta-choix antérieur à l’incarnation et nécessaire à leur évolution en leur permettant d’échapper à une expérience salutaire. Bien évidemment, de telles explications impliquent une certaine croyance en la réincarnation, ou tout au moins en l’idée discutable d’un destin relevant d’un choix métaphysique et antérieur à l’incarnation.

Le rejet de la voyance assez récurrent dans diverses religions pourrait avoir un fondement similaire : il s’agirait de ne pas échapper au destin prévu par le divin, que ce divin soit une part de soi, comme le pensent ceux qui croient à ce Moi Surconscient ou méta-conscient, ou qu’il soit une force transcendante à l’homme.

Liliblue



La précognition vue par Michael Talbot et David Bohm

Talbot-M-L-univers-Est-Un-Hologramme-Livre-896574298_LDans L’univers est un hologramme, Michael Talbot aborde la question de la précognition à travers les théories du physicien David Bohm qui affirme que l’univers est un hologramme. Je vous invite à lire ces quelques lignes avec lui :

« L’avenir est-il figé, déterminé une fois pour toutes, ou garde-t-on la possibilité de le modifier ? A première vue, l’existence des phénomènes précognitifs semble faire pencher la balance vers la première hypothèse. Ce serait alors passablement désespérant. Si l’avenir est un hologramme dont chaque détail est d’ores et déjà fixé, notre libre arbitre est un mirage et ce serait sans rien y comprendre que, marionnette entre les mains du destin, nous danserions sur un air écrit d’avance./Par bonheur, il semble qu’il n’en soit rien. La littérature regorge de catastrophes évitées parce que prévues, de cas où des personnes se sont abstenues de prendre un avion qu’elles « savaient » devoir s’écraser ou sont intervenues de justesse pour sauver leurs enfant de la noyade en les « sentant » s’aventurer dans un courant. Le naufrage du Titanic a fait l’objet de dix-neuf prémonitions dont les récits nous sont parvenus. Certaines furent le fait de passagers qui en tirent compte et survécurent, d’autres de passagers qui se noyèrent pour n’y avoir pas prêté attention, d’autres encore de personnes n’entrant dans aucune de ces deux catégories[1]./ Ce genre d’incidents suggère que l’avenir n’est pas tracé de manière rigide, qu’il est plastique et susceptible d’être modifié. (…)/ David Bohm rend compte de la même situation en termes légèrement différents : « quand une vision prémonitoire amène de gens à ne pas prendre le bateau ou l’avion qui va effectivement faire naufrage ou s’écraser, ce qu’ils ont vu n’était pas l’avenir réel mais quelque chose qui, implié dans le présent, était en passe de s’explier pour former l’avenir en question. En fait, le futur entrevu par eux différait du futur réel en ce qu’ils le modifiaient. J’estime donc préférable de voir dans ces phénomènes, s’ils ont une existence, des projections de l’avenir dans l’ordre implié du présent. Comme dit le poète, l’ombre de ce qui était sur le point de se produire s’étend déjà sur le présent, une ombre portée jusque dans les profondeurs de l’ordre implié.[2] »/ (…) l’avenir est un hologramme assez substantiel pour être perçu, mais dont la malléabilité reste suffisante pour que nous puissions le modifier. (…) Préférer tel ou tel avenir holographique revient pour l’essentiel à le créer. »

Michel Talbot, L’univers est un hologramme, 1991, Pocket, 1994 pour la traduction française, p. 346-350

David_BohmNotons que pour David Bohm, l’univers se compose de deux réalités différentes et absolument identiques, l’implié qui est la source divine de la réalité, source au potentiel infini, incommensurable à ce qu’on connaît, et qui reste en arrière-fond, et l’explié qui est la réalité telle qu’on la perçoit. Ce qui relie les deux mondes, c’est la notion d’hologramme dans ses caractéristiques essentielles : tout n’est qu’image, et en chaque parcelle du réel se tient la totalité du tout.


[1] Ian Stevenson, « A review and Analysis of Paranormal Experiences Connected with de Sinking of the Titanic, Journal of American Society for Psychological Research 54 (1960), pp 153-171.

[2] Entretien privé avec l’auteur, 28 octobre 1988.



Que penser du fait qu’un même voyant, consulté plusieurs fois sur le même sujet, fait des prédictions divergeantes ?

Voici ce que j’ai lu sur la page wengo d’une voyante que j’affectionne particulièrement, comme retour positif de la part d’une consultante manifestement satisfaite de ce que cette voyante n’avait jamais changé de prédictions :

« Jamais ses prédictions n’ont changé contrairement à d’autres que je ne consulte plus d’ailleurs. Ses prédictions n’ont pas encore abouti, mais je crois en elle. »

Est-ce un si bon signe que depuis des années, une affaire essentielle, qui justifie plusieurs consultations, traîne ainsi ?

Personnellement, je ne trouve pas qu’il y a là un bon critère de satisfaction à l’égard d’un voyant. Bien que je pense que cette voyante soit sincère, et que c’est tant mieux, pour cette consultante, si elle voit la même chose au fil du temps et manifestement une chose désirée depuis longtemps si on en croit la consultante ( « cette voyante me suit depuis des années » ).

Il peut arriver qu’il y ait, ainsi, des prédictions faites dix ans à l’avance, et que l’on voit répétées et répétées chez les meilleurs voyants, et que le consultant attende durant un temps fou qu’elle se réalise (voir à ce sujet, l’article : « les prédictions récurrentes »).

Mais c’est rare, et c’est pourquoi je n’aime pas beaucoup que les voyants me resservent les mêmes prédictions qu’ils ont fait dans le passé, souvent précisément parce qu’ils subissent cette pression qu’exercent les consultants qui pensent, comme le fait cette consultante, qu’une bonne prédiction ne peut pas évoluer.

Souvent, les consultants se plaignent de fiches que liraient les voyants, qui se contenteraient de répéter le résultat d’un travail passé d’une véritable concentration sur le futur, épuisante à leur dire, et qu’ils évitent ainsi lors de la nouvelle consultation, en s’assurant, en outre, une cohérence du discours servi. Mais ce sont les consultants qui ont créé ce type de comportement avec leur exigence de prédiction absolument immuable. Et les fiches, si elles existent, pourraient avoir une bien meilleure légitimité, notamment autour de la question d’une reconsultation gratuite dans le cas de prédictions non avérées.

La vie évolue. Je vous invite à lire l’article « voyance et temporalité » dans la catégorie « PHILOSOPHIE de la voyance ». Une prédiction peut dès lors évoluer.

Si toutes les prédictions, qui n’évolueraient pas, restaient justes, cela voudrait dire que nous serions dans une temporalité qui relèverait de la nécessité pure, où aucune liberté n’est donnée à l’homme. Dans ces conditions, j’ai envie de demander : « à quoi bon consulter ? » Ce qui doit arriver, arrivera, et, au sein d’un tel fatalisme, la consultation de voyance est inutile.

Mais ce n’est pas du tout ce que je crois. Ce fatalisme est une paresse, tant de la part du consultant que du voyant qui, au lieu de se concentrer sur ses visions ce qui demande un effort, se contente de répéter ce dont il se souvient .

En réalité nous construisons notre avenir, même si je pense que certaines grandes lignes ont sans doute été décidées avant même notre naissance, car cela seul peut expliquer des prédictions qui se réalisent dix ou vingt ans après qu’elles furent énoncées, ce qui m’est arrivé une fois (voir une cartomancienne en plein dans le mile dans années 1980 à Nouméa) .

Quand je vois un voyant s’accrocher à des prédictions passées, je fuis en général. Si je prends la peine de le reconsulter, ce n’est pas pour qu’on me répète les mêmes choses, mais pour voir si ma construction de l’avenir a fait bouger les choses.

L’avenir est ce que nous en faisons, nous et les autres.

Une reconsultation de voyance se justifie donc pour quatre raisons selon moi :

- D’une part la voyance étant un art, le voyant peut avoir une meilleure vision la deuxième fois que la première. Mais n’y comptez pas trop, car d’après mon expérience, les meilleures consultations sont souvent aux débuts du contact avec le voyant, quand il ne vous connait pas du tout, quand lui-même n’a encore rien dit qui puisse enfermer son discours.

- D’autre part, on peut le consulter sur un autre domaine et au passage lui redemander des précisions sur la question déjà traitée.

- Et surtout, on peut avoir fait bouger les choses et avoir envie de vérifier l’efficacité de ses efforts. Imaginons que vous soyez alcoolique, et que le voyant vous voit malade du foie dans quelque temps et vous met en garde. Imaginons qu’alors vous commenciez à vous soigner. Vous changez votre destin et le voyant peut le voir.

- Enfin, on n’est jamais tout-puissant face à au destin, les autres peuvent, aussi, faire changer les choses. Une reconsultation permet de voir si quelqu’un a fait changer les choses.

Je tiens à dire, cependant,  qu’une reconsultation qui porterait ainsi sur le même sujet, mois après mois, année après année, ne devrait pas être possible, à moins d’un suivi post-consultation offert par le voyant et dans des limites raisonnables, précisément pour que l’addiction ne puisse pas s’installer. Car veiller à ce que cette addiction soit évitée, relève, selon moi, en partie de sa responsabilité.

Liliblue

 

 

 

 

 



Peut-on prétendre au remboursement d’une consultation dont les prédictions se révèlent fausses ?

Beaucoup de consultants se plaignent du fait que les prédictions de la voyance ne se sont pas réalisées et aimeraient être remboursés. Est-ce légitime ?

Si l’on pense, comme l’Inad l’affirme dans sa charte de déontologie, que le voyant « n’a d’obligation que de moyens, non de résultats », cette prétention est immédiatement éjectée comme illégitime.

En revanche, si l’on pense, ce qui est mon cas, que le voyant a une obligation de résultat à concurrence de 50% de ses prédictions et que, pour une consultation qui ne voit pas la moitié au moins de ses prédictions se réaliser au bout d’un an, voire deux, cette question se pose nécessairement.

Je n’ai personnellement connu qu’une voyante qui acceptait de rembourser ses consultants quand ses prédictions étaient erronées. Il s’agit d’Estelle des Enclos à qui j’aimerais rendre hommage, non en tant que voyante, car je ne l’ai pas assez consultée pour pouvoir légitimement la présenter ici, mais en tant que personne humaine qui a participé sur un forum de retours de consultations de voyance et de réflexion sur la voyance. Non seulement c’est une des personnes les plus honnêtes que je connaisse, mais elle fait un effort remarquable de dialogue, instituant un pont entre consultants et voyants, et à ma connaissance, c’est la seule des grandes voyantes françaises, à faire ce travail.

Estelle des Enclos est donc l’une des rares voyantes à assumer pleinement son travail, puisqu’elle accepte de revoir les choses après que du temps se soit passé, pour juger, avec le consultant, de la réalisation de ses prédictions et en tirer les conséquences.

