Le 10 d’Épée

Le 10 d’Épée

Achèvement tragique

Complot, ruine

Nuit et sable

Mater Dolorosa, Notre Dame des Douleurs

Deuil, acceptation du destin

 10 d'epée

Cette carte, comme la précédente, le 9 d’Épée est tragique dans sa tonalité. Et ce tragique se traduit dans la brisure de la lame droite. On le sait, la droite représente la partie mâle de la personne humaine, celle qui est tournée vers l’action, la réalisation, l’avenir. C’est donc une Carte qui, par sa représentation marque l’achèvement tragique d’un projet, d’un amour, d’une forme de réalisation de soi qui furent, dans le passé (l’épée de gauche), tendrement chéris tout comme l’occasion d’une forme de réalisation de soi.

L’ensemble des Nombres 10 ont pour maîtres -Atouts le X et le XXI, deux Cartes qui présentent un Juge qui marque la fin d’un cycle : la sphinge dans l’Atout X représente le Juge de la partie animale de l’être humain, de sa capacité à maîtriser le pulsionnel, l’instinctif, la matière, le corps, le mécanique. L’ange dans l’Atout XX représente le Juge de la partie céleste de l’être humain, de sa capacité à maîtriser l’esprit, l’intelligence, l’âme, le créatif. Or ces juges émettent des jugements positifs ou négatifs qui vont se répartir, dans les Nombres dix du Tarot, en deux parties distinctes selon le genre. Le jugement qui accompagne les derniers Nombres est en effet marqué par la tonalité propre à chaque Couleur, ainsi que par le genre de cette Couleur.

Très clairement, plus clairement que dans tous les autres Nombres bien qu’un même phénomène soit en jeu, les 10 de Denier et de Coupe sont proches, quand les 10 de Bâton et d’Épée marquent un achèvement d’un tout autre ordre. Pour les Nombres féminins (Denier et Coupe), l’Achèvement est une grâce et une plénitude qui se traduisent dans le monde matériel et familial (le 10 de Denier), ou dans le monde affectif et familial (le 10 de Coupe) ; tandis que l’Achèvement est pesanteur infinie pour le 10 de Bâton et meurtre symbolique en ce qui concerne le 10 d’Épée. 

10ofswordsC’est cet Achèvement tragique qu’a choisi de représenter Pamela Colman Smith dans le Rider. On voit un ciel noir charbon obscurcir plus de la moitié de la Carte, et un homme qui a reçu dans le dos dix coups d’Épée et en est mort. Les dix Épées plantées tout au long de la colonne vertébrale : aucun chakra n’est épargné. Tous ses centres vitaux et au-delà sont atteints. Il est étendu sur un sol de sable, tourné vers la terre, le visage caché. Or le sable est précisément le terrain de l’infertilité. Rien ne pousse dans le désert de sable, et toute construction humaine est destinée à finir en grains de sable qui se dissolvent dans cette mer de minuscules petites pierres. Comme le rappelle G. Romey dans le Dictionnaire de la symbolique, « le sable est une image grave. Il est à la fois une image première et la dernière image. Celle qui précède tout ce qui sera et qui demeure quand tout a disparu. Elle est l’origine et le dernier des horizons. Devant le sable, il n’est pas de création de la nature, pas de réalisation humaine, pas même de pensée, qui ne se dissolve dans le dérisoire ». Rêver de sable, c’est se confronter au caractère éphémère de toute chose, c’est accepter d’être dans une expiration au regard du souffle créateur qui traverse nos vies. C’est adhérer à l’achèvement d’un projet, d’un amour, d’un lien, d’une réalisation qui s’est écroulée.

Beaucoup d’interprètes du Rider mettent l’accent sur le caractère « exagéré » de cette Carte. Un coup d’épée suffit à tuer, pourquoi en mettre dix ? Du coup, ils interprètent ce dix d’Épée d’un point de vue psychologique : la personne surjoue ses malheurs, tend à construire une image de victime pour en avoir les bénéfices secondaires. Cette interprétation est possible, la fêlure de l’Épée représentant alors une manière peu équilibrée de vivre sa relation aux événements de la vie et aux autres. Mais il ne faut pas nier la possibilité d’une interprétation littérale du Rider. Les complots existent, tout comme la décision surgissante de mettre une fin définitive, en soi, à une espérance (une relation, une dimension importante de sa réalité, un projet, etc.) qui avait trop longtemps duré et qui a miné les constructions de sa vie.

