Que peut nous dire le Tarot sur l’année 2015 ? (2) 21 janvier
Pour ceux qui connaissent la méthode de Bruno de Nys, on peut ajouter que L’empereur est sur une évolution 4-6-20, c’est-à-dire Empereur- Amoureux et Jugement, tandis que La Maison Dieu est sur une évolution 16-9-20, Maison-Dieu-Hermite et Jugement.
Certains analysent l’évolution de gauche comme les forces positives et celle de droite comme les obstacles, mais c’est très réducteur à mon sens. Pour moi il y a deux chemins qui désignent celui de l’Empereur (le chef politique)et celui de La Maison Dieu (l »Eglise au sens élevé du terme).
Le Tarot conseille donc selon moi à L’Empereur, Le Président de la France, de prendre le chemin de la conciliation (L’Amoureux est entre deux femmes), mais sa position ne sera pas facile, il sera tiraillé entre ses différentes communautés internes à la société française, mais la compassion, le dialogue, et surtout ne pas se couper les uns des autres, beaucoup d’échanges et d’explications, tout cela est nécessaire et on voit le Président tout faire pour emmener les Français dans ce sens. À terme, nous avons l’une des Cartes les plus positives qui soit, Le Jugement, c’est la Carte de l’allégresse communautaire, de la haute spiritualité d’un groupe unifié où chacun a sa place et est à sa juste place.
Sur le chemin de la Scission, du bouleversement, des révélations explosives que représente La Maison ainsi que sur celui du Temple authentique , on voit une évolution qui suit le chemin de la sagesse représentée par L’Hermite : des sages, des philosophes, des personnes éclairées, et tous ceux qui ont compris la vérité spirituelle du monde, sont enfin mises en avant. À terme, nous avons cette même allégresse communautaire du Jugement.
Mais Le Jugement peut, comme toutes les lames du Tarot, avoir un sens négatif. Il peut désigner le temps de la rumeur, des jugements à l’emporte-pièce, et dès lors de la désolation communautaire. Ce sera le cas si L’Empereur ne peut mener le peuple français vers le dialogue, la discussion éclairée par l’amitié de L’Amoureux, et si les religions se retirent chacune, dans sa solitude, refusant l’éclairage des personnes vraiment spirituelles et qui ne sont pas forcément les personnes consacrées ou reconnues comme telles.
Si je remonte encore plus haut, j’ai sur L’Empereur un chemin qui va du Monde au Diable, et sur La Maison Dieu, Les Amoureux qui mènent au Diable. Le Monde est l’intégration de tous, c’est aussi l’humanité tout entière, et la carte qui désigne l’étranger. Il semble que la France soit, en ce moment, comme en son temps l’Afrique du Sud, le laboratoire du monde. Comme le dit François Hollande, « nous ne donnons pas de leçons aux autres » mais moi, je pense, que ce qu’on vit, est une expérience qui ne peut qu’intéresser le monde entier. Aurons-nous suffisamment de Nelson Mandela ? Saurons-nous, comme l’Afrique du Sud, dépasser nos différents, qui sont quand même bien moindres que ne le furent ceux des sud-Africains ?
Le Diable dans sa signification spirituelle, c’est l’ange de lumière, celui qui éclaire le monde non par les Révélations religieuses, mais par la conscience individuelle, la raison, la sagesse. C’est le supérieur du Pape qui, lui, appartient encore à une croyance particulière. Le Diable est alors l’atout qui précède la révélation d’une forme de religion complète, intégrant tous les éléments spirituels épars dans l’ensemble des religions particulières et encore séparées : la paix mentale et la compassion bouddhiste, l’ouverture culturelle et le yoga de l’hindouisme, l’amour de charité pour le christianisme, la sagesse de la religion hébraïque et sa vision d’une humanité spirituelle, l’homme miroir de Dieu du soufisme… et que représente le Véritable Temple qu’est La Maison Dieu. Le Diable est le fondement de la spiritualité foncièrement laïque mise en avant par les Lumières : la tolérance, l’esprit critique, et les droits de l’homme qui en sont le produit. Et L’Amoureux revient, cette fois, sur La Maison-Dieu, avec toutes ses significations.
Mais Le Diable peut aussi être une forme d’aliénation collective, un totalitarisme radical, une soumission à la matière et à l’individualisme matérialiste de notre monde et qui, s’étant détaché des religions traditionnelles à la soumission née d’une étroitesse de vue, et contraires souvent au bon-sens, mais aussi, plus gravement encore à l’évidence spirituelle de la pensée individuelle (qui est l’opposé de l’individualisme, puisque l’éthique en découle). Le Diable alors renvoie dos à dos les hommes enfermés dans le passé et les modernes qui sont dans la recherche du pur profit et des jouissances. Ils ne peuvent ni se comprendre ni être heureux ensemble. C’est la division maximale.
