Atout III-L’Impératrice

L’Impératrice

Atout III

Coeur de la communauté familiale, le foyer

Fécondité, créativité et perspicacité

Féminité et beauté 

Superficialité, surinvestissement de l’image et de l’apparence

Séduction perverse de la femme

Incarnation de la Mère divine

l_imperatrice

Ce qui ressort très clairement de la saisie du sens de chaque Atout par la structure dans laquelle il se situe, c’est l’importance du nombre qui l’accompagne. Avant d’être L’Impératrice, C’est le IIIe Atout. Avec ce nombre III, nous entrons dans la créativité.

Alors qu’avec le II, aucune figure liée n’est possible sans la disparition de l’un des I et son absorption par l’autre, ce qui conduit à saisir le II dans l’opposition ou dans la fusion, avec le III, nous avons la figure du triangle : un lien est fait, pour chaque trait (chaque I, chaque individualité), avec chacun des deux autres. Le triangle qui apparaît un peu partout dans cette figure  (coiffe, décorations de la robe, centre de la poitrine, posture des jambes), est le symbole de l’utérus, de le mise au monde de l’enfant. L’Impératrice est la Mère qui accouche. C’est la créatrice qui met au monde son œuvre.

Ce lien triangulaire est en outre la condition de toute créativité, qu’elle soit productive ou reproductive, car le triangle est la première surface et implique le lien entre  trois êtres qui fait un ensemble inexistant sans eux. Avec le III, c’est toujours l’enfantement qui est en jeu et qui implique un père, une mère et un enfant. L’Impératrice est dès lors le symbole de la fécondité, de la maturation d’une expression et de sa plénitude. C’est ce qu’a choisi de représenter le Rider, une femme dans la nature en plein été, juste avant la moisson.

Impératrice-Rider

Reliée à toutes les Reines du Tarot, L’Impératrice est en effet particulièrement en phase avec la Reine de Denier, la reine de la nature féconde, de la matérialité épanouie, la mère nourricière du Tarot. Le III est en effet le symbole, par excellence, de l’utérus, la matrice féminine reproductive : le personnage qui l’incarne, dans l’Atout III, a les jambes écartées, dans une posture qui indique clairement sa fécondité et l’importance de l’utérus matriciel en elle.

La Carte complémentaire de L’Impératrice, c’est La Lune. Cela signifie qu’une femme ne peut vivre pleinement sa féminité qu’en se sentant reliée aux forces mêmes de la Mère-nature dans sa fécondité infinie et sa créativité abondante, ainsi que dans sa beauté. En chaque femme parle l’intuition féminine, cette aptitude à se relier au savoir universel sans passer par les chaînes du raisonnement. Les femmes sont plus ouvertes que les hommes à la mémorisation du rêve et à sa compréhension, tout comme elles ont une aptitude naturelle à la médiumnité et à la voyance, même si ces aptitudes restent peu développées dans notre monde rationnel et encore très marqué par le patriarcat.

triangle-CercleLe triangle dans sa symbolique est le déterminant du cercle et de la sphère, et d’abord du cercle familial. Tout cercle attire l’attention sur un centre, et L’Impératrice est ce centre : la mère est au cœur de toute famille, tout comme L’Impératrice est au cœur du premier Niveau des Atouts du Tarot, celui des matrices corporelles et psychiques, de la famille, et des expressions matérielles. L’Impératrice est en effet l’Atout qui unit, dans le Tarot, l’enfant (Le Bateleur) et la mère fusionnelle (La Papesse) d’une part, avec le père (L’Empereur) et l’oncle ou parrain (Le Pape) d’autre part. Tout son corps indique ce lien : sa main gauche porte l’écusson de l’aiglon, symbole de l’enfant, mais son regard et son sceptre penchent à droite où se situe L’Empereur, son époux. Si la mère de l’enfant ne fait pas le lien avec le père (c’est surtout vrai des pères traditionnels, peu maternants), ce lien a beaucoup plus de mal à se constituer, et à se constituer sur de bonnes bases.