Cependant, cette Carte n’est pas que négative. Le visage de cet homme, qu’on ne voit pas, est tourné vers la mer, et cette mer est calme. Au loin, on voit des montagnes bleues, et une aube nouvelle qui se lève, dorant le ciel, d’une lumière solaire, dissipant peu à peu le noir épais de la nuit. Dites-vous que, quand le dix d’Épée tombe, le pire est derrière vous et vous le savez. Ce qui vous accable encore n’est pas mince. C’est une suite de douleurs et de meurtres symboliques que vous avez dû vivre, et que vous devez encore revivre. Mais, sur la Carte, on voit cet homme mort étendu sur le sol qui est tourné dans le creux de la Terre-Mer (e). Il est calme, tout comme l’eau plate vers lequel il a tourné son visage et qui représente l’absence d’émotions vives. Il a accepté d’entrer dans un deuil au regard de ses espérances. Il s’apprête à renaître tout autre, revivifié, revitalisé par une relation au monde bien plus simple et vraie. Cet épisode tragique met fin à vos souffrances. Celles-ci sont déjà en train de muer en une forme de sérénité nécessaire à la reconstruction qui va suivre. 

En lien avec le premier Niveau du Tarot, le dix d’Épée renvoie au divorce, à la ruine, au deuil, à la perte d’un proche, d’un être cher, à une amputation. Le pire est arrivé dans le domaine du corps, des biens matériels, de la famille. Le pire est derrière soi. Il faut maintenant aller au-delà, accepter de vivre le renouveau de la vie sans cet espoir, sans cette partie de soi, sans s’appuyer sur ce qui appartient désormais au passé. 

En lien avec le second Niveau du Tarot, ce Nombre parle clairement d’un échec relationnel et professionnel. Sans aller jusqu’à la ruine financière, il indique la rupture dans un contrat, le divorce dans une relation professionnelle, sociétale, politique, commerciale. La multiplicité des épées tend à illustrer un complot, un harcèlement où est en jeu plus d’une personne.

Il enjoint à un certain repli sur l’essentiel afin de faire renaître sa vie sociétale autrement.

En lien avec le troisième Niveau du Tarot, cette Carte peut être lue dans les deux acceptions les plus contradictoires, propre à ce niveau. D’un côté, les aspects les plus sombres du 10 d’Épée sont en jeu : deuil, mort d’un proche, nécessité de renoncer à un projet ou à une expression forte de soi, fin d’une espérance et d’une réalisation, ruine, désespérance, complot contre soi, etc. Et de l’autre, en creusé, les retrouvailles avec la part absolument éternelle de son être. Écoutons encore une fois la poésie de G. Romey dans sa description du symbole qu’est le sable : « un sable est sans mémoire, sans projet. Il est. Il est dans un présent qui contient un passé effacé, un devenir non prévu. Il est éternité. » Le dix d’Épée nous enlève quelque chose d’important, peut-être même ce qu’on croyait l’essentiel dans sa vie, mais il nous place, par là même, avec le véritable essentiel, sa propre réalité de sujet d’existence, sa vérité d’être conscient, enraciné à la fois dans la Terre et dans le Ciel.

Giovanni Dall'Orto, Madone des sept douleursEn lien avec le quatrième Niveau du Tarot, ce Nombre du dix d’Épée est lié à la Mater Dolorosa qui existe dans toutes cultures, cette Déesse des pleurs, du chagrin terrible, cette Mère divine et Dame de la peine insurmontable.

Dans la religion catholique, elle a pris la forme de la Vierge aux sept douleurs. Cette Dame de toutes les Dames a vécu, en tant que Mère, toutes les peines du monde, depuis la prophétie de Syméon (« une épée te transpercera l’âme ») jusqu’à la mise au tombeau de son enfant. Sept épées féroces, symbole des sept événements les plus douloureux de la présence de Marie au sein des Evangiles, lui ont transpercé chacun des centres vitaux de son être. Sept douleurs ont éteint en elle toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. De ce fait, Marie, élevée en Mère divine, est devenue la Mère-sable-eau qui, dans le Rider, est promesse de repos, de sérénité, et de renaissance, et d’un rivage encore lointain, mais nimbé de lumière et d’espérance. 



