Le 9 de Bâton 9 janvier
Le 9 de Bâton
Le vieux soldat
Etre aguerri
La voie sacrée du guerrier
Le 9 de Bâton a pour Atout maître principal L’Hermite et pour Atout-maître secondaire Le Soleil.
À l’intérieur du cheminement propre aux Bâtons, et en tant que 9, cette Carte n’est pas complètement au bout d’un chemin, ce qui reviendra au 10 ; mais elle en est proche. Dans le domaine qui est le sien, domaine sociétal et politique, domaine de la défense du territoire (par l’Atout XVIIII), elle possède l’expérience de L’Hermite (Atout VIIII). C’est un vieux soldat qu’elle désigne, et qui a fait plusieurs guerres. Ce vieux soldat sait depuis longtemps ce qu’il faut faire pour défendre sa vie et sa patrie. Il se tient prêt, sur ses gardes, en éveil, et en même temps dans une posture détendue. Sa discipline est si ancienne qu’elle ne lui pèse plus.
Cette carte fait suite à une série de difficultés, souvent dans le domaine professionnel, sociétal et politique. Elle indique que chacune des difficultés furent levées, mais cela ne se fit pas facilement et rien n’a été donné. Il a fallu lutter et rassembler ses forces, se discipliner, et construire pas après pas une réponse adaptée.
Une période de dangers divers et variés fut vécue et tout n’est pas complètement fini. Il faut rester sur ses gardes tout en sachant qu’on est désormais bien armé pour parer aux nouvelles difficultés.
Car la caractéristique essentielle du 9 de Bâton, c’est d’être aguerri. Dans ce terme, et dans la langue des oisons tout autant que dans les jeux étymologiques, il y a le terme « guerre » et le mot « guéri ». Le 9 de Bâton n’est plus du tout un innocent, un naïf, une victime potentielle. Il sait exactement de quoi est constituée la nature humaine. Il sait qu’une part importante des moteurs humains sont l’envie, la jalousie, l’avidité, l’égoïsme, etc. Il a compris depuis longtemps que toutes ses affirmations vitales risquent de provoquer de violentes réactions chez les autres. Il n’a plus d’illusions. Il ne souffre plus de voir en l’être humain tant et tant de vilénies. « C’est la vie… » remarque-t-il souvent sans s’offusquer.
Ce vieux guerrier de la vie s’attend à voir surgir de nouvelles batailles à venir. Et il se tient prêt. Il est préparé par une longue expérience, par des épreuves, par sa discipline quotidienne. Il se fait un devoir d’être lucide désormais et d’ouvrir grand les yeux de sa perspicacité, de façon à voir venir les coups de la vie.
C’est en grande partie ce que présente le Rider à l’interprétation très acceptable sur ce Nombre. On voit sur la Carte un vieux soldat blessé à la tête. Il est fatigué de tout ce qu’il a vécu et se repose en partie sur le bâton qui lui sert d’arme. En partie seulement, car le dos n’est pas courbé, et les mains sont haut levées. Son regard porte sur la gauche, réfléchissant au passé, comme il se doit pour une émanation terrestre de L’Hermite, cherchant à comprendre comment il a pu être blessé, comment il pourrait parer au retour d’une telle éventualité. Il est seul sur cette image où l’on voit, dans le fond, les montagnes qui accompagnent L’Hermite du Rider. Il sait qu’il ne peut compter que sur lui-même pour se défendre et défendre sa cité. Mais ses armes, obtenues par une longue expérience sont prêtes. Elles sont une défense manifeste derrière lui, formant un mur, celui-là même qui lui vient du Soleil, son autre maître Atout. C’est un protecteur hors pair.
En lien avec le premier Niveau du Tarot, le 9 de Bâton parle d’une personne d’un certain âge, ayant une grande expérience de la vie, et de bon conseil. Renvoie parfois aux blessures, notamment de la tête, ou bien aux blessures obtenues dans des arts de combat, lors de compétitions. Mise en garde à ce niveau-là : il faut s’entrainer, mais avec moins de violence.
En lien avec le second Niveau du Tarot, ce Nombre renvoie à des relations difficiles sur le plan professionnel. On est dans un monde qui ne pardonne aucune erreur. Il faut donc se ternir sur ses gardes. Cependant, il est clair qu’on n’est pas un novice et qu’on n’a plus aucune illusion sur le mode de fonctionnement de la société qui est la sienne, et des rapports professionnels. On est donc armé pour répondre au mieux. Cette Carte conseille cependant de ne pas baisser la garde.
En lien avec le troisième Niveau du Tarot, le 9 de Bâton parle des blessures du passé. Il indique qu’une certaine forme d’aigreur, de lassitude, et même de désespoir couvent. On se sent très seul face aux épreuves de la vie qui tendent à nous marquer profondément.
Ce Nombre met donc en garde le consultant : prenez du bon temps, conservez une discipline, mais sans entretenir des pensées négatives. Soyez vigilant, sans oublier la joie de vivre, qu’il faut essayer, du mieux possible de stimuler.
En lien avec le quatrième Niveau du Tarot, c’est l’image du vieux Guerrier spirituel, du guerrier pacifique qui s’impose. Et, pour ceux qui sont en quête spirituelle, c’est la voie du guerrier qui est ainsi représentée par ce Nombre du 9 de Bâton. Cette quête est devenue à la mode et a inspiré de nombreuses œuvres littéraires et cinématographiques, mais avant cela, elle a connu plusieurs expressions à travers les différentes Traditions existant dans la diversité culturelle d’une humanité historique. Une des plus belles n’est autre que le Tao, tel que Lao Tseu l’a explicitée. Voici quelques paroles dédiées au guerrier dans le Tao Te King :
« Partout où séjournent les troupes, on voit naître les épines et les ronces.
À la suite des grandes guerres, il y a nécessairement des années de disette.
L’homme vertueux frappe un coup décisif et s’arrête. Il n’ose subjuguer l’empire par la force des armes.
Il frappe un coup décisif et ne se vante point.
Il frappe un coup décisif et ne se glorifie point.
Il frappe un coup décisif et ne s’enorgueillit point.
Il frappe un coup décisif et ne combat que par nécessité.
Il frappe un coup décisif et ne veut point paraître fort.
Quand les êtres sont arrivés à la plénitude de leur force, ils vieillissent.
Cela ne s’appelle pas imiter le Tao. Celui qui n’imite pas le Tao ne tarde pas à périr.
Les armes les plus excellentes sont des instruments de malheur. Tous les hommes les détestent. C’est pourquoi celui qui possède le Tao ne s’y attache pas. En temps de paix, le sage estime la gauche ; celui qui fait la guerre estime la droite.
Les armes sont des instruments de malheur ; ce ne sont point les instruments du sage.
Il ne s’en sert que lorsqu’il ne peut s’en dispenser, et met au premier rang le calme et le repos.
S’il triomphe, il ne s’en réjouit pas. S’en réjouir, c’est aimer à tuer les hommes.
Celui qui aime à tuer les hommes ne peut réussir à régner sur l’empire. (…)
Celui qui a tué une multitude d’hommes doit pleurer sur eux avec des larmes et des sanglots. »
Lao Tseu, Tao Te King, XXXII et XXXIII.