L’addiction à la voyance 29 août
A la fin des années 2010, j’ai vécu un croisement de problèmes qui m’ont conduit à une forme d’addiction à la voyance. Déjà en 2005, au moment où je me séparais du père de mon enfant, la séparation fut si dure à vivre – mon compagnon, que je quittais, usait de ses droits de père non pour voir sa fille d’abord, mais pour me tourmenter – que j’avais appelé quatre ou cinq voyants dans un temps très court. Mais entre 2008 et 2010, j’ai vécu un épisode d’addiction à la voyance bien plus important : je subissais, en effet, un harcèlement dans le travail, et la pression étant forte, je me suis mise à consulter à tout va, et là, bien bien plus que 5 voyants.
Avec le recul, je peux témoigner de ces épisodes, et pourquoi celui de 2010-2012 fut bien plus sévère, mettant gravement en danger mon équilibre financier.
L’épisode de 2005
Je peux répondre à la question essentielle du pourquoi en face de cette micro-addiction :
j’étais en possession du Guide Anne Placier et sous l’impulsion d’une angoisse, j’ai appelé une voyante très connue et très bien notée par Anne Placier. Ses prédictions m’ont littéralement affolée. J’ai paniqué et durant une dizaine de jours, j’ai appelé quatre autres voyants qui me laissaient une impression de grande insuffisance. Je sentais qu’ils n’étaient pas de bons voyants.Et cela me conduisait à reconsulter encore et encore.
Pourquoi n’ai-je pas appelé les voyants que je connaissais déjà et qui m’avaient prouvé leur don ? C’est là un des mystères de l’addiction que j’ai retrouvée entre 2010 et 2012, durant cet intermède de panique, je me dirigeais vers des voyants que je ne connaissais pas, et qui, par leur incompétence, aggravaient une panique qui se nourrissait à des consultations faites pour la dépasser.
Comment je suis sortie de cet épisode ? J’en suis sortie très rapidement, et je dois dire que c’est grâce à Danielle Féral qui m’a immédiatement rassurée sur les angoisses que j’avais à propos de mon enfant. Et bien sûr elle avait raison. Malheureusement Danielle Féral fut incapable de m’aider lors de l’épisode bien plus long de 2010-2012, parce que précisément, son don, réel, alimentait mon angoisse. Mais ce fut surtout la découverte des plateformes de voyance qui fut délétère pour moi.
Cet épisode fut nourri, cette fois, par de grosses difficultés dans le travail. Je vivais une relation de rivalité qui a conduit une collègue à me mettre des bâtons dans les roues pour tout ce que j’entreprenais. Et cette collègue était la maîtresse du chef…
J’ai commencé par consulter, au moins une fois par semaine, des voyants ayant leur cabinet, en partie à partir du nouveau Guide d’Anne Placier, puis du Guide Rappaz et Gaudin. Parmi ces professionnels, certains connus par le bouche-à-oreille, il y a eu des professionnels de qualité : Danielle Féral dont j’ai déjà beaucoup parlé, Ketty, Estelle de estellemediumspirite, Fabien de Lyon, en particulier.
Malheureusement je n’en suis pas restée là. J’ai découvert Wengo et Avigora, et je suis tombée dans une addiction sévère. Chaque brimade, chaque humiliation, chaque bâton dans les roues de mon travail, m’ont conduit à quêter l’aide immédiate de personnes aussi peu compétentes que possibles, parce que la présentation de ces voyants en vitrine, avec possibilité de téléphoner à l’un d’eux pour avoir immédiatement une consultation, répond de manière dramatique au besoin compulsif d’être rassuré, de celui qui est en souffrance.
Quelques professionnels sérieux sont ressortis cependant, au milieu d’une foule de gens sans aucun don ou un très petit don, et furent, et restent capables de « voir » des éléments du futur. Je citerai parmi eux et sur Avigora : Célia, Florence Rougelot, Laé.
Mais je dois dire que la consultation des bons voyants ne m’a pas souvent aidée, guère plus que celle des nombreux pseudo voyants qui officient là, car les prévisions furent parfois très négatives, relançant l’angoisse et parfois, et quand elles étaient positives, très décalées dans le temps.
De plus, le mélange des prédictions fausses et des vraies fait que le consultant ne parvient plus à s’y retrouver et ne sait plus que croire, et de ce fait, il reconsulte encore.
Je crois, si je me fie à ma propre expérience que le consultant ne veut pas la vérité quand il entre en addiction. Il veut être rassuré. Il paie, non pour savoir ce qui va se passer réellement, car il lui faudrait alors accepter l’inacceptable, et pour moi, il aurait fallu que je regarde en face que la situation allait durer deux ans. Il consulte pour nourrir son espérance d’une issue rapide à ses problèmes, et pour garder, ainsi, la tête hors de l’eau. Il se tourne alors vers des pseudo-voyants qui lui donnent ce qu’il veut.
Mais alors il s’enfonce , ne serait-ce que par le déséquilibre financier qu’une telle consommation implique. Et, d’autre part, voir petit à petit ses espérances ne pas se réaliser, reculer de mois en mois une délivrance sans cesse annoncée comme imminente, sans cesse promise par de pseudo-voyants, c’est quelque chose qui détruit intérieurement.
La mauvaise qualité des prestations qu’on lui sert le conduit en outre, à vouloir mieux, et donc à consulter encore…
C’est un cercle vicieux.
Je reconnais que si j’avais vraiment voulu savoir la vérité, j’aurais appelé les voyants que j’avais connus dans les années 2000 et qui étaient non seulement sans complaisance mais avaient des aptitudes réelles à la prévision, et se trompaient peu dans la datation des prédictions. Mais je pense, avec le recul, que je ne voulais surtout pas savoir que le harcèlement que je vivais était impossible à combattre ou à éviter, et qu’il allait durer un certain temps, un temps très long quand on le vit.
Par ailleurs, je dois dire qu’avoir trouvé quand même des voyants de bonne qualité sur ces plateformes est une aide relative à une moindre consommation. Mais relative seulement, car la consultation étant à la minute, elle s’y trouve presque toujours bâclée, et laisse le consultant dans la frustration, ce qui le conduit encore à rappeler un peu plus tard.
Je vois donc trois causes principales à cette addiction à la voyance : la durée, dans le temps, d’une difficulté existentielle bien-sûr