Le 6 d’Epée

Le 6 d’Épée

Guérison, Apaisement, le Passeur

Thaumaturgie

6 d'épée

 

Le maître-Atout des Nombres six, c’est principalement La Maison Dieu et secondairement L’Amoureux, deux Atouts dédiés à la vie en commun, à la relation entre l’individualité et la communauté. L’Amoureux parle d’une hésitation, d’un tiraillement entre deux communautés, entre les fidélités du passé et l’attrait irrésistible de nouvelles fidélités promises pour l’avenir. La Maison Dieu est l’Atout qui ouvre les Atouts cosmiques, les Bénédictions du Ciel, et l’aptitude humaine à recueillir la rosée spirituelle. Tous les Nombres six sont, de ce fait, des Nombres profondément altruistes, dédiés à l’aide à autrui, au plus faible que soi et visent la construction d’une meilleure relation au monde par l’aide aux plus faibles. 

Le Six d’Epée place la générosité de qui est ouvert à la compassion pour qui est plus faible que soi dans le domaine des Epées : celui des épreuves et des grandes vertus qui découlent de ces épreuves. Les Epées ont la vue perçante et l’intelligence aiguisée par la compréhension d’une nature humaine faite de complexité, voilà pourquoi ce sont des thérapeutes hors pair. Le 6 d’Epée est donc la Carte de la thérapie, une thérapie qu’on peut entreprendre sans peur et suivre en toute confiance, car elle va vers la guérison comme le montre la fleur au centre de la Carte, entourée qu’elle est de quatre fleurs à chaque côté de l’horizon. Elle indique le passage d’un état de confusion à un état de paix. Elle est aussi la Carte du thérapeute, de celui qui guide les autres vers la santé, vers une meilleure harmonisation de vie.

6ofswordsC’est précisément ce qu’a choisi de représenter le Rider : un passeur conduit un couple d’une rive à l’autre. Ce couple est vu de dos, mais on voit bien qu’il s’agit d’une femme et d’un enfant : la veuve et l’orphelin, c’est-à-dire, symboliquement, le plus faible que soi, le fragilisé de la vie, le sans protection. Devant eux, six épées leur bouchent le paysage vers lequel cependant ils se dirigent. Ces épées symbolisent les grandes épreuves qu’ils viennent de vivre. Elles ont la même signification que l’eau mouvementée qui est à droite de la barque : les émotions furent vives. Peur, angoisse, souffrance, deuil, tristesse, désolation furent à vivre et cela sans grandes défenses psychiques. Ils ne voient plus que de l’eau, rien n’est montré du paysage quitté, ni du paysage avenir : ces deux pauvres âmes sont dans l’affliction la plus profonde, courbés sur eux-mêmes, blessés. Mais la femme voilée, enfermée dans sa souffrance, est assise à côté de son enfant intérieur. Elle l’emmène avec elle. L’espoir reste entier.

Et le passeur est là, derrière eux, anonyme, discret, mais puissant, capable de les emmener vers d’autres horizons, plus heureux. Il est debout, lui, car il sait exactement où il va. Il conduit ces deux pauvres hères sur une rive bien plus calme (les eaux sont quasi plates). Le paysage lointain que les deux personnes qu’il guide ne voient pas lui est parfaitement visible à lui : c’est une rive calme, mais  vivante, avec des arbres et des collines. La rive prochaine est beaucoup plus heureuse.

En relation avec le Niveau I du Tarot, le 6 d’Épée parle d’un apaisement des relations familiales, d’une période qui s’annonce beaucoup plus tranquille sur le plan financier et matériel. Après une période où la famille fut chahutée de toutes les manières, elle s’achemine vers un rivage beaucoup plus heureux et harmonieux.

En relation avec le Niveau II du Tarot, cette Carte renvoie aux thérapeutes et aux thérapies de toutes sortes. Yoga, pilates, psychanalyse, soins médicaux sont indiqués par ce Nombre 6 au sein de la Couleur des Epées. 

Elle peut annoncer aussi un changement de lieu de travail, un départ pour un mieux-être, un changement qui permet d’avoir une vie plus heureuse dans sa relation aux collègues et à son métier.

Marie de LourdesEn relation avec le Niveau III du Tarot, le 6 d’Epée met en garde sur la nécessité d’entreprendre une thérapie. Elle prévient qu’on est désarmé face à ses ennemis, ou à la maladie, ou à l’égard d’une addiction et nous renvoie à la nécessité de trouver la personne qui pourra nous emmener vers une meilleure hygiène de vie.