Le triangle que représente L’Impératrice est aussi la forme ultime, forme de la perfection, de la Sainte Trinité, et c’est pourquoi cet Atout est aussi le symbole de la beauté féminine, de la grâce. Platon explique, dans Le Banquet, que celui qui est prêt à enfanter (un fils ou une oeuvre) doit vivre dans une atmosphère de beauté. Il a besoin de cette beauté comme le milieu naturel de l’enfantement. C’est pourquoi, le triangle, L’Impératrice et l’Atout III renvoient à cette beauté de la femme épanouie, de la femme dans sa maturité génitale.

Ce que nous apprend la Structure du Tarot, c’est à quel point, la féminité a besoin de cette triangulation des relations humaines pour s’épanouir complètement. L’Impératrice est autant la mère fusionnelle des premiers mois qu’incarne La Papesse, que l’épouse aimante tournée vers L’Empereur, que la femme active, engagée dans la vie sociale (La Justice, VIII, se situe dans la quintade supérieure, juste au-dessus de L’Impératrice). Elle ne peut, sans se mutiler elle-même, sans ressentir une profonde incomplétude, nier son besoin de maternité (Atout II et son écusson), ou son besoin d’investissement social (Atout VIII), ainsi que son besoin d’être aimée comme femme (Atout IIII).

Et L’Impératrice ne serait pas totalement épanouie, en tant que femme, si elle n’était pas soutenue par La Justice, la femme détachée, qui a coupé le cordon ombilical. La Justice est en effet au-dessus de L’Impératrice dans le Tarot en 5 Verticales. On voit cet envol de l’enfant dans la posture de l’Aigle de l’écusson que porte l’Impératrice. Il a les ailes déployées vers le haut, il est prêt à s’élever vers les airs. Toute femme doit accepter que son oeuvre, son enfant ne soit pas qu’à elle. Elle doit le/la porter pour le/la rendre autonome et qu’il/elle vive sa vie.

Cet aigle est aussi le symbole de son autorité. Celle-ci se déploie ici et maintenant, quand l’aigle de l’Empereur est au repos, les ailes baissées vers le bas, parce que L’Empereur jouit une autorité anciennement installée.

hera-01Le premier Niveau du Tarot (celui des matrices matérielles et affectives de l’être humain, en relation harmonique avec les Deniers et la Terre) incarne donc L’Impératrice dans une femme bien assise dans les expressions affectives et matérielles de sa vie. Elle règne sur son univers, son pouvoir étant autant réceptif qu’actif, et autant fait de séduction que d’autorité franche. Elle est la mère de l’enfant déjà sorti des premiers mois, le lien entre tous les membres de sa communauté dont elle est incontestablement le cœur, sans jamais fusionner complètement avec l’un d’entre eux, distribuant harmonieusement son attention entre tous (La Justice) .

C’est, dans son acception la plus simple : la mère nourricière, celle qui a nourri l’enfant de son sein, celle qui le nourrit de son attention, de son éducation, etc.

C’est aussi une femme qui ne se perd pas dans la famille, qui s’accomplit socialement (du fait de la présence, au-dessus d’elle de la Justice, Atout de la femme active). Enfin, cette femme sait qu’elle ne peut incarner, sur terre, la Mère divine (La Lune) qu’en acceptant que le don de la vie est toujours aussi un don de mort (Atout XIII). En négatif, elle représente la personne débordée par la triangulation qui ne parvient pas à organiser harmonieusement sa vie.

Le second Niveau du Tarot (celui des incarnations sociétales en relation harmonique avec les Bâtons et le Feu) voit dans l’Impératrice la carte de tout ce qui concerne la nourriture et les métiers en relation. Car n’oublions pas que la première image de la mère c’est la nourricière. Les métiers de la restauration sont donc en jeu. La boulangerie et la pâtisserie que les enfants aiment particulièrement, mais aussi les traiteurs, etc. sont représentés par L’Impératrice.