Ceci dit, je ne pense pas qu’un remboursement s’impose. Parce que le temps de la consultation est bien autre chose qu’un temps de prédiction. Le professionnel accorde de son temps, et un temps fondé sur un don rare et précieux ou sur un savoir-faire qui a impliqué lui-même du temps de formation.

En revanche, trois prétentions de la part des consultants me paraissent être fondées sur la déontologie même du métier de voyant, taromancien, astrologue… la première c’est que le tarif pratiqué ne soit pas prohibitif, aucune personne ne possède un tel don ou un tel savoir-faire pour justifier les prix de certains et nous y reviendrons. En second lieu, il est nécessaire que quelques minutes soient accordées en début de consultation pour vérifier la qualité de ce est perçu, et que la consultation s’arrête si la saisie du présent et du passé n’est pas là, sans bien sûr engager de paiement. En troisième lieu, c’est que des prédictions manifestement erronées face au véritable déroulement temporel donnent lieu à une vérification sérieuse et post-consultation.

Un véritable voyant ne peut tout voir en une seule fois, ni voir bien tout le temps. Il me semble donc légitime qu’il y ait un service après-vente pour les prédictions erronées et dont la temporalité n’est pas dépassée.

Imaginons que le voyant vous dise, « vous allez avoir votre concours dans l’année », et que vous ne l’ayez pas, il me semble normal qu’un nouvel examen, gratuit, mais sérieux de cette question, soit offert au consultant déçu, en dédommagement de cette déception du consultant, et en raison de l’engagement du voyant à l’égard de ses propres prédictions.

Bien évidemment, cela impose au voyant d’avoir des notes rapides sur ce qui a été dit lors d’une consultation, afin de ne pas être confronté à de fausses prédictions erronées et à des prétentions illégitimes de tel ou tel consultant malhonnête. Mais cela me paraît être le propre d’un vrai professionnel que cette prise de note.

Cela impose aussi que le professionnel des arts divinatoires admette qu’il puisse s’être trompé dans la saisie de sa vision ou son interprétation, ainsi que dans le fait que, parfois, les choses évoluent, et évoluent autrement que ce qui a été prévu.

Il n’y a pas de métier qui n’exige une bonne dose d’humilité, de conscience professionnelle et de service à l’autre qui excèdent toujours la rémunération. Suivre ses propres prédictions devrait faire partie de l’application au métier de voyant de cette humilité et de cette conscience, de ce service.

Liliblue



Obligation de résultat et attente légitime du consultant

Dans l’article précédent, nous avons parlé de la déontologie implicite de l’exercice du métier de voyant et nous avons insisté sur le fait que, contrairement à ce qu’affirme entre autres l’Inad, un voyant a une obligation de résultat au regard de ses prédictions, et que le consultant a donc des attentes légitimes à ce sujet.

Bien évidemment nous sommes conscients que la voyance et la médiumnité, ainsi que la taromancie et l’astrologie sont du côté de l’art, celui de l’artisanat ou celui de l’artiste. Ce ne sont donc pas des sciences exactes, cela tout le monde peut le comprendre et en reconnaître les forces et les limites. Et puisque la voyance est un art, il est tout à fait exacte de penser qu’on ne peut pas exiger une réussite à 100% dans la réalisation des prédictions faites par un professionnel de la voyance, et un consultant qui serait dans cette exigence, excèderait largement la légitimité de ses prétentions.

L’absence légitime d’exigence d’une réussite à 100% de la part des consultants n’est pas, cependant, l’équivalent d’une absence d’exigence de réussite à 0%. Le saut relève du paralogisme et il semble bien étrange que l’Inad exige, de la part des consultants, un tel renoncement à toute exigence quant aux résultats, défalquant de fait, les voyants, de toute responsabilité. Il me semble au contraire légitime de considérer qu’on peut attendre un résultat relatif d’une voyance et la considérer comme réussie  si la moitié au moins des prédictions se réalise. Et c’est cette réussite relative qu’un consultant est en droit d’attendre. Ce n’est pas une exigence excessive, car cela correspond à ma propre expérience. Je connais personnellement des voyants chez qui je suis assurée de cette réussite à concurrence d’au moins 50% des prédictions. Ce sont ceux dont je parle sur ce site.

Quand nous parlons de consultations réussies à moitié au moins dans la réalisation des prédictions, et sauf en ce qui concerne l’astrologie dont la temporalité est justement le point fort, nous ne prenons pas en compte les données temporelles, parce que celles-ci, selon notre expérience, sont impossibles à assurer, mais nous excluons aussi les prédictions en oui-non, ou celles qui relèvent de l’évidence (« vous irez cette année chez le dentiste »).

Nous abordons là quelque chose de très important : un véritable professionnel de la majorité des arts divinatoires (voyance, médiumnité et dans une moindre mesure taromancie ) est quelqu’un qui donne des détails et fait des prédictions qui sont, au regard du présent, bien souvent surprenantes et presque toujours imprévisibles. Jamais le bon sens n’y est en jeu, comme il peut l’être dans les prédictions que nous faisons tous par exemple du temps qu’il fait, à partir de données présentes (« il y a des nuages, il va pleuvoir »). Le bon voyant décrit des scènes, des personnes, des circonstances pleines de détails qui relèvent de cette « vision » qu’il est seul à voir.

Pour prendre un exemple que j’ai donné dans la présentation d’un des voyants que je consulte, quand on m’a dit « vous allez avoir un contrat d’édition par une femme qui va vous faire profiter de son réseau et cela va vous remettre le pied à l’étrier « , j’avais, à ce moment-là, décidé d’arrêter d’écrire, car se faire éditer est actuellement compliqué, et je m’étais heurté à suffisamment de déboires pour y renoncer. Cette prédiction était donc imprévisible, et en particulier dans les détails précis qu’elle révélait. De ce fait, elle fait partie selon moi des authentiques prédictions dont j’ai pu ensuite voir ensuite la réalisation. J’ai en effet été contactée par mon ancienne éditrice qui m’a servi d’intermédiaire auprès d’un autre groupe d’édition, pour faire quelque chose qui était différent de ce que je faisais jusqu’alors, et cela m’a permis de reprendre mon activité d’écriture.

En première conséquence, il faut insister sur le fait que si un voyant, médium, taromancien, astrologue n’est pas capable de faire des prédictions à concurrence de 50% de réussite dans l’ensemble de ses consultations, il est impératif qu’il s’arrête de pratiquer.

Toute personne qui se propose de faire des prédictions doit en effet se sentir responsable des résultats de ses prédictions, car c’est cette responsabilité qui justifie la rémunération, et cela, à égalité avec le temps passé, le don employé, et le savoir-faire appliqué.

Pour seconde conséquence, il faut admettre la nécessité d’un travail de la part des consultants qui doivent faire le tri entre les professionnels des arts divinatoires. Quand je fais une consultation, je note tout. Et je la relis un an après, pour voir la corrélation entre ce qui a été prédit et ce qui s’est réalisé, ou son absence… et je vois  bien alors si j’ai eu,ou non, affaire à un vrai voyant.

Certes, un bon voyant peut rater complètement une consultation, et c’est pourquoi une consultation ratée devrait conduire à une consultation de rattrapage sur les points précis qui ont été évoqués et seulement ceux-là, après une attente raisonnable d’un an. Ce serait au demeurant dans l’intérêt des voyants eux-mêmes que de s’y prêter, puisqu’une consultation ratée va presque immanquablement conduire à l’éviction du voyant par le consultant, alors qu’il peut s’agir d’un bon voyant. Un vrai voyant se rattrape en effet toujours sur la pluralité des consultations. Pour moi, c’est la troisième conséquence de cette obligation de réussite à raison d’au moins 50% des prédictions qui est ce que doit tout voyant à son consultant.

Bien évidemment, la reconsultation impliquerait une forme d’honnêteté de la part des consultants afin de ne pas prétendre à une reconsultation gratuite sans que celle-ci soit fondée sur un échec véritable dans la prédiction passée. Mais il serait simple d’éviter ce genre d’embarras : les voyants devraient, comme tout bon professionnel, garder dix minutes entre chaque consultant pour noter les grandes lignes de ce qu’ils ont dit, ce qui leur permettrait de faire le point sur cette base restreinte, un an après, et si nécessaire.

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Arts divinatoires et déontologie

Le terme de « déontologie » renvoie à la notion d’éthique dans son lien à l’exercice de son métier. Puisque les arts divinatoires sont devenus une profession, ils devraient obéir, comme tout métier, à une déontologie. Bien évidemment, comme pour beaucoup de métiers, celle-ci reste largement implicite.

Il n’existe en effet qu’une douzaine de codes de déontologie, couvrant essentiellement les métiers de la santé, de la police et de la sécurité, de la justice, et ceux de la recherche en psychologie humaine. Cela signifie qu’il y a beaucoup de métiers où la déontologie reste implicite.

Le métier de voyant, de taromancien ou d’astrologue est aux frontières de plusieurs domaines  :  commerce, information et soutien psychologique…

Le code de déontologie des arts divinatoires que certains ont voulu éditer,  comprend souvent une énonciation qui m’a toujours parue fort peu acceptable, et qui vise, selon moi, à défalquer les professionnels des arts divinatoires de toute responsabilité : ils n’auraient que des « obligations de moyens et non de résultats ».

Si le professionnel ne se donne aucune obligation de résultats, c’est, à mon sens, contraire à l’éthique qui se trouve au cœur de la déontologie professionnelle implicite de ce type de métier.

Revenons en effet à la notion d’éthique telle qu’on peut la comprendre au sein, déjà, d’une relation commerciale.

Le philosophe Kant est le premier à avoir clairement défini la relation éthique comme expression du « respect d’autrui ». Respecter autrui, c’est ne jamais l’instrumentaliser, c’est ne jamais oublier qu’il est une personne avec sa dignité, ses propres besoins, ses propres fins, et c’est donc agir en tenant compte de tout ce qui est dû à l’autre, et non exclusivement en fonction de ses propres intérêts.

Ainsi, dans toute relation commerciale à l’autre régie par l’éthique, le vendeur d’une prestation ne doit jamais considérer son client comme le simple moyen de gagner de l’argent mais doit lui rendre un service en proportion de l’argent reçu.

En ce qui concerne les voyants, leur conscience professionnelle devrait les conduire à ne jamais en faire, par exemple, le seul moyen d’avoir de bons retours sur sa page de présentation au sein d’une plateforme.

Le voyant se doit de servir honnêtement les fins du client qui consistent dans le fait pour lui d’être éclairé sur son avenir, d’être aidé à passer un cap difficile, ou dans la connaissance des données lui permettant un libre choix, etc.

Je ne vois pas, personnellement, comment, en ne se donnant « aucune obligation de résultats », le voyant peut traiter le consultant avec respect.

Cela implique entre autres chose qu’un voyant qui n’a pas eu de nombreuses expériences de retours positifs avant de se faire payer, ne devrait pas exercer un tel métier.