En relation avec le Niveau IV du Tarot, ce Nombre désigne le pouvoir thaumaturgique du divin. Ce pouvoir est très anciennement lié au culte de la Déesse et de son Fils aimé. Dans le christianisme, il s’est lié aux miracles pratiqués par Jésus par l’imposition de ses mains, mais aussi aux grâces de la Mère divine incarnée en Marie, la Vierge, Mère de l’Enfant Jésus. L’eau miraculeuse de Lourde est ainsi désignée, clairement, par cette Carte du 6 d’Epée. 



Le 2 d’Épée

Le 2 d’Épée

Méfiance, Prudence !

 Le 2 d'Épée

La caractéristique des Nombres 2 du Tarot, c’est la germination. Ils sont en effet sous l’égide de leur maître-Atout La Papesse qui représente ce qui se prépare dans le secret de son alcôve, la gestation, et ce qui couve. Avec le 2 d’Épée, cette gestation porte sur le domaine proprement à cette Couleur d’Épée qui n’est pas facile a priori puisque, en résonnance avec le troisième Niveau du Tarot, les Épées représentent les épreuves de la vie et les vertus qui en découlent quand ces épreuves sont réussies.

2 d'Épée-RiderLe 2 d’Épée a pour maître-Atout secondaire Le Pendu : celui qui subit une oppression, une limitation drastique de tous ses moyens d’agir et d’expression dans une extériorité hostile. Le Pendu a les mains liés dans le dos. C’est l’Atout du handicap et du sacrifice. Le 2 d’Épée signifie donc que quelque chose d’éprouvant et d’hostile couve, sans que l’on ait les moyens de savoir exactement de quoi il est question. Elle traduit une forme d’impuissance dans le fait de saisir ce qui est en train de se former dans son dos.

C’est précisément ce que le Rider a représenté avec cette femme placée dos à la mer, dos à la mer d’émotions qui se trame derrière elle et aveuglée par un bandeau placé sur ses yeux et dans la nuit (on voit la lune). Cette femme intuitive et méfiante se tient sur ses gardes. Elle n’est pas désarmée, mais aveuglée. Elle sent que quelque chose ne va pas, sans savoir quoi. Elle s’attend à une attaque et pare à celle-ci en croisant les fers devant elle. Elle est dans l’expectative, prête à se battre s’il le faut. Quelque chose couve, et la femme du Rider ne sait pas quoi, mais elle le sent.

Voilà pourquoi, cette Carte du 2 d’Épée est la carte de la méfiance. Elle incite à la plus grande prudence, tout en indiquant qu’à l’heure actuelle des informations manquent pour pouvoir agir de manière correcte. Elle met aussi en garde : des ennemis, des actes hostiles sont encore cachés et vont faire feu de tout bois. Il s’agit d’éviter de leur donner des informations, ou de leur donner prise par des propos inconsidérés. « PRUDENCE ! » Tel est le principal conseil de cette Carte.

En lien avec le premier Niveau du Tarot, le 2 d’Épée parle d’une jeune personne douée d’intelligence et intuitive qui sent les choses sans savoir pourquoi ni comment elle sait ceci ou cela.

En ce qui concerne les relations familiales, elles ne sont pas détendues. Chacun est sur sa réserve, chacun en effet a peur d’être critiqué. Personne ne fait confiance à personne. Les relations sont en apparence cordiales, en réalité très tendues. Chacun reste sur la défensive, personne ne peut se permettre d’être spontané. 

En lien avec le second Niveau du Tarot, le 2 d’Épée incite à la prudence dans les contrats, les relations entre collègues. Vous ne possédez pas toutes les informations dont vous avez besoin. Des rumeurs se font derrière votre dos. Soyez sur vos gardes !

Pietro Perugino, Archangel Saint-MichelEn lien avec le troisième Niveau du Tarot, cette Carte peut désigner l’existence d’ennemis cachés, de malversations qui se font par derrière. Elle est une mise en garde radicale sur le type de relation qui est en jeu et cela d’autant plus que vous avancez dans le noir. « Appuyez-vous sur vos intuitions ! » Tel est le conseil de cette Carte dans  cette position. 

Mais, à l’inverse, elle peut aussi dénoncer un rapport paranoïa que au monde. On vous demande de baisser la garde, et de fluidifier vos relations par plus de confiance. La vertu qu’il faut alors cultiver, c’est la confiance. 

En lien avec le quatrième Niveau du Tarot, le 2 d’Épée est particulièrement en résonance avec l’archange Saint-Michel qui protège ceux qui l’aiment du mal, des ennemis cachés, des manœuvres perverses du malin.