Un lien à l’accouchement et à la femme est aussi en jeu (gynécologue, sage-femme), avec l’éducation des jeunes enfants (professeur de maternelle, professeur des écoles).

Le chiffre 3 et son sens de créativité oriente L’Impératrice,vers les artistes et les écrivaines qui, au contraire de celles qui sont représentées par La Papesse, connaissent une notoriété sous son propre nom.

C’est aussi la femme en relation avec la beauté et la maison (esthéticienne, coiffeuse, décoratrice d’intérieur), avec les jardins familiaux (paysagiste).

Le troisième Niveau du Tarot (celui des épreuves et des vertus, en relation harmonique avec les Épées) nous emmène vers la séduction perverse de la femme (la femme vénale et la prostitution), la vanité, l’égocentrisme, la stérilité, l’hystérie, la femme active débordée par les excès de tâches dans le monde moderne où elle se veut aussi bien mère parfaite qu’épouse et maîtresse belle et séduisante, que femme engagée dans la vie sociale mais ne parvient à tout faire qu’au prix d’un stress ou d’une fatigue excessive. Avec La Papesse elle peut incarner  la mère araignée, ou au contraire un monde sans aucun centre, un monde où le lien social et familial est disjoint.

raphael-04Les vertus que représente particulièrement L’Impératrice du 3e Niveau, c’est d’une part le dépassement des apparences et de la seule beauté physique et la saisie d’une beauté supérieure, celle de l’âme. Mais surtout, L’Impératrice est alors nourrie par l’énergie de la Reine d’Épée et l’Atout XIII, et devient lucide sur la nature humaine. Elle ne se laisse plus déborder par les besoins des autres, elle a appris à dire non et à hiérarchiser ses priorités. Elle sait, qu’en donnant la vie, elle accorde aussi, nécessairement le don de la mort et de l’oubli. Impossible de vivre sans être, un jour, confronté à la mort, c’est cela, la dure lucidité de L’Impératrice au niveau III du Tarot. Déjà avec le niveau II et l’influence de la Justice, elle a appris le détachement nécessaire pour accomplir son rôle de mère dans l’équité et pour pouvoir s’investir dans la vie sociétale. Mais avec le niveau III, la coupure qu’elle doit affronter est bien plus importante et tranchée, c’est celle du deuil. Ainsi, L’Impératrice au niveau III est la femme plus âgée, et parfois jeune encore qui est ou fut affrontée à l’avortement, à la mort d’un proche, à la nécessité de se détacher de sa propre mèreJolie.

Le quatrième Niveau du Tarot (celui de la rosée spirituelle, en relation harmonique avec les Coupes) mène à la Reine de Coupe qui incarne L’Impératrice dans ses expressions les plus élevées, et  La Lune, l’Atout XVIII qui élève le féminin de la femme jusqu’à la fécondité d’une Nature tout entière.  L’Impératrice est alors une mère de famille particulièrement aimante, une femme engagée dans le monde pour des causes humanitaires, une artiste inspirée par la source divine et à la haute spiritualité. La mère biologique (ou adoptive) qu’est la mère terrestre devient le vecteur de la Mère céleste. A chacun de ses enfants elle transmet l’amour maternel le plus pur, celui qui n’ignore pas le poids de la vie et de la mort qui nourrit la réalité de notre monde, nécessairement limité.

Cette mère de famille aimante s’est incarné dans les Déesses de l’Antiquité et de diverses religions. C’est ainsi Héra pour les Grecs, Junon, pour les Latins, Lakshmi pour les Hindous. Mais c’est aussi Marie, mère de l’enfant Jésus, Dame du Monde, œuvrant à la transfiguration de la Terre par le cœur des êtres humains.



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