Cela signifie aussi qu’en cas de retour négatif, le voyant devrait s’obliger à une vérification, à une nouvelle consultation, à une sorte de service après-vente, dans des limites raisonnables, bien sûr.

À cette obligation de résultats moyens (au moins 50% des prédictions doivent se réaliser en moyenne), il faut ajouter bien d’autres choses, dont certaines sont évidentes : l’honnêteté d’un travail personnel fondé sur un art véritable, lui-même fondé sur un don véritable ou l’apprentissage sérieux d’une technique, la véracité d’une parole qui n’aura aucune complaisance, la bienveillance d’une personnalité qui ne se servira jamais de son don pour asseoir un pouvoir sur son consultant, et bien d’autres choses encore, parfois bien mises en évidence sur différents sites.

Parmi les questions que fait naître la réflexion sur la déontologie du métier de professionnel des arts divinatoires, il y en a une que je voudrais mettre en avant : le voyant ou astrologue ou taromancien peut-il annoncer un avenir contraire aux attentes du consultant, mais aussi parfois bien pire, un avenir très sombre, une aggravation des difficultés, et la mort ou la maladie de personnes proches ?

L’éthique professionnelle fait obligation à ce professionnel de dire la vérité, mais tout autant de la  dire sans la rendre intolérable, insupportable, et accroitre un malaise qui a déjà conduit le consultant à prendre conseil auprès de lui.

Un consultant déjà désespéré par le vécu d’un ensemble de difficultés, qui excèdent ses capacités à les encaisser, ne doit jamais se trouver, devant la prédiction d’un avenir encore plus sombre.

C’est pourtant ce que j’ai vécu: alors que je subissais un harcèlement dans le travail qui durait, j’ai eu affaire à une voyante qui ne m’a pas du tout aidée en me disant mon avenir proche. Cette terrible personne m’a ainsi annoncé que tout serait encore bien pire dans les mois à venir au sein du travail, et que j’allais apprendre que des collègues autour de moi auraient un cancer, et que je serai, enfin, confrontée à un deuil familial, d’une personne très proche, masculine. Ce genre de propos, envoyés par audio, en dehors de tout contexte de dialogue et de rassurance, est selon moi un scandale.

Quand on vient consulter un voyant, ce n’est  pas en effet pour savoir l’avenir de manière brutale, mais pour savoir suffisamment de choses du futur, pour mieux gérer le présent ou pour mieux le supporter.

Ainsi, le voyant n’a pas seulement le devoir d’avoir un don, de dire la vérité, mais de la dire d’une manière qui soit véritablement aidante.

Quelle aide reçoit en effet quelqu’un à qui on annonce brusquement la mort d’un proche ? Et pire encore, sans dire de quel proche il s’agit, ce qui rend le consultant à moitié fou d’angoisses inutiles.

Une voyante qui voit la mort d’un proche de son consultant devrait se taire. Elle peut  aussi l’inciter à se rapprocher de lui, sans lui dévoiler la raison de cette incitation, permettant ainsi au consultant de profiter au mieux du présent, au lieu de l’empoisonner par une souffrance prématurée.

Cet exemple montre à quel point le métier de voyant, pour être exercé au mieux de ses possibilités, implique une déontologie stricte et une intelligence fine de la psychologie humaine. Avoir de la délicatesse n’est pas donné à tout le monde, mais c’est une exigence si on veut exercer ce métier dans le respect de ses consultants.

 

Lilibue

ps :

Pour plus d’information, voici un lien pour lire le code de déontologie proposé par l’Inad à partir duquel, entre autres, nous vous proposons notre réflexion.

http://inad.info/documents/charte-de-deontologie



Faut-il bannir les plateformes de voyance ?

Je ne peux, pour ma part, contester le fait, vécu, que la découverte des plateformes de voyance m’a conduit à une addiction à la voyance ou du moins à son aggravation.

Quand on vit une période difficile, que les problèmes s’accumulent tant dans la vie privée que dans la vie professionnelle, que l’anxiété s’installe, il est très difficile pour quelqu’un qui a eu des résultats tangibles en ce qui concerne sa relation passée à la voyance et qui est confronté à ce type de plateforme, de ne pas tomber dans une véritable addiction.

Voir en effet une page, où des voyants libres se proposent de vous répondre immédiatement, et ont donc le pouvoir de calmer une angoisse insupportable, est une véritable incitation à la consultation de voyance. Quand on est obligé de prendre un rendez-vous, la demande adressée à la voyance est nécessairement moindre, et le porte-monnaie s’en ressent.

C’est la première raison pour laquelle j’ai envie de conseiller aux gens qui seraient tentés d’appeler un voyant par ce moyen-là : ne le faites pas. Allez plutôt chercher des voyants en cabinet, beaucoup peuvent faire une consultation rapidement, et par téléphone.

Il y a une autre raison pour laquelle je ne suis pas très contente des plateformes de voyance, c’est le fait d’être prise en otage par elles. J’aime consulter confortablement, sans avoir ce minutage en tête, et quand j’ai découvert un bon voyant sur une plateforme, il m’est arrivé d’avoir envie d’une consultation en cabinet. Et là stupeur !!!  J’ai appris que le voyant en question n’aurait pas le droit de me faire une consultation en dehors de la plateforme, parce que je l’avais déjà consulté là.

Pour moi, c’est comme si, sous prétexte que j’avais acheté une fois dans un supermarché, je n’avais pas le droit d’aller ailleurs, et surtout pas chez un petit commerçant de quartier. Or ce n’est pas du tout la même prestation, ni le même confort, ni surtout le même prix que de consulter en cabinet privé ou sur une plateforme.

Imaginons aussi que vous soyez obligés d’acheter telle marque de lait dans un seul magasin , sous prétexte que le fournisseur ai vendu pour la première fois son lait là. C’est extraordinaire ce que les voyants et les consultants acceptent !

Je me permets de vous rappeler aussi ce que signifient 3 euros de la minute : 30 euros les 10 minutes, 90 euros la demi-heure, 180 euros de l’heure !!! Quand je consulte en cabinet, il est rare que la consultation dépasse les 80 euros, même pour plus d’une heure.

Un tel prix ne se justifie que pour une consultation très rapide, et avec un voyant extrêmement doué.

Tant que les plateformes ne proposeront pas des forfaits d’une demi-heure et d’une heure à des prix raisonnables, je crois qu’il faut protester haut et fort sur cette exclusivité que les responsables des plateformes exigent des voyants et qui prend les consultants en otage.

Selon moi, un prix raisonnable d’une consultation ne devrait pas dépasser  40 à 50  euros la demi-heure et  60 à 80 euros l’heure.

Reste que j’ai rencontré quelques voyants sérieux dans leur don et leur talent, ainsi que dans leur professionnalisme, j’ai même rencontré de jeunes et talentueux voyants que je consulte régulièrement, car ils vont si vite dans l’énoncé de leur flash que la consultation est alors totalement justifiée sur une plateforme. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde, et certainement pas le cas de la majorité des voyants qui s’y trouvent.

Donc la plateforme oui, pour une petite question rapide. Et sans exclusivité. Celle-ci est inadmissible. La plateforme de voyance devrait servir, aux consultants de moyen pour découvrir de bons voyants et aux voyants de moyen pour se faire une clientèle ou pour compléter un emploi du temps.

En aucun cas elle ne devrait devenir un lieu d’exclusivité qui enchaîne consultants et voyants.

Liliblue,



Voyance et Temporalité

La ligne du temps pour les grammairiens

La ligne du temps inscrite dans la langue française

La conception ordinaire du temps rend la voyance impossible, d’où son rejet par la plupart des cartésiens et rationalistes en tous genres, au nom d’une vision conforme aux sciences. Pourtant il y a des recherches scientifiques sur la voyance, aux USA surtout, mais en France aussi. Nous en parlerons dans un autre article. Et surtout, en ce qui me concerne, il y a les preuves que j’accumule depuis plus de 20 ans, et si je compte mes propres rêves prémonitoires, plus de 40 ans.

Si la voyance existe, cela signifie que notre rapport au temps n’est pas celui qu’on croit, celui de cette ligne qui s’avance de gauche à droite, passant du passé au présent et du présent au futur. Déjà certaines conceptions philosophiques du temps ont repensé cette ligne en l’inversant : c’est le futur qui arrive au présent et s’écoule vers le passé.

Mais la voyance remet totalement en cause ces visions du temps linéaire, puisqu’au présent, certaines personnes captent des images du présent donc, mais qui parlent de l’avenir.

Comment est-ce possible ? Comme le disait déjà saint Augustin, le philosophe théologien à la base de la philosophie chrétienne, le passé est dépassé, donc n’existe pas, et l’avenir n’étant pas encore, n’est donc pas du tout. Ni le passé ni l’avenir n’existent. Seul le présent existe, et au présent, la mémoire du passé et l’anticipation de l’avenir qui sont des imaginations, des projections mentales dans des temps qui n’existent  pas et que l’on fait exister en image seulement, une image fondée sur l’expérience du passé dans un cas, une image simplement inventée dans le cas du futur.

Si Augustin avait raison, le voyant serait un charlatan, ce que beaucoup de personnes pensent. Ils seraient d’habiles mentalistes, capables, à partir des informations du présent d’imaginer correctement le plus souvent un avenir dont le présent porte les traces visibles et analysables par toute personne attentive. Or, je peux témoigner que les meilleures voyances, qu’on m’a faites, l’ont été sur des images d’un avenir imprévisible au présent. Quand la cartomancienne de Nouméa m’annonçait, alors que je n’avais pas encore trente ans, que je rencontrerai le père de mes enfants peu avant 40 ans, cela m’a paru fort peu vraisemblable. Quand Peggy Hol me voyait travailler sur des projets artistiques où le professionnel et le technique seraient mêlés, et alors que j’avais, complètement, fermé la porte du cinéma, j’ai pensé à une extrapolation et non à la captation d’une image future. Or, quelques années plus tard, j’ai effectivement travaillé avec des designers, où les questions techniques et artistiques sont indissociables.

Bref…

Comment le voyant peut-il, au présent, capter des images du futur puisque le futur n’existe pas ?

Il faut en réalité  admettre qu’il existe déjà.

Deux interprétations alors se heurtent à propos de ce futur qui existe déjà :

- ou bien ce futur est entièrement tracé, dans un déterminisme qui fait de l’homme un simple pantin, et le voyant ne ferait que capter ce qui est écrit depuis toujours dans le Grand Rouleau divin (pour parler comme Jacques le fataliste, le personnage de Diderot). On conçoit ce que cette vision de l’homme a de rebutant : c’est la liberté même qui disparaît là.

- Ou bien le futur est déjà en germe dans le présent, et c’est ce germe qui a déjà une consistance matérielle suffisante pour exister en image, ce que le voyant capte. Cette seconde vision, pour ma part, me semble juste. Et c’est elle que je vais essayer de rendre concrète.

N’importe quel médecin, sans être fataliste, peut voir, au présent, l’avenir d’une personne en fonction de ce qu’elle mange, boit, ou des activités physiques qui sont les siennes et d’une manière globale de son genre de vie. Il peut s’appuyer aussi sur la génétique. Ainsi, à un moment T et devant tel alcoolique, la cirrhose lui est visible. On peut même faire des statistiques pour chaque année d’alcoolisme, le pourcentage de « chance » d’avoir une cirrhose augmentant année après année pour un alcoolique.

On peut donc dire que la cirrhose est ce que capte, très rationnellement et au présent, tout médecin en face d’un alcoolique. Et à un moment donné cette prévision devient presque irrésistible (bien que pas totalement, un alcoolique pouvant mourir d’une autre façon, écrasé par exemple). C’est sur de telles captations rationnelles que se fonde la statistique médicale.

Car le présent est gros de l’avenir, bien qu’un avenir en formation.

MatriochkaCe que captent donc, selon moi, les voyants, ce sont les expressions concrètes d’un présent en formation, et non en exécution. D’où les erreurs de la voyance qui ne sont pas toutes dues à l’insuffisance d’un don. L’avenir peut être changé. Une conduite meilleure, une meilleure hygiène de vie, une prise de conscience et pour certains, la prière peuvent créer progressivement une expression matérielle qui prendra la place de celle qui semblait inéluctable.

La voyance nous désigne donc une autre image du temps : au lieu de la conception linéaire du temps, il faut l’imaginer sous l’image d’une poupée russe : le présent c’est la poupée extérieure, et cette poupée contient en elle des couches et des couches d’avenir en devenir. La poupée la plus grande à l’intérieur de la poupée du présent, c’est l’avenir qui est presque là, tout près et que certains voyants captent aisément. Mais certains descendent jusqu’aux poupées les plus petites, captant la matérialisation incomplète d’un futur en construction dès maintenant. Cette matérialisation en construction est captable quand elle a déjà une certaine consistance du fait du passé et de la vie au présent.

D’une certaine manière donc, on peut dire que le voyant ne voit pas l’avenir mais une forme de présent, ou bien qu’il voit l’avenir, parce qu’il est déjà, concrètement, une partie du présent, contenu en lui, comme le chêne est contenu comme un potentiel d’être dans le gland.

Liliblue.



Quelques voyants sérieux

 

De 2010 à 2013, j’ai « surconsommé » de la voyance, et j’avoue avoir rencontré énormément de « mauvais » professionnels, particulièrement dans les plateformes de voyance telles que Wengo et Avigora.

J’ai aussi découvert quelques professionnels sérieux, au milieu de cette foule de gens sans aucun don ou un très petit don, des professionnels qui furent, et restent capables de « voir » des éléments du futur.

Parmi ceux qui consultent en cabinet, ont eu des résultats certains en dehors de Danielle Féral, Jean-Didier, Laura Cler que je consultais déjà auparavant et avec qui j’ai repris contact au moins une fois.

A partir de 2015, j’ai aussi découvert avec bonheur Lauréa de Lyon. 

Je citerai, parmi ceux qui sortent vraiment du lot, que ce soit par des consultations sur des plateformes ou en privé :  LN (qui exerce aussi sur avigora),  Laé sur avigora, François de Villeneuve sur wengo ou kang, Nadia Béryl en privé ou sur kang, Christine Lola en privé ou sur wengo.

Pour tous ces voyants, il y a eu des prédictions bien datées et d’autres avec du retard, parfois beaucoup de retard. Et il y a eu des erreurs, des prédictions qui ne se sont pas réalisées. Mais j’ai eu aussi et le plus souvent de belles prédictions qui m’ont confortée sur l’évidence d’un don.

Un véritable don de voyance implique en outre toujours l’énoncé de détails précis, qui distinguent les faux voyants qui répondent simplement oui ou non à la question posée, des vrais inspirés qui n’inventent rien, mais décrivent ce qu’ils voient, ou restituent ce qu’ils entendent…  et c’est toujours descriptif, donnant des détails qui, après coup, se révèlent être conformes à la réalité, et qui souvent, de prime abord, semblent n’avoir aucun rapport avec notre vie. Car la vie est magique, elle rebondit bien au-delà de nos imaginations du moment, la mienne en tant que consultante et celle des voyants que j’ai consultés.

 

Liliblue

 

Un lecteur du blog et ami vient de m’apprendre le décès de Florence Rougelot. Cette personne pleine de lumière a rejoint sa patrice céleste.  



L’addiction à la voyance

A la fin des années 2010, j’ai vécu un croisement de problèmes qui m’ont conduit à une forme d’addiction à la voyance. Déjà en 2005, au moment où je me séparais du père de mon enfant, la séparation fut si dure à vivre – mon compagnon, que je quittais, usait de ses droits de père non pour voir sa fille d’abord, mais pour me tourmenter – que j’avais appelé quatre ou cinq voyants dans un temps très court. Mais entre 2008 et 2010, j’ai vécu un épisode d’addiction à la voyance bien plus important : je subissais, en effet, un harcèlement dans le travail, et la pression étant forte, je me suis mise à consulter à tout va, et là, bien bien plus que 5 voyants.

Avec le recul, je peux témoigner de ces épisodes, et pourquoi celui de 2010-2012 fut bien plus sévère, mettant gravement en danger mon équilibre financier.

L’épisode de 2005

Je peux répondre à la question essentielle du pourquoi en face de cette micro-addiction :

j’étais en possession du Guide Anne Placier et sous l’impulsion d’une angoisse, j’ai appelé une voyante très connue et très bien notée par Anne Placier. Ses prédictions m’ont littéralement affolée. J’ai paniqué et durant une dizaine de jours, j’ai appelé quatre autres voyants qui me laissaient une impression de grande insuffisance. Je sentais qu’ils n’étaient pas de bons voyants.Et cela me conduisait à reconsulter encore et encore.

Pourquoi n’ai-je pas appelé les voyants que je connaissais déjà et qui m’avaient prouvé leur don ? C’est là un des mystères de l’addiction que j’ai retrouvée entre 2010 et 2012, durant cet intermède de panique, je me dirigeais vers des voyants que je ne connaissais pas, et qui, par leur incompétence, aggravaient une panique qui se nourrissait à des consultations faites pour la dépasser.

Comment je suis sortie de cet épisode ? J’en suis sortie très rapidement, et je dois dire que c’est grâce à Danielle Féral qui m’a immédiatement rassurée sur les angoisses que j’avais à propos de mon enfant. Et bien sûr elle avait raison. Malheureusement Danielle Féral fut incapable de m’aider lors de l’épisode bien plus long de 2010-2012, parce que précisément, son don, réel, alimentait mon angoisse. Mais  ce fut surtout la découverte des plateformes de voyance qui fut délétère pour moi.

tarot-zen-alinénationL’épisode de 2010-2012

Cet épisode fut nourri, cette fois, par de grosses difficultés dans le travail. Je vivais une relation de rivalité qui a conduit une collègue à me mettre des bâtons dans les roues pour tout ce que j’entreprenais. Et cette collègue était la maîtresse du chef…

J’ai commencé par consulter, au moins une fois par semaine, des voyants ayant leur cabinet, en partie à partir du nouveau Guide d’Anne Placier, puis du Guide Rappaz et Gaudin. Parmi ces professionnels, certains connus par le bouche-à-oreille, il y a eu des professionnels de qualité : Danielle Féral dont j’ai déjà beaucoup parlé, Ketty, Estelle de estellemediumspirite, Fabien de Lyon, en particulier.

Malheureusement je n’en suis pas restée là. J’ai découvert Wengo et Avigora, et je suis tombée dans une addiction sévère. Chaque brimade, chaque humiliation, chaque bâton dans les roues de mon travail, m’ont conduit à quêter l’aide immédiate de personnes aussi peu compétentes que possibles, parce que la présentation de ces voyants en vitrine, avec possibilité de téléphoner à l’un d’eux pour avoir immédiatement une consultation, répond de manière dramatique au besoin compulsif d’être rassuré, de celui qui est en souffrance.

Quelques professionnels sérieux sont ressortis cependant, au milieu d’une foule de gens sans aucun don ou un très petit don, et furent, et restent capables de « voir » des éléments du futur. Je citerai parmi eux et sur Avigora : Célia, Florence Rougelot, Laé.

Mais je dois dire que la consultation des bons voyants ne m’a pas souvent aidée, guère plus que celle des nombreux pseudo voyants qui officient là, car les prévisions furent parfois très négatives, relançant l’angoisse et parfois, et quand elles étaient positives, très décalées dans le temps.

De plus, le mélange des prédictions fausses et des vraies fait que le consultant ne parvient plus à s’y retrouver et ne sait plus que croire, et de ce fait, il reconsulte encore.

Je crois, si je me fie à ma propre expérience que le consultant ne veut pas la vérité quand il entre en addiction. Il veut être rassuré. Il paie, non pour savoir ce qui va se passer réellement, car il lui faudrait alors accepter l’inacceptable, et pour moi, il aurait fallu que je regarde en face que la situation allait durer deux ans. Il consulte pour nourrir son espérance d’une issue rapide à ses problèmes, et pour garder, ainsi, la tête hors de l’eau. Il se tourne alors vers des pseudo-voyants qui lui donnent ce qu’il veut.

Mais alors il s’enfonce , ne serait-ce que par le déséquilibre financier qu’une telle consommation implique. Et, d’autre part, voir petit à petit ses espérances ne pas se réaliser, reculer de mois en mois une délivrance sans cesse annoncée comme imminente, sans cesse promise par de pseudo-voyants, c’est quelque chose qui détruit intérieurement.

La mauvaise qualité des prestations qu’on lui sert le conduit en outre, à vouloir mieux, et donc à consulter encore…

C’est un cercle vicieux.

Je reconnais que si j’avais vraiment voulu savoir la vérité, j’aurais appelé les voyants que j’avais connus dans les années 2000 et qui étaient non seulement sans complaisance mais avaient des aptitudes réelles à la prévision, et se trompaient peu dans la datation des prédictions. Mais je pense, avec le recul, que je ne voulais surtout pas savoir que le harcèlement que je vivais était impossible à combattre ou à éviter, et qu’il allait durer un certain temps, un temps très long quand on le vit.

Par ailleurs, je dois dire qu’avoir trouvé quand même des voyants de bonne qualité sur ces plateformes est une aide relative à une moindre consommation. Mais relative seulement, car la consultation étant à la minute, elle s’y trouve presque  toujours bâclée, et laisse le consultant dans la frustration, ce qui le conduit encore à rappeler un peu plus tard.

Je vois donc trois causes principales à cette addiction à la voyance : la durée, dans le temps, d’une difficulté existentielle bien-sûr, mais aussi la facilité d’accès aux professionnels dans les plateformes de voyance, et la mauvaise qualité de la plupart de ceux qu’on y trouve.