Quand le 2 d’Épée ressort, il est bon de faire appel à la clairvoyance que l’archange peut apporter à ceux qui l’invoquent en aide, ainsi qu’à sa protection. 



le 7 d’Épée

 

Le 7 d’Épée

Ruse

7d'Epée

Le maître-mot des Nombres 7 du Tarot c’est le service. Il s’agit d’une individualité en charge des plus pénibles tâches au service de la communauté. Sous l’égide particulière de L’Étoile, l’Atout-maître des Nombres 7, et secondairement du Chariot, tous les 7 du Tarot renvoient au  courage, à l’oblation et au dévouement chevaleresque. Les 7 sont les Nombres marquent en effet à la fois la prise en charge héroïque d’une œuvre nécessaire à la communauté et un caractère sacrificiel dans cette prise en charge. En tant qu’appartenant à la Verticale des II, les Nombres 7 parlent aussi de dualité.

Le 7 d’Épée met donc en relation le Service propre aux 7, au niveau III des Épées (niveau des épreuves et des grandes vertus qui en découlent). Il renvoie à  la vie intellectuelle des Épées et leur élément : l’Air. Et il appartient à la Verticale de la dualité. Cette Carte parle donc d’un usage particulier de l’intelligence, en lien avec la dualité du masque, et même  la duplicité d’une intelligence au service de la communauté, et une intelligence des relations humaines, de la psychologie humaine : c’est à la ruse que le  d’Épée se réfère, ainsi qu’à la manipulation, dans cette aptitude humaine que possède le rusé d’anticiper les pensées et actions des autres pour transformer une situation désavantageuse en succès et réussite.

La ruse est une aptitude très particulière. C’est une aptitude intellectuelle mais à visée pragmatique seulement. Le 7 d’Épée n’est pas un intellectuel, c’est un intelligent stratégique. Le rusé porte un masque, tel est le sens que prend ici la dualité de cette Verticale des II à laquelle appartiennent Chariot et Étoile. On ne sait jamais ce que le rusé pense, mais lui sait exactement ce que les autres pensent et vont faire. Devant le rusé, toujours masqué, chacun se retrouve nu, dénudé par son regard aigu, par sa science intuitive de la conscience humaine. Le rusé ne dévoile jamais ce qu’il pense et ses intentions. Il n’est pas dans la transparence, car celle-ci est une vulnérabilité. Son but est voilé, afin de pouvoir rester maître du coup suivant, imprévisible aux autres. C’est un joueur d’échec. La ruse est une aptitude traditionnellement considérée comme démoniaque, et le Diable, celui qui divise, qui est double dans son étymologie, joue avec les intentions humaines, comme s’ils étaient ses marionnettes. Mais la ruse est aussi valorisée par la Grèce antique, qui la considère comme une déesse et dont le représentant principal est Ulysse. Elle est aimée dans la religion musulmane, bien que souvent pour de mauvaises raisons. Et il y a une ruse divine, fondée, non sur le mépris diabolique des hommes, mais sur la compassion. De ce fait, cette Carte est comme toutes les Cartes à double sens.

Répondant à une question concernant le premier Niveau du Tarot, celui du corps et des réalités matérielles de l’incarnation humaine, le 7 d’Épée exige que soient pris en charge désormais les besoins du corps, mais sans brutalité, avec une réforme progressive des mauvaises habitudes. Il parle d’un membre de la famille (enfant ou parent) qui semble effacé, replié, secret mais qui, en réalité, sait exactement ce qu’il veut, mais il ne l’obtient pas par une attitude franche et conflictuelle, mais par une grande diplomatie, voire de la manipulation.  

cheval-de-troie-02Répondant à une question concernant le second Niveau du Tarot, celui des investissements sociétaux, le 7 d’Épée indique que la réussite ne peut pas s’obtenir par les voies droites de la compétition officielle. La progression exige beaucoup de souplesse d’échine, de diplomatie et de ruse. Il s’agit d’être quelque peu manipulateur. Tel est un joueur d’échecs, il faut être bien conscient de ses forces et de ses faiblesses, mais aussi observer atouts et faiblesses du rival, afin d’agir en saisissant le bon moment, en appuyant où cela fait mal, et en se servant de la force brutale de l’autre, pour la faire basculer à son avantage. Sports de combat asiatiques. Joueurs de poker, etc.

