Obligation de résultat et attente légitime du consultant 6 octobre
Dans l’article précédent, nous avons parlé de la déontologie implicite de l’exercice du métier de voyant et nous avons insisté sur le fait que, contrairement à ce qu’affirme entre autres l’Inad, un voyant a une obligation de résultat au regard de ses prédictions, et que le consultant a donc des attentes légitimes à ce sujet.
Bien évidemment nous sommes conscients que la voyance et la médiumnité, ainsi que la taromancie et l’astrologie sont du côté de l’art, celui de l’artisanat ou celui de l’artiste. Ce ne sont donc pas des sciences exactes, cela tout le monde peut le comprendre et en reconnaître les forces et les limites. Et puisque la voyance est un art, il est tout à fait exacte de penser qu’on ne peut pas exiger une réussite à 100% dans la réalisation des prédictions faites par un professionnel de la voyance, et un consultant qui serait dans cette exigence, excèderait largement la légitimité de ses prétentions.
L’absence légitime d’exigence d’une réussite à 100% de la part des consultants n’est pas, cependant, l’équivalent d’une absence d’exigence de réussite à 0%. Le saut relève du paralogisme et il semble bien étrange que l’Inad exige, de la part des consultants, un tel renoncement à toute exigence quant aux résultats, défalquant de fait, les voyants, de toute responsabilité. Il me semble au contraire légitime de considérer qu’on peut attendre un résultat relatif d’une voyance et la considérer comme réussie si la moitié au moins des prédictions se réalise. Et c’est cette réussite relative qu’un consultant est en droit d’attendre. Ce n’est pas une exigence excessive, car cela correspond à ma propre expérience. Je connais personnellement des voyants chez qui je suis assurée de cette réussite à concurrence d’au moins 50% des prédictions. Ce sont ceux dont je parle sur ce site.
Quand nous parlons de consultations réussies à moitié au moins dans la réalisation des prédictions, et sauf en ce qui concerne l’astrologie dont la temporalité est justement le point fort, nous ne prenons pas en compte les données temporelles, parce que celles-ci, selon notre expérience, sont impossibles à assurer, mais nous excluons aussi les prédictions en oui-non, ou celles qui relèvent de l’évidence (« vous irez cette année chez le dentiste »).
Nous abordons là quelque chose de très important : un véritable professionnel de la majorité des arts divinatoires (voyance, médiumnité et dans une moindre mesure taromancie ) est quelqu’un qui donne des détails et fait des prédictions qui sont, au regard du présent, bien souvent surprenantes et presque toujours imprévisibles. Jamais le bon sens n’y est en jeu, comme il peut l’être dans les prédictions que nous faisons tous par exemple du temps qu’il fait, à partir de données présentes (« il y a des nuages, il va pleuvoir »). Le bon voyant décrit des scènes, des personnes, des circonstances pleines de détails qui relèvent de cette « vision » qu’il est seul à voir.
Pour prendre un exemple que j’ai donné dans la présentation d’un des voyants que je consulte, quand on m’a dit « vous allez avoir un contrat d’édition par une femme qui va vous faire profiter de son réseau et cela va vous remettre le pied à l’étrier « , j’avais, à ce moment-là, décidé d’arrêter d’écrire, car se faire éditer est actuellement compliqué, et je m’étais heurté à suffisamment de déboires pour y renoncer. Cette prédiction était donc imprévisible, et en particulier dans les détails précis qu’elle révélait. De ce fait, elle fait partie selon moi des authentiques prédictions dont j’ai pu ensuite voir ensuite la réalisation. J’ai en effet été contactée par mon ancienne éditrice qui m’a servi d’intermédiaire auprès d’un autre groupe d’édition, pour faire quelque chose qui était différent de ce que je faisais jusqu’alors, et cela m’a permis de reprendre mon activité d’écriture.
En première conséquence, il faut insister sur le fait que si un voyant, médium, taromancien, astrologue n’est pas capable de faire des prédictions à concurrence de 50% de réussite dans l’ensemble de ses consultations, il est impératif qu’il s’arrête de pratiquer.
Toute personne qui se propose de faire des prédictions doit en effet se sentir responsable des résultats de ses prédictions, car c’est cette responsabilité qui justifie la rémunération, et cela, à égalité avec le temps passé, le don employé, et le savoir-faire appliqué.
Pour seconde conséquence, il faut admettre la nécessité d’un travail de la part des consultants qui doivent faire le tri entre les professionnels des arts divinatoires. Quand je fais une consultation, je note tout. Et je la relis un an après, pour voir la corrélation entre ce qui a été prédit et ce qui s’est réalisé, ou son absence… et je vois bien alors si j’ai eu,ou non, affaire à un vrai voyant.
Certes, un bon voyant peut rater complètement une consultation, et c’est pourquoi une consultation ratée devrait conduire à une consultation de rattrapage sur les points précis qui ont été évoqués et seulement ceux-là, après une attente raisonnable d’un an. Ce serait au demeurant dans l’intérêt des voyants eux-mêmes que de s’y prêter, puisqu’une consultation ratée va presque immanquablement conduire à l’éviction du voyant par le consultant, alors qu’il peut s’agir d’un bon voyant. Un vrai voyant se rattrape en effet toujours sur la pluralité des consultations. Pour moi, c’est la troisième conséquence de cette obligation de réussite à raison d’au moins 50% des prédictions qui est ce que doit tout voyant à son consultant.
Bien évidemment, la reconsultation impliquerait une forme d’honnêteté de la part des consultants afin de ne pas prétendre à une reconsultation gratuite sans que celle-ci soit fondée sur un échec véritable dans la prédiction passée. Mais il serait simple d’éviter ce genre d’embarras : les voyants devraient, comme tout bon professionnel, garder dix minutes entre chaque consultant pour noter les grandes lignes de ce qu’ils ont dit, ce qui leur permettrait de faire le point sur cette base restreinte, un an après, et si nécessaire.
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