Pourtant, un simple bon-sens ou la seule cohérence logique devraient imposer aux hommes un peu plus de sagesse dans la relation à la religion : car si Dieu existe et s’il est unique, comme l’affirment les trois monothéistes historiques, il est le Dieu de tous, et peut donc être interprété par tous, et de manière différente, comme tous les hommes sont différents. Imaginons un monde où nous serions tous blonds (les nazis le souhaitaient), ou tous bistres de teint. Quel monde ennuyeux ! totalitaire ! Comme on peut imaginer Dieu ayant fait des milliers de fleurs différentes pour la réjouissance de sa vue, ne peut-on imaginer le plaisir qu’il prend à voir comment naissent puis s’imposent les religions dans leur diversité puis s’élèvent au-dessus des traditions et rituels pour se rejoindre dans une authentique spiritualité qui n’écrase aucune religion, ni même l’athéisme, mais fait place à chacun et chacune.
Quand je lis, et souvent je trouve cela jusque dans les textes les plus profonds : que telle religion est supérieure parce qu’elle seule est universelle, parce qu’elle est arrivée la dernière, parce que elle est celle du peuple élu… nous ne sommes pas dans la spiritualité, mais dans du géopolitique international où il s’agit de se mettre au premier rang, face aux autres cultures. Ce n’est jamais le message des grandes figures spirituelles du monde.
Le temps du Diable au Tarot, c’est le temps du dépassement des particularismes religieux et idéologies diverses par la conscience individuelle en quête de sens. La Lame qui suit c’est La Maison-Dieu. La véritable Église, Le véritable Khalifat, Le Véritable Temple, La véritable Shanga d’une humanité toute entière Bouddha, L’Ashram universel qu’est Brahman.
Tout converge vers la possibilité d’une nouvelle relation au monde et la possibilité de son échec.
Il est clair que nous sommes à un tournant décisif et historique.
Notons, à quel point, la remontée de Bruno de Nys montre que nous sommes dans une aventure communautaire : presque toutes les lames communautaires du tarot et qui comportent un collectif d’êtres humains, s’y trouvent. Et pour ceux qui aiment les prédictions, il semble que ce soit très bon signe.
Seul Le Pape est manquant. C’est comme si le Tarot nous demandait de dépasser ce qu’il représente : l’enseignement religieux particulier et les croyances non réfléchies parce que répétées de générations en générations sans être questionnées par un individu en quête de sens. Combien de « pratiquants » ai-je ainsi connu qui n’avaient jamais lu, ou jamais lu vraiment et avec une recherche du sens, les Livres de leurs Révélations !!! Ils étaient dans les traditions et les rituels de la religion, parfois très ostentatoires et méprisants pour les autres, et cela jusqu’à l’inquisition, la persécution, et jusqu’au terrorisme comme nous le montre hélas notre époque. Persuadés, grâce à la seule répétition irréfléchie des croyances et des rituels religieux, d’être une élite, ils ne sont ni dans une relation d’intimité avec soi, ni éventuellement, de soi avec le divin, et que proposent pourtant de renouveler tous les grands textes religieux, pour peu qu’on réfléchisse sur le sens des mythes et métaphores proposés par chaque religion. Ils ne sont, Oh combien pas ! dans cette relation respectueuse et compassionnelle à l’autre qui est le fondement de cette Spiritualité authentique que désigne La Maison-Dieu et qu’on trouve cependant, aussi, dans chaque religion.
Notons qu’il n’y a ni La Roue de Fortune ni La Force, autres cartes communautaires, mais qui parlent du monde animal. C’est l’aventure de l’humanité qui se désigne là.
Si je calcule les Atouts négatifs de ce tirage, on tombe sur Le Pendu, La Justice et L’Empereur : une période sombre, où l’impuissance la plus grande sera à vivre. La Justice sera manquante, et le président de la république risque fort de se manifester dans un excès d’autorité, ou un manque d’autorité. C’est lui, le maillon faible, dans la période actuelle et malgré les apparences du moment.
Nous le voyons, le tarot ne ment pas, ne se trompe pas, mais les interprètes se trompent souvent. C’est souvent après-coup qu’on comprend son message. Et il en est souvent de même pour la clairvoyance.