Le héros le plus connu de la ruse humaine mise au service de sa communauté, c’est Ulysse, le personnage mythologique grec à l’intelligence affutée, aidé par Athéna, la déesse de la raison, et qui parvient à ses fins par le mensonge, en mettant un masque, en observant et en agissant, en sachant saisir le kaïros : le bon moment. C’est par la ruse et grâce à Ulysse que la guerre de Troie s’est achevée dans l’épisode célèbre du fameux cheval de bois rempli des soldats qui mit fin à un siège de plus de 10 ans.

7swordsTirer une telle carte demande qu’on fuie l’affrontement direct qui ne donnera rien de bon, mais qu’on agisse avec sagesse, prudence, et intelligence.

C’est l’interprétation que fait le RWS quand il met en image un homme qui dérobe cinq épées à ses ennemis, les emportant sur la pointe des pieds, un sourire de contentement sur les lèvres. Sans le grand effort qu’aurait exigé un affrontement frontal, il a su affaiblir ses adversaires.

Mais garde qu’il ne soit pris ! Car le rusé alors, affronterait non seulement la haine des ennemis, mais leur mépris, et souvent aussi le mépris des siens. La ruse n’est pas une qualité aimée par les hommes, car elle relève du contraire du fair-play, quand le faible au lieu de s’incliner, cherche encore à triompher. On verra en lui un tricheur. 

De ce fait, le rusé qui agit pour le bien de sa communauté assume un côté sacrificiel qui est bien dans la lignée des 7 du Tarot.

Le rusé doit en réalité être doublement rusé, et faire en sorte que sa ruse ne soit pas décodée comme telle.

Répondant à une question concernant le troisième Niveau du Tarot, celui des vices, des épreuves et des grandes vertus qui découlent des épreuves pourvu qu’elles soient vécues dans une certaine forme de conscience, le 7 d’Épée parle d’une personne manipulatrice au mauvais sens du terme : il s’agit du pervers narcissique qui n’éprouve aucune compassion et agit en instrumentalisant totalement l’autre.

Mensonges, manipulation, cabales, malhonnêteté, malversations en tout genre sont au rendez-vous quand cette Carte sort dans une mauvaise posture.

En face d’une telle opposition, les méthodes habituelles dans la gestion des conflits professionnels sont impossibles. Il faut se faire aider, et si l’on peut… fuir. Se mettre à l’abri, en refusant tout contact ou le moins possible.

On demande à celui qui tire une telle Carte en opposition de cultiver franchise, droiture, et honnêteté. 

À l’inverse aussi, cette carte en posture révélant un manque, un défaut, incite à cultiver moins de transparence, à apprendre à garder ses secrets, à prendre du recul face au jeu de la vie, pour mieux calculer ses avancées, et comme un joueur de poker de ne pas dévoiler toutes ses cartes, d’en garder en réserve, pour prévenir les mauvais coups. 

Répondant à une question concernant le quatrième Niveau du Tarot, celui de la rosée spirituelle et des grâces et sous l’égide de L’Étoile, le 7 d’Épée parle de la ruse divine.

le lion et le renard

La ruse fait partie des qualités royales et dès lors divine que doit posséder tout bon gouvernement qui devra, comme le dit Machiavel, avoir la noblesse et la force du lion, mais aussi l’intelligence rusée du renard pour conserver son pouvoir et surtout agir au mieux des intérêts de son peuple dans les relations internationales. Les armes du 7 d’Épée sont dès lors politiques : le jeu des alliances et la diplomatie.

C’est pourquoi Métis, la déesse grecque de la ruse (une océanide en réalité) vit éternellement dans le ventre du roi des Dieux : Zeus, l’aidant à distinguer le bien du mal. Elle est l’une des forces primordiales, à l’instar d’Éros, le dieu de l’amour.

Dans le même ordre d’idée, la kabbale a lié la ruse divine à un ange :Nemaiah, dit « le Stratège«  le divin joueur d’échec. 

La ruse est aussi la qualification du Serpent du Paradis qui est dit « le plus rusé des animaux des champs que Yahvé-Dieu avait fait ». Et longtemps, ce dernier a été assimilé au démon. Pourtant le Serpent, contrairement à ce qu’on croit quand on n’a pas lu sérieusement le texte de la Bible, dit la vérité. Sa parole n’est pas mensongère. C’est un personnage de sagesse, autre qualificatif de la ruse. Il conduit l’humanité vers l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Il est proche d’Eve, l’éternel féminin. Sa ruse est en réalité la ruse divine, la ruse compassionnelle d’un divin qui emmène l’humanité du côté de l’éthique. 