Comme en témoigne celle qui fut l’un d’entre eux, Rose-Anne Vicari, il y a rarement de bons voyants sur audiotel, et il y en a très peu sur les plates formes de voyance. A part dans les premières années de sa vie professionnelle, un bon voyant a, en effet, remarque-t-elle avec bon sens, les moyens de vivre de son don dans un certain confort et donc en cabinet, où il donnera le meilleur de lui-même.

Liliblue



Laura Cler

Laura-ClerDans l’expérience qui est la mienne, j’ai remarqué que les voyances que m’avaient faites par les hommes (et je ne parle que des bons voyants), la voyance est essentiellement factuelle et assez précise sur les dates. L’analyse des caractères n’est pas souvent dans leur corde. Pour les femmes, c’est l’inverse, des analyses psychologiques remarquables, mais une imprécision dans les faits et les dates.

J’ai consulté Laura Cler au milieu des années 2000, dans une consultation par téléphone, dans la formule qui est la sienne, avec une consultation complète qui aborde les domaines essentiels de la vie, affectif et travail. A l’époque j’étais attirée par un homme, mais j’étais très réticente, d’abord parce qu’il avait dix ans de moins que moi et ensuite parce que son caractère me semblait trop éloigné de ce que j’attendais d’un homme.
Et je me souviens de ce que m’a dit Laura Cler immédiatement après avoir pris mon prénom et ma date de naissance et sans que je n’évoque rien de ma vie.

« Dites-moi le prénom de cet homme qui vous obsède, il est dans vos pensées, je ne peux rien capter d’autre pour le moment, je dois commencer par là. Cet homme – qu’elle me décrit de manière très juste -  est très attiré par vous, mais vous ne parvenez pas à vous laisser aller, et lui non plus. Vous allez vous tourner vers un autre homme, l’an prochain, il aura un enfant, un garçon je pense, et vous le rencontrerez dans un milieu amical, dans une sortie entre amis.

Sur le plan professionnel, quelque chose de nouveau arrive, et vous aurez une activité en plus de ce que vous faites. »

Je dois dire que l’analyse de la situation par Laura Cler et de mes intérêts du moment, ainsi que ses prédictions furent justes dans l’ensemble. Je n’ai pas pu, en effet, me résoudre à passer le pas avec ce premier homme. En 2008, et donc avec un décalage d’un an, je rencontrais un homme dans le milieu amical et il avait une grande fille, et je passais une année très agréable avec lui. S’agit-il bien de cet homme que la voyance de Laura Cler avait saisi, ou bien y-a-t-il un décalage avec le futur lointain que Laura Cler a vu en jeu, dans une consultation de 2011, et donc bien après que j’ai quitté cet homme de 2008 ? Sur le plan professionnel, mon poste étant en danger d’être exporté dans une autre ville, j’ai dû accepter une mission supplémentaire pour « le sauver ». L’ensemble de la voyance est donc d’une très bonne tenue et manifeste de vraies capacités prédictives.

J’ai reconsulté Laura Cler en 2009, dans une consultation où les prédictions furent un peu moins réussies. Sur le plan pro, elle a vu alors l’édition d’un des mes livres, mais cette édition est arrivée deux ans plus tard par rapport à la prédiction et sur un autre livre. Sur le plan affectif. L’homme, avec lequel j’étais à ce moment-là (encore un autre !), fut bien décrit, or cet homme, avait des spécificités que Laura Cler ne pouvait deviner. Mais si, concentrée sur lui et ses désirs à lui et leur évolution, elle a bien vu l’importance qu’aurait notre histoire pour lui, elle n’a pas vu, en revanche, l’essentiel, à savoir que j’allais, moi, me lasser et finir par tout arrêter.

En 2011, j’ai repris une consultation avec Laura Cler, qui insista beaucoup sur le travail d’écriture, alors que cela m’ennuyait qu’elle en parle et qu’elle en parle autant, car je pensais arrêter ce type de travail, n’ayant pas trouvé l’édition qui me convenait. Elle y revenait encore et encore pour m’encourager à persister, malgré le fait qu’elle sentait bien que je n’en avais plus envie, ni même envie d’en parler.  Mais, de fait, en 2012 j’éditais plusieurs ouvrages, et cela se fit de manière inattendue, à la demande de mon ancienne éditrice. Laura Cler me fit aussi une prédiction très précise sur le plan sentimental, avec une description remarquable d’un homme…  que je n’ai pas rencontré à ce jour.

Pour moi, il fait pas de doute que Laura Cler a un don de voyance, qui, associé à une perspicacité de femme, rend sa consultation précieuse. Mais sa positivité et sa profonde humanité ont tendu, avec moi, un peu trop à l’embellissement de ce qu’elle a vu, notamment dans des dates qu’elle voit très proches dans le temps, alors qu’il faut souvent des années à la réalisation. Je ressors regonflée à bloc après ses voyances, mais je sais aussi que, si l’avenir est bien vu, il n’est jamais aussi proche, ni aussi limpide que Laura Cler tend le à voir.

Liliblue



Jean Didier

Jean-DidierJean Didier est un voyant que j’ai connu à la fois par le Guide d’Anne Placier, et par sa participation à des émissions télévisées sur la voyance. Je l’ai consulté pour la première fois au tout début 2008. A l’époque, j’avais très peur d’être délocalisée dans l’exercice de mon métier et ma consultation a porté d’abord sur le travail, mais Jean-Didier a accepté de répondre à ma demande sur le plan affectif : « allais-je faire une rencontre amoureuse intéressante ? »

« Vous ne serez pas délocalisée, mais il vous faudra faire un énorme travail de recherche et de formation personnelle si vous voulez rester ». Ensuite, Jean Didier m’annonce : « vous allez faire une rencontre amoureuse très sympathique, durant l’année 2008, avec un nouvel équilibre pour vous.« 

Ce fut presque un sans faute pour Jean Didier. J’ai dû effectivement accepter une nouvelle mission dans l’exercice de mon métier pour ne pas être délocalisée. Ce fut l’occasion de découvrir un nouvel univers que je ne connaissais pas, le monde du cinéma. Et je dus énormément lire et me documenter car j’ignorais tout de cet univers. Par ailleurs en mai 2008, j’ai rencontré un homme avec qui je suis restée un peu moins d’un an, et avec qui je fus très heureuse, car il avait les mêmes intérêts intellectuels et culturels que moi. Mais c’était plus un ami qu’un amoureux, et je finis par le quitter.

La voyance de Jean-Didier fut remarquable, et comme celle de Claude Alexis, très factuelle, sans analyse psychologique approfondie, mais très réussie.

J’ai repris une consultation avec Jean-Didier fin 2013, et sa consultation fit l’objet d’une translation de personne, semblable à celle que fit Yaguel Didier et que j’ai relatée de manière précise. Jean Didier était interrogé sur mon enfant, et me parla de moi, sans le savoir. Je m’en suis aperçu très vite, car sa voyance se réalisa dans les deux semaines qui ont suivi, mais en portant sur moi, et non sur mon enfant. C’est un des risques de la voyance, même avec les très bons voyants : quand des personnes sont proches, il semble que les impressions captées par le voyant se télescopent.

Liliblue



Claude Alexis

claude-alexisAu début des années 2000, j’ai pris deux consultations avec Claude Alexis, que j’avais vu dans une émission télévisée sur la voyance. Ce n’était pas alors la personnalité médiatique qu’il est devenu, et ses voyances se sont révélées performantes.

- En 2002, Claude Alexis me parle :

« d’un nouveau travail, avec beaucoup de communications, d’un achat de voiture, d’un achat de maison et d’un déménagement« .

Je peux dire que ce fut un sans faute. Pourtant Claude n’a pas vu un événement majeur de ce moment-là (la publication d’un premier livre). Malgré tout, il a vu bien des choses.

- En 2005, je reprends une consultation et Claude Alexis m’annonce:

« un stage, une formation dans un nouveau domaine, plus créatif. Et il m’annonce qu’un homme de ma famille, quelqu’un cependant d’éloigné, de la famille au sens très large, allait tomber d’une certaine hauteur et aurait du mal à s’en remettre. Il m’a annoncé un choix entre deux maisons d’édition sur un de mes livres« .

Pendant plusieurs années, je n’ai rien vu arriver, et ce n’est qu’en 2008 que j’ai effectivement été obligée de prendre une mission supplémentaire, dans mon travail de fonctionnaire, et qui portait sur le cinéma, avec une formation mais en tant qu’autodidacte, puisque j’ai dû me former toute seule.

En 2009, le père de mon neveu tombe d’un toit et met effectivement beaucoup de temps à se remettre.

Le livre n’a pas été publié à ce jour.

Pour moi, il ne fait pas de doute que Claude Alexis a un don, même si, il faut le reconnaître, ses prédictions ont essentiellement porté sur des petits faits de la vie quotidienne. Ses deux voyances furent cependant très sèches et factuelles, sans aucune analyse psychologique. Et, nous le voyons très clairement pour la deuxième consultation que j’ai faite, il y a eu un retard de plus de deux ans sur les prédictions les plus rapidement réalisées.

Liliblue



La décennie à partir de l’an 2000 : un bon cru

Entre 2002 et fin 2009, j’ai vécu quelques bouleversements personnels qui m’ont conduit à faire plus de consultations que dans la décennie précédente. Je me suis séparée du père de mon enfant, ma famille a explosé suite à une mésentente sur un bien parental, et nous sommes entrés dans une période où les procès se sont succédé sur ce bien.

Les consultations que j’ai faites alors, furent assez efficaces, dans l’ensemble, même si j’ai très vite compris que les estimations de Mme Placier ne me correspondant pas toujours, j’avais intérêt à me concentrer sur les bons professionnels que j’avais trouvés, avec elle pour Danielle Féral et Jean-Didier et sans elle pour Claude Alexis et Laura Cler.

Aucune des consultations ne fut parfaite, toutes cependant manifestaient un véritable don.

 Liliblue



Confession d’une voyante

Confession d'une voyante dans ACTUALITES dans l'univers voyance 2c-confessions-dune-voyante_0

Rose-Anne Vicari, fut voyante sur audiotel et sur une plateforme type Avigora ou Wengo. Et n’en pouvant plus de gruger sa clientèle, prise de remords, elle arrête la voyance et écrit ses Confessions.

Comme toute personne intéressée par la voyance, j’ai lu ces Confessions, et j’avoue avoir retrouvé bien des éléments qui étaient visibles dans les forums de retours que j’ai fréquentés où des témoignages portaient sur la voyance dans l’audiotel : mépris radical des consultants par les voyants et par les propriétaires des audiotels, voyance à la chaîne, exploitation économique et financière des dits « voyants », absence totale de confidentialité puisque les consultants qui attendent leur tour dans la chaîne audiotel, entendent tout des échanges entre le consultant en ligne et le voyant, absence d’exigence des consultants à l’égard d’une voyance au rabais…

Que dire sinon que la voyance et l’audiotel ne font pas bon ménage ensemble. Ce don fragile exige de bonnes conditions qui sont d’emblée absolument exclues dans le type de relation que voyants et consultants y peuvent avoir.

J’adhère aussi aux dénonciations que fait Rose-Anne Vicari de certaines plateformes, dont Wengo est très représentatif. Comment les voyants qui restent parfois 24 heures à disposition, pour faire du chiffre, peuvent-ils exercer leur métier confortablement ? Et surtout, ces plateformes sont, avec l’audiotel, à l’origine de cette addiction montante qu’est celle de la voyance.  Je reviendrais sur ce point dans un article consacré à Avigora et Wengo où je fus et reste en partie cliente. Par ma propre expérience, je peux dire que très peu de bons voyants sont sur ce type de plateforme, mais il y en a. Tout comme il y a un bon usage de ces plateformes, mais c’est un usage restrictif.

Par contre, là où je ne suis pas du tout d’accord avec l’auteure de cette Confession, c’est sur la généralisation qu’elle fait de son cas particulier à l’ensemble des professionnels de la voyance.

Quand on connaît la diversité des manières de vivre sa profession, on voit tout de suite, à la lecture de son essai, qu’elle a fait partie des pires cas qui existent : une personne qui a peu de dons, ou pas du tout, et dans son cas, à lire ses propos, je dirais, un petit don, et qui veut néanmoins en faire un métier.

Pour être à l’aise, dans n’importe quel métier, il faut avoir une assise professionnelle suffisamment large, et dans le cadre de la voyance, ce ne peut être qu’un don réel, vérifié par de nombreuses preuves, et qui permet de se faire une clientèle fidèle qui consulte en cabinet ou par téléphone. Mais cela ne suffit pas. Un bon voyant a aussi une éthique professionnelle qui lui interdit par exemple de parler de la mort, celle des consultants et celles de ses proches, qui le conduit, en cas d’échec d’une voyance, à refaire un point et un suivi sans que cela engage de nouveaux frais pour le consultant, qui assure d’une parfaite confidentialité, qui refuse de prendre un consultant quand la voyance ne peut pas se faire, quand aucun flash, aucune intuition réelle ne vient, qui teste donc, durant quelques minutes en début de consultation la fiabilité des informations qui sont les siennes, etc.

Dans le témoignage de Mme Vicari, nous sommes loin du compte.

On peut cependant être reconnaissant à Mme Rose-Anne Vicari, car elle a dévoilé un processus en véritable expansion : la voyance devient une roue de secours pour des personnes sans formation professionnelle et cherchant un moyen de survivre. C’est un mauvais moyen, surtout dans l’audiotel, car on n’y fait pas son beurre et on fait le malheur de ceux qui consultent. On perd son don quand on en a un, si ce n’est la santé, tant les cadences de voyance sont élevées, ce dont témoigne au demeurant Rose-Anne Vicari.

Liliblue



Le guide d’Anne Placier de 2002

Détails sur le produit

Lorsque j’ai quitté la région parisienne, il n’était plus question pour moi de consulter Yaguel Didier, ni même de monter à Paris pour rencontrer des voyants. Il me fallait, pour continuer à explorer les implications philosophiques sur le réel qu’ouvrait pour moi la voyance, trouver un voyant dans ma région, ou bien me contenter de consultations par téléphone, ayant découvert dans le Guide Placier de 2002, que la plupart des voyants se sentaient capables d’exploiter leur don de cette manière.

Sur un stand de supermarché, j’avais en effet trouvé le Guide d’Anne Placier, qui recense de nombreux voyants et les évalue, et je fus très  heureuse du travail qu’avait accompli Anne Placier et qui m’a servi de point de départ pour la sélection des voyants avec lesquels je pouvais avoir une consultation par téléphone. Notez bien qu’il n’était pas question pour moi de « retester » les voyants sélectionnés par Anne Placier (que je n’aime pas ce mot dont tout le monde use à propos des voyants !).

Je me doutais en outre que la relation consultant-consulté est singulière et que l’évaluation d’Anne Placier, qui correspondait à sa propre expérience, ne pouvait pas être généralisée.

Ce guide obéissait, d’autre part, à ses propres impératifs économiques de rentabilisation d’un investissement financier très important – celui que représentent le prix des consultations et les frais des trajets qu’Anne Placier a dû faire pour aller à la rencontre des voyants qui ne consultaient qu’en cabinet. Aussi, le recul temporel nécessaire à l’évaluation d’une consultation qu’Anne Placier s’accordait, d’à peu près un an, me semble en réalité bien insuffisant pour faire une évaluation digne de ce nom des consultations de voyance.

Les prédictions les plus remarquables que les voyants m’ont faites, ont presque toujours été sous-estimées par moi au moment où ils me parlaient mais aussi dans les mois qui ont suivi. Il a fallu, ainsi, plus de dix ans pour vérifier la consultation la plus efficace de toutes celles que j’ai prises dans ma vie, consultation dont j’ai fait la relation, dans mon blog -(vous la trouvez dans la catégorie « A NOUMEA », c’est l’article consacré à la voyance d’une cartomancienne).

La sélection d’Anne Placier m’a cependant servi de point de départ, pour ce voyage dans le monde de la voyance, et j’ai  contacté quelques voyants bien notés dans ce guide, pour faire avec eux une consultation, presque toujours par téléphone.

Certains de ces voyants m’ont semblé nettement surévalués, voire radicalement décevants compte tenu des éloges que j’en avais lus. Mais, conformément à l’éthique de ce blog, je n’en parlerai pas.

Certains voyants très bien notés dans le Guide d’Anne Placier et qui m’ont déçue dans leur prestation avaient et conservent, pourtant, une excellente réputation dans le milieu de la voyance. Mais je n’ai vu aucune de leurs prédictions se réaliser. Il est possible que ce soit dû à un très important décalage temporel, auquel cas, je rectifierai en temps et en heure, en complétant ce Journal Intime de mes relations à la voyance. Mais il faudra alors admettre que ce décalage ait de plus de dix ans entre la prédiction datée, et la réalisation.

Bien évidemment cette question du grand décalage temporel entre prédictions et réalisation devra elle-même être mise sur le tapis, dans la réflexion philosophique que l’on peut engager sur les pratiques modernes de la voyance. Elle conduit en tout cas, à se demander quel usage on peut faire de telles prédictions qui, bien que très justes, sont attendues si longtemps.

Je peux, quoi qu’il en soit, témoigner aujourd’hui de la réalité du don de certains voyants qui sont cités dans ce guide. J’ai en effet, désormais, un recul d’une dizaine d’années sur les consultations que j’ai faites au début des années 2000, consultations que je vais vous détailler une à une, et dont on ne peut douter qu’elles eurent une efficacité prédictive : Danielle Féral et Jean Didier furent pour moi parmi les voyants cités par Anne Placier ceux que j’ai  jugés efficaces dans leur pratique, bien que, chacun, de manière très différente.

Merci à Anne Placier de les avoir présentés et de m’avoir permis de les connaître.

Liliblue



Rencontre avec Yaguel Didier

Yaguel Didier

 

Yaguel Didier était, dans les années 1990, lors de mon retour en métropole, la voyante la plus connue en France, parce que très médiatisée, amie des stars, faisant l’objet d’expériences sérieuses de la part d’historiens et de scientifiques. Mais elle n’était pas accessible facilement. De nos jours, il suffit de quelques clics sur Internet pour trouver ses coordonnées, à l’époque, c’était impossible de les avoir si l’on ne connaissait pas quelqu’un qui la consultait. La façon dont j’ai pu avoir ces coordonnées est suffisamment étonnante pour avoir quelque intérêt ici.

A l’époque de mon retour en métropole, je suivais des cours de yoga dans un célèbre centre à Paris. Là, il y avait une sorte de personnel bénévole qui tenait le centre et proposait des cours. Parmi eux, une femme, qui était une ancienne GO et qui avait droit à des séjours gratuits, m’avait suffisamment prise en amitié pour m’inviter à aller avec elle au Club Méd, au Maroc. J’acceptais et dans la nuit qui précédait le vol, je rêvais que je rencontrais quelqu’un au Maroc qui me donnerait l’adresse de Yaguel Didier. Et c’est exactement ce qui allait se passer. Au retour de mon séjour, j’étais assise dans l’avion près d’une jeune femme qui la connaissait et qui me donna ses coordonnées.

Pour moi c’était comme un signe du destin, un clin d’œil divin: j’étais invitée à me rendre chez la Pythonisse des Stars.

Alors que dire de Yaguel Didier ? D’abord, c’est une grande dame et je ne fais pas là de révélation, puisque cette personne est suffisamment médiatisée pour que ce trait de caractère soit bien connu. C’est une personne qui a beaucoup de classe, et tout en même temps, c’est une femme sympathique, simple d’abord, et bienveillante. Et plus important encore, c’est une vraie voyante.

Durant la dizaine d’années où j’ai vécu sur Paris et en Région parisienne, je n’ai pas eu d’autre contact avec la voyance, pensant avoir, avec Yaguel Didier, le nec plus ultra dans ce domaine. De fait, elle réunissait durant ses consultations les deux types de voyances que j’avais rencontrés à Nouméa : elle était douée de flashs médiumniques tout en étant aussi une cartomancienne capable de déceler des étapes importantes de ma vie.

Parmi les prédictions avérées que Y. Didier m’a faites et qu’elle n’était pas en mesure de deviner par des moyens rationnels, il y a eu : un changement de lieu de vie pour vivre dans une maison, la naissance de mon neveu, la séparation de ma sœur, le fait que dans ma vie, et pour la citer « rien n’est donné, et qu’il faut tout arracher par de grands efforts, mais que le succès est là au bout du compte »… L’importance de l’écriture, elle me voyait écrire et être publiée,  l’arrivée du père de mon enfant dans ma vie, la naissance de mon enfant.

Deux des voyances de Y. Didier m’ont particulièrement marquée et sont intéressantes pour comprendre le phénomène de la voyance :

            – J’y suis allée une fois pour ma sœur, j’étais inquiète de la tournure que prenait sa vie de couple. Cette grande voyante m’annonça alors une séparation, et elle en vit le commencement sur une autoroute, dans une cafétéria de type Arche, où l’on traverse l’autoroute. Alors je ne vais pas donner des détails de cette histoire qui ne m’appartient pas, mais disons simplement que c’est bien exactement dans ce type de lieu qu’il s’est passé quelque chose de très  pénible pour ma sœur et qui a mis fin à son histoire d’amour avec le père de son enfant.Passerelle_piétonne_sur_A10

Je me souviens cependant que Yaguel Didier était très mal à l’aise, car elle avait peur que ma sœur soit en danger. Elle voyait la fin de quelque chose, la mort du couple donc, mais elle n’a pas creusé, car elle craignait de m’annoncer le pire. Sur une autoroute, il y avait de quoi s’inquiéter.

Heureusement qu’étant moi-même très intuitive, je n’ai pas eu cette crainte. Je sentais que ma sœur n’était pas physiquement en danger.

Dans une de ses prédictions me concernant, il était question aussi d’un cycle de vie qui durerait 17 ans, sans cependant que fut révélé de quoi ce cycle serait fait. Y. Didier affirma simplement que j’avais « une vie difficile mais intéressante ». En réalité ces 17 années furent des plus pénibles et j’ai accumulé les épreuves. Cette personne très positive, et très attentive à ne pas blesser ses consultants, à ne pas leur donner trop d’inquiétudes par ses prédictions, avait simplement, selon moi, botté en touche.

          -  Quand ma fille est née, Yaguel Didier a fait la description de son caractère en me donnant un détail précis : « elle aurait un très grand sens de la propriété concernant ses petites affaires » et je fus prévenu des futurs « violents maux de dents que ma fille aurait à subir à la poussée dentaire ». Le caractère qu’elle m’a décrit n’a, en réalité, jamais été celui de ma fille, mais s’est révélé comme un trait de caractère typique de son père. Et mon enfant n’a pas eu de douleurs à la poussée dentaire mais, au même moment, j’ai dû me faire arracher une dent et soigner plusieurs autres et j’ai beaucoup souffert…

Yaguel Didier avait donc vu des éléments justes mais pas sur la bonne personne, lors de cette séance-là. Et mon enfant fut le support de révélations qui, en réalité, nous concernaient son père et moi.

Moralité : la voyance est réelle quand on a affaire à une personne douée, mais elle est difficile à utiliser car elle subit des translations de personnes, surtout quand elles sont proches. Elle pose aussi la question, pour le voyant, de la gestion de prédictions difficiles. Faut-il annoncer la mort d’un proche, la maladie à venir, les grandes épreuves de la vie ?

- Enfin, je dois ajouter quelque chose qui m’est revenu à l’esprit, il n’y a pas longtemps, du fait de l ‘actualité. J’avais demandé à Y. Didier si elle pouvait voir pour l’avenir du monde. Elle n’était pas ravie de ma question, mais elle m’avait quand même dit deux ou trois choses. D’abord elle m’avait parlé de hordes de gens en marche, en exil, et qui se déversaient dans un exode incroyable : « je vois des gens marcher en grand nombre, où vont-ils tous ces gens ? ». Sa prédiction avait eu lieu dans les années 1990. Et jusqu’à récemment, je ne voyais pas les choses arriver. Bien sûr, désormais nous savons qu’il s’agit des réfugiés Syriens (entre autres) et du problème que ce mouvement de masse pose. Et peut-être n’est-ce que le début, puisque les scientifiques pronostiquent de futurs mouvements de masse dus au climat.  Y. Didier m’a aussi confié, alors, que le monde allait vivre une période très difficile, avec des problèmes de climat et de graves problèmes géopolitiques. Mais qu’après, ce serait formidable. Alors… gardons espoir. 

Yaguel Didier a subi des attaques sur la vérité de son don, et je dois dire que pour moi, et par expérience, ce don ne fait aucun doute. Cette voyante mérite selon moi et incontestablement sa bonne réputation. Mais il est vrai que d’autres professionnels des arts divinatoires se sont révélés au monde, depuis l’époque où Yaguel Didier régnait sans partage dans le monde de la voyance.

Liliblue

 



De la cartomancie en plein dans le mile

Bien que Mâ soit une clairvoyante qui avait un don spectaculaire , elle n’était pas très fiable sur l’avenir. Elle était exaltante parce qu’elle voyait des scènes qui s’imposaient à elle, mais ces scènes étaient autant du passé et du présent, que de l’avenir. Et ses prédictions basées sur les images qu’elle percevait, ne répondaient que rarement à mes préoccupations et aux questions qui avaient motivé la consultation.

J’ai fait, à Nouméa, l’expérience d’une autre voyante, bien plus modeste, et qu’on m’avait recommandée , mais qui sur le coup ne m’avait pas impressionnée dans le bon sens. J’ai vraiment cru avoir fait une consultation inutile et sans intérêt.

NoumeaIl faut dire qu’après Mâ, cette cartomancienne d’origine asiatique et qui se contentait de tirer les cartes de manière sèche et sans détails, me sembla bien fade. Elle voyait peu de choses et celles-ci étaient en outre, très pénibles à entendre. Elle m’annonça en effet après que je lui ai demandé si j’allais rencontrer un homme avec qui je pourrais construire ma vie, que « je ne ferai la rencontre du « Père de mes enfants » que dans  une dizaine d’années, peu avant quarante ans et que j’aurais du mal à avoir des enfants, que j’en aurai sans doute un ou deux, mais qu’il me faudrait prier pour cela ».  Elle ajouta que « cet homme serait « taureau » de signe astrologique ».

J’avais un peu moins de trente ans à l’époque, j’étais plutôt jolie et bien décidée à avoir une famille et des enfants. Cela m’a semblé fort peu crédible comme prédiction. J’ai alors pensé que cette femme était méchante, et se servait de la cartomancie pour faire du mal aux autres, et je suis  partie assez dégoutée, et pensant avoir perdu mon temps et mon argent.

Inutile de dire que cette deuxième expérience m’a détournée de la tentation de faire d’autres rencontres de voyants, et durant le temps que j’étais à Nouméa, j’ai arrêté de consulter, me contentant de cette approche assez décevante de la voyance, entre une clairvoyante qui était épatante pour le présent mais incapable de donner des prédictions importantes pour l’avenir et une cartomancienne méchante et sans aucun don.

Je me suis alors persuadée que l’avenir n’était finalement pas vraiment visible, bien que j’étais aussi intriguée par le pouvoir de clairvoyance qu’avait Mâ pour voir le passé que je connaissais, et un présent, quand je ne le connaissais pas, ainsi que quelques petits détails de l’avenir.

Des années après, je compris que cette petite cartomancienne était loin d’être une mauvaise personne et une mauvaise professionnelle des arts divinatoires. C’était en réalité une excellente prévisionniste, quelqu’un d’honnête et même de délicat dans la restitution de ce qu’elle avait vu.

Je dus en effet attendre dix ans pour rencontrer Philippe, qui devint le père de ma fille, et qui était taureau de signe astrologique. Et ce n’était pas « l’homme de ma vie » mais bien « le père de mon enfant », je compris donc, quelques années encore plus tard, le sens de cette formulation qui  m’avait intriguée. Heureusement qu’alors, cette voyante-cartomancienne ne s’était pas expliquée.

C’était déjà bien assez décourageant pour moi d’apprendre que je devrais attendre dix ans pour avoir un enfant, s’il m’avait fallu en plus découvrir que cet homme serait loin de me rendre heureuse…

Cela me fit beaucoup souffrir d’attendre si longtemps cette construction familiale, car j’aimais les enfants et je n’imaginais pas vivre ma vie sans eux. Et j’avoue que cette voyance ne m’a pas aidée, car je ne lui avais pas accordé assez de crédit pour jouer le rôle très positif que peut jouer une prédiction quand elle promet quelque chose auquel on tient et en le datant !

Ce que j’ai vécu à Nouméa dans la relation à la voyance me semble caractéristique de ce que la voyance fait vivre à ceux qui veulent en apprendre quelque chose.

Les meilleures voyances que j’ai pu faire bien après étaient souvent pénibles à entendre, et peu capables d’entraîner mon adhésion de consultante, non seulement parce que décevant mes espoirs, mais surtout parce que donnant peu ou aucun de ces détails sur le passé et le présent, qui incitent à avoir foi dans les prédictions, ce que délivrent au contraire avec brio ces voyances éclatantes, remarquables dans leur description du passé et du présent, mais qui se révèlent finalement décevantes sur l’avenir.

Moralité de cette expérience : il faut des années de recul pour pouvoir juger de la valeur d’un voyant.

C’est pourquoi les  retours, qu’on trouve souvent sur les plateformes de voyance, mais aussi dans des forums indépendants de consultants, sont souvent inutiles et dangereux. Ils  peuvent détruire la réputation d’un professionnel des arts divinatoires qui a un vrai talent et encenser des télépathes ou des médiums excellents sur le passé et le présent, mais sans capacité prédictive.

Bien peu de foreur ou foreuse reviennent des années après pour confirmer ou infirmer les prédictions des voyants dont ils parlent. Or seul le temps peut fonder l’évaluation d’un don de voyance.

Ce qui ressort alors de ces forums de retour, c’est un grand mépris pour la voyance, et une grande colère contre les voyants. Pourtant la voyance, sous ses différentes formes, existe, et il y a des professionnels des arts divinatoires qui sont sérieux et même remarquablement armés pour aider les personnes qui viennent les consulter.

Et c’est pourquoi je propose ce blog, pour partager mon expérience de la voyance autrement que sur les forums, d’une manière que j’espère plus détendue et plus respectueuse pour tous.

Autre moralité : la voyance – qui existe, j’en ai eu maintes fois la preuve -  n’est pas forcément utilisable. Car, pour prendre l’exemple que je vous présente, quel bien cela m’a fait de savoir (sans y croire) que je ne rencontrerai le père de mon enfant que dans une dizaine d’années après la consultation ? L’instrumentalisation et la commercialisation actuelles de la voyance est une erreur. Elle a probablement pour vocation de nous ouvrir à une dimension mystérieuse de la vie.

Liliblue



Mâ, une clairvoyante d’exception en Nouvelle Calédonie

Mâ, une clairvoyante d'exception en Nouvelle Calédonie dans ANNEES 1980 à Nouméa Noum%C3%A9a+4

Pendant une longue période de ma vie, je n’ai plus eu de contact avec la voyance.

C’est en tant que jeune femme, partie en Nouvelle-Calédonie que je me trouvais, une nouvelle fois, en relation avec ce type d’expérience. Il y avait alors, une clairvoyante dont on parlait dans les soirées et qu’on disait exceptionnelle et qui avait choisi de se surnommer Mâ. Son vrai prénom était Monica.

Plusieurs de mes amies caldoches m’en avaient fait l’éloge, et j’avoue que, malgré mes expériences d’enfant, j’étais persuadée que cette Mâ était une fine psychologue qui tirait les vers du nez de ses consultantes, savait analyser leur langage, leur coupe de cheveux, leur look… pour en faire un bon commentaire. Toute ma culture et mes études me conduisaient à un grand scepticisme face à la voyance.

Mais mes amies étaient formelles: Mâ était tellement forte qu’on l’avait soupçonnée d’avoir un lien avec les R.G. et qu’elle avait dû prendre des mesures pour éviter toute suspicion sur son don : on ne pouvait prendre rendez-vous avec elle que sous un nom de fleurs… Mâ ignorait donc tout de vous quand vous arriviez devant elle.

Le détail m’a convaincu, il fallait que je sache ce qu’il en était… persuadée de parvenir à percer la supercherie.

J’ai donc pris rendez-vous sous le nom de « Marguerite ».

J’avoue avoir été suffisamment impressionnée moi-même pour revenir  trois ou quatre fois durant les années que je passais en Nouvelle-Calédonie. Et ces fois-là, ce n’était pas que pour l’amour de l’art. J’avais un compagnon qui ne s’engageait pas, et cela me torturait. Mâ m’avait donné suffisamment de détails précis sur ma vie pour me convaincre de « croire en sa voyance » et à son étrange éclairage.

Mâ était ainsi très forte sur les prénoms. Par exemple, quand je rentrais pour la première fois dans son joli cabinet de consultation, elle me demanda qui étaient « Antoine » et « Elena ». C’était le prénom de mon frère et de ma sœur. Cette dernière travaillait, à l’époque, dans la restauration en Suisse, et Mâ, sans que je ne dise rien, me demanda pourquoi ma sœur était entourée d’assiettes et de couverts… Les questions qu’elle posait montraient avec évidence qu’elle VOYAIT des images ou des scènes qui étaient connectées à la réalité.

Mâ était certainement une télépathe, mais pas seulement. Car elle voyait des choses du passé et du présent que je ne savais pas et que je parvenais aisément à confirmer après avoir pris des renseignements auprès de mes proches.

La consultation la plus impressionnante que m’a fait Mâ, c’était à propos de mon copain de l’époque, que j’avais quitté, mais que j’aimais toujours. Il était rentré en Métropole. Mâ me demanda dès que j’arrivais dans son cabinet pour l’interroger et avant même que j’ai pu dire quoi que ce soit : « Qui est Marc ? » C’était mon chéri de l’époque avec lequel je ne parvenais pas à tirer un trait. Elle m’annonça que  « Marc  était amoureux d’une femme et qu’elle le voyait dans une ville qui avait des arènes, que c’était un coup de foudre et qu’il n’y avait rien à faire ». J’ignorais alors totalement qu’il avait rencontré une autre femme et qu’il était avec elle à Nîmes, ce qu’un ami commun, interrogé le soir même, me confirma .

Sur l’avenir je n’ai pas été complètement conquise par le talent de Mâ qui voyait des choses justes mais ignorait l’importance qu’elles auraient dans ma vie, ce qui rendait ses prédictions bien peu utilisables. Elle m’annonçait ainsi telle ou telle rencontre importante selon elle, quand en réalité, c’était un homme qui m’apparaissait clairement de passage, y compris dans les premiers temps de la rencontre. J’ai surtout été estomaquée par son don pour voir le réel au présent et un réel éloigné géographiquement ou qui m’était simplement inconnu . Mâ me fit cependant quelques petites prédictions qui se réalisèrent.

Le plus important dans l’expérience qu’a représentée pour moi mes consultations avec Mâ, c’est que j’ai eu, plusieurs fois, la preuve, sous mes yeux,  que Mâ avait une vision. Son regard était pris dans le phénomène.

Elle avait une boule de cristal, qu’elle fixait à ces moments  là. la boule de cristal-main

Ce fut très étrange et très intéressant de voir très précisément à quels moments Mâ avait une vision, parce qu’il se passait un phénomène physique à ce moment là, qui faisait « crépiter » ses yeux, et que je ne peux expliquer par le fait que, sans doute, la pupille s’élargissait ou se rétractait de façon très rapide, comme si ses yeux enregistraient des changements d’intensité lumineuse dans la succession de scènes que la clairvoyance, seule, permettait voir, et qu’immédiatement Mâ décrivait.

Je n’ai jamais revu cela chez aucun des voyants que j’ai consultés, mais cela représenta pour moi, une forme de preuve concrète de la clairvoyance.

A partir de là, je n’ai plus douté de la possibilité humaine de voir bien au-delà des perceptions ordinaires, et même de voir ce qui n’existe pas encore physiquement, mais qui, manifestement, possède déjà une forme d’expression imagée que les clairvoyants ont le don de voir.

Yaguel Didier, interrogée quelques années plus tard, confirma le rythme intense par lequel les flash délivrent les images : elle le comparait aux images très rapides qu’on voit dans les clips. Et cela concordait avec la seule explication que j’avais trouvé de ce crépitement du regard lors d’un flash de voyance.

Liliblue

Pour tous ceux, nombreux, qui m’écrivent pour me demander les coordonnées de cette voyance de Nouvelle-Calédonie, Je suis désolée de leur répondre : j’ai connu MA à la fin des années 1980, et j’ai quitté la Nouvelle Calédonie en 1993. Je ne sais pas du tout si Mâ exerce encore, mais à mon avis, vu l’âge qu’elle avait alors, elle doit être à la retraite. J’ai interrogé mes amis de Nouméa, aucun n’a pu me répondre à ce sujet.



La bonne aventure ? Pas tant que cela

lire les lignes de la main

J’étais très jeune quand une femme du peuple des voyages a frappé à la porte de notre maison familiale de vacances, pour tenter d’avoir un peu d’argent en échange de ses prédictions.

Mon père, en bon rationaliste, ricanait dans son coin.

Ma mère, sans être aussi sceptique, était croyante et n’aimait pas qu’on tente de lever le voile de l’avenir. « A quoi cela sert-il disait-elle, ou bien ce n’est pas vrai et on aura attendu un avenir qui n’existe pas, et si la prédiction est avérée, de toute façon, elle arrive, alors à quoi bon le savoir à l’avance ? C’est se donner du souci pour rien! » …

Ma mère a donc refusé de se laisser prendre la main. Je crois qu’elle avait surtout peur des prédictions malheureuses et des angoisses qu’on peut alors en avoir  à l’avance.

En revanche, j’avais une grande-tante, qui se trouvait en vacances chez nous, et qui était attirée par le mystère et le paranormal. Tatie, comme on l’appelait, accepta donc de se faire lire les lignes de la main, et bien mal lui en prit.

La femme du peuple des voyages n’a rien pu dire sur l’avenir d’une vie trop rangée et toute tracée, mais elle évoqua son passé douloureux, de manière tellement vague cependant, qu’il n’est pas sûr que cette voyante avait un don. Et je me souviens des larmes de Tati et de sa souffrance ravivée.

Pourtant, ma tante savait, d’expérience, à quel point il est rare d’avoir affaire à un vrai voyant, et combien sont courants, au contraire, ceux qui abusent les autres pour, sous couvert de prédictions, en tirer un peu d’argent.

Tati était veuve, elle avait perdu son époux à  la Seconde Guerre mondiale. Mais, après le retour de la paix, elle resta longtemps sans nouvelle, son époux ayant été porté disparu.

J’ai entendu plusieurs fois ma tante nous raconter comment elle avait vu, après la guerre, une dizaine de voyantes pour y chercher l’information que ne lui donnait pas la voie officielle. Et toutes ces voyantes  l’avaient assurée du retour de l’époux, affirmant qu’il était toujours en vie, relançant en vain l’espoir de ma tante qui attendit dix ans ce retour.

AbbeBoulySeul, parmi tous ceux qu’elle avait consultés, un prêtre radiesthésiste lui a dit que son mari était mort et sans doute mort noyé. De fait, mon oncle faisait partie des Français qui avaient tenté de rallier l’Angleterre.

Je me souviens de la colère que j’ai ressentie ce jour où la femme du peuple des voyages est entrée chez nous, une colère adressée à toutes ces voyantes de pacotille…

La voyance a eu pour effet pervers l’impossibilité, pour ma tante, de faire son deuil.  Elle n’a jamais refait sa vie. Elle était pourtant jolie et charmante. On lui avait vendu du rêve, exploité sa souffrance, et fait perdurer celle-ci au-delà du temps normal du deuil.

En revanche, il est tout aussi incontestable que ma tante a reçu une aide précieuse du prêtre radiesthésiste, au moment sans doute où elle fut prête à entendre la vérité, et d’autant bienvenue qu’elle était très croyante et qu’elle avait confiance en ces hommes de Dieu qui n’avaient aucun intérêt financier à l’affaire.

La voyance peut être un don du ciel et aider celui qui reçoit quelques informations du futur pour mieux gérer sa vie, mais c’est aussi l’instrument dont se dotent des personnes sans aucun don de prédiction et peu scrupuleuses pour escroquer les naïfs.

J’ai donc fait, enfant, l’expérience de ces deux aspects de la voyance : le merveilleux et le charlatanisme.

J’ai pu voir aussi , mais plus tard, que la voyance peut avoir des effets néfastes sur les consultants, même quand elle est fondée sur un don réel.  Son usage est difficile et exige une expérience avertie et une certaine distance à l’égard des prédictions.

Liliblue



Mme Soleil et moi

Mme Soleil et moi dans ANNEES 1960-1970, deux aventures dans l'enfance madame-soleil-180938_L

Ma toute première expérience avec la voyance, ce fut à La Samaritaine, Grand Magasin à Paris, et fin des années 1960.

Germaine Soleil, pour ceux qui ne la connaissent pas, était une personnalité médiatique, mais aussi une femme du peuple, avec un grand cœur qui faisait des consultations en direct sur Europe 1. C’était une telle personnalité, qu’un jour le Président de la République de l’époque, G. Pompidou, à qui on posait une question à laquelle il ne pouvait répondre, fit référence à elle : « je ne suis pas Mme Soleil ! »

A la fin des années 1960, cependant et quand je la rencontrai, Mme Soleil n’était pas encore très connue, et elle participait à la promotion de certains articles vendus en grand magasin, afin sans doute d’arrondir ses fins de mois. Et c’est à cette occasion que je fis sa connaissance, et que je pris, incidemment et avant mes dix ans, ma toute première consultation de voyance.

Nous étions allées, ma mère et moi, à La Samaritaine pour acheter un parapluie. C’était à l’occasion de la fête des Mères.

J’étais la seule enfant parmi les clientes, et c’est sans doute ce qui a conduit Mme Soleil à me choisir pour la première consultation, et cela malgré les réticences de ma mère qui freinait des quatre fers pendant que je tirais dans l’autre sens, très contente, pour ma part, d’avoir été choisie et de faire cette expérience.

Ce que Mme Soleil nous dit alors, est resté gravé dans ma mémoire : « Cette petite est née avec un cœur en or, elle fera de très longues études. » Puis s’adressant à moi : « Si tu achètes un parapluie à ta maman, il faudra en prendre un rouge et qui s’ouvre facilement, car elle est toujours pressée. »

Et voilà, la magie était entrée dans ma vie… Quelle aventure à raconter ! Je fis quelques jaloux dans mon entourage…

Question prédictions, je ne peux nier leur réalisation, ayant par la suite, fait un doctorat et trois licences dans différents domaines. Quant à dire qu’il y aurait eu quelque influence dans ma destinée, cela me paraît pousser un peu loin, l’influence de cette anecdote.

Quant à ma mère qui avait trois enfants et un travail, elle a toujours été sous pression, toujours à courir pour parvenir à tout gérer.

Liliblue



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