Les musulmans ont un mot pour désigner cette ruse, la taqiya qu’ils ne comprennent malheureusement pas souvent. Car il ne s’agit pas, pour Dieu, de cultiver le mensonge face à une communauté non musulmane pour favoriser la communauté musulmane, car comment le Dieu unique, aimant tous se enfants de manière égalitaire, pourrait-il agir ainsi ? La taqiya parle simplement d’un agir tout en douceur du divin qui sait que l’être humain n’est pas toujours prêt à la révélation proprement dite. C’est donc une providence de la prudence et de la compassion qui est en question dans la ruse du divin.

MarieCette ruse divine a pris ainsi la forme du voile de la Vierge Marie, l’une des seules figures restantes de cette Mère divine préhistorique  aimée d’une humanité matricielle, et qui a dû se cacher, se voiler, se déguiser, oubliée, proscrite qu’elle fut dans les monothéismes mâles liés aux sociétés patriarcales instaurées dès l’Antiquité, et qui s’est avancée masquée, déguisée en humble et docile, humaine et modeste servante du divin, la mère de Jésus de Nazareth. Cette Mère divine cependant, Apparition après Apparition, dévoile de plus en plus sa vraie nature de Déesse féminine, Reine du Ciel et de la Terre, Dame de tous les peuples, Dame de la miséricorde. Elle est la Guide, la Protectrice et la Bienfaitrice divine d’une humanité en passe de soulever le voile de Marie et de comprendre l’importance du féminin sacré pour son propre équilibre.

Et ce que la Mère divine telle qu’elle s’est manifestée dans le monde chrétien porte dans ses bras maternels, c’est non seulement l’enfant Jésus, le premier frère d’une humanité réalisée dans sa nature de réplique du divin, mais l’humanité entière, encore enfantine, et qui ne saurait advenir à sa maturité sans le soutien de sa Mère divine, ni sans sacrifier au culte qui est Lui est dû.

Structure du Tarot en 4x5Enfin, le 7 d’Épée est aussi représentatif de la ruse mystique des inventeurs du Tarot : sous l’apparence d’un jeu inoffensif, c’est le Livre initiatique même qu’il ont transmis siècle après siècles, à la barbe d’une Église immature, et qu’ils ont secrètement livré à ceux qui, désirant avancer sur le chemin alchimique, apprenaient à le décrypter.

Ce jeu met en effet en scène, pour ceux qui ont pu aligner les quatre Niveaux du tarot, la voie longue qui est celle de l’humanité et qui suit les 22 Atouts, Niveaux après Niveaux, à quoi s’associent les cinq voies courtes des Initiés et Adeptes, et qui correspondent aux cinq Verticales des Atouts.

En ce sens, le 7 d’Épée représente le Tarot tout entier.



Le 3 d’Epée

Le 3 d’Épée

Cœur brisé

 epee-3

 

Le 3 d’Épée, se situe au croisement de la Verticale des III dédiée à la Vie (et à son complémentaire la mort) ainsi qu’à l’éternel féminin, et du 3e Niveau du Tarot, celui qui concerne les grandes épreuves de la vie humaine et les grandes vertus qui en peuvent découler.

En tant qu’appartenant à la Verticale des III, le 3 d’Épée, comme pour tous les 3 des trois autres Couleurs a pour Atout-maître principal L’Impératrice : la femme, la procréatrice et la créatrice. L’essence des 3 du Tarot est la CONCEPTION.

Le maître-Atout secondaire du 3 d’Épée, lié au Niveau et à la Couleur qui sont les siens, se trouve être l’Atout XIII (appelée aussi Arcane sans nom ou La Mort) qui à l’intérieur de la Verticale des III renvoie à la mortalité des phénomènes vitaux, une mortalité qui fait partie du processus vital lui-même.

Et ce qui est vrai de la Nature, cette grande Mère des hommes, est vrai pour chacun d’entre nous. Par l’expérience difficile de la perte d’un espoir, d’une relation agréable, d’un projet, d’un élan d’amour, et par l’humus de conscience et de spiritualité qui en découle, l’individualité devient capable de mieux choisir ses proches, ses amours, la vie qu’elle veut vivre et comment elle veut la vivre. C’est le détachement qui est la qualité majeure cultivée par cet Atout XIII qui donne au 3 d’Épée sa tonalité particulière dans le monde des événements de la vie quotidienne.

Il n’est dès lors pas difficile de comprendre de quoi nous parle le 3 d’Épée : quelque chose d’apparemment très aimable, lié à la créativité, à la procréativité, ainsi qu’au féminin, et qui semblait pouvoir s’épanouir, est coupé net en pleine croissance, arraché à la vie, semblablement aux rameaux de l’iconographie du Tarot de Marseille sur lesquels une épée est placée, rendant tout impossible de les replanter pour entreprendre une nouvelle pousse. 

Dans le pire des cas, le 3 d’Épée parle d’avortement ou de fausse couche, mais sont aussi concernées les relations naissantes entre femmes, les amitiés féminines, ou encore un amour naissant. Dans tous les cas, un espoir de bonheur est ainsi arraché de son cœur.

Les Épées étant en relation harmonique avec l’élément Air : la vie intellectuelle et mentale, le 3 d’Épée peut très bien indiquer la mort brutale d’un projet d’écriture, d’une œuvre littéraire commencée.

En relation avec le premier Niveau du Tarot (le corps, la famille, la vie matérielle), le 3 d’Épée parle de maladies de femmes, maladies gynécologiques en particulier, mais aussi maladies hormonales et nerveuses, de problèmes de grossesses, potentiellement de fausse couche.

Il est possible qu’une certaine forme de beauté corporelle soit momentanément perdue.

Il indique la division entre les femmes de la famille, la médisance, les crises d’hystérie. Beaucoup de tensions dans la maison.

swords03S’il concerne la vie amoureuse, il est un indicateur net de rupture, mais portant sur une relation naissante ou potentielle. C’est ce qu’indique clairement le Tarot Rider avec ce cœur rouge traversé de trois épées.

En relation avec le second Niveau du Tarot (investissement sociétal, économique et politique), le 3 d’Épée indique qu’il y a rupture dans un projet ou dans un contrat récent. Il y a comme un avortement dans l’élan social et politique. Un projet créatif, littéraire, intellectuel qui portait l’espérance s’effondre.

Des tensions fortes entre collègues, femmes surtout. Beaucoup d’histoires, de cancans, de médisances, de malveillances gratuites. Une forme de harcèlement est possible de la part d’une femme.

Une période de soucis est à prévoir. Le temps n’est pas au beau fixe. C’est ce que représente le fond nuageux et pluvieux du Tarot Rider.

Mais ce Nombre possède une signification radicalement positive : porteuse de la sagesse des Épées et de la créativité du 3, le 3 d’Épée indique une période d’intense créativité intellectuelle, particulièrement pour les femmes ou visant un public de femmes. C’est souvent une œuvre qui délivre, qui fait rupture avec une aliénation proprement féminine. C’est ainsi sous l’égide du 3 d’Épée qu’il faut lire Le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir.

En relation avec le troisième Niveau du Tarot (épreuves de la vie et grandes vertus), le 3 d’Épée parle de la souffrance vécue par celui qui voit détruite son espérance amoureuse, sociétale, intellectuelle, familiale, amicale.

Il enjoint de conserver une forme de détachement, d’accepter l’inéluctable, de se pardonner à soi-même comme aux autres, et peut-être bien de simplement se ressourcer dans la culture de sa propre indépendance.

En relation avec le quatrième Niveau du Tarot (la rosée du Ciel), le 3 d’Épée rappelle que rien sur terre ne vient à nous simplement par la force humaine, que tout nous est donné pour nous être un jour repris, y compris ce qui porte le plus d’espérance.

La vision bouddhiste de la temporalité correspond bien à la rosée spirituelle que dispense le 3 d’Épée, même s’il s’agit là d’un univers culturel totalement inconnu des créateurs de la Renaissance : être ouvert à ce qui vient, laisser partir ce qui doit s’en aller, garder le regard centré sur le présent.Bouddha

Du point de vue de la pensée chrétienne, platonicienne et propre à la Renaissance qui a vu naître le Tarot, c’est l’acceptation des caprices de la fortune qui est là en jeu, considérant en elle une expression de la Providence divine, qui apparaît certes cruelle sur le moment, mais qui, sous peu, dévoilera sa sagesse.

Combien de projets abandonnés dans les pleurs se sont ensuite révélés bien moins fastes que ce qui a suivi ? Combien d’histoires d’amour qu’on croyait extraordinaires furent ainsi remplacées par d’autres relations bien plus profondes et vraies ? Le temps seul apportera le sens réel de cette épreuve qui ne sera jamais aussi malheureuse qu’on le croit sur le moment.  

 

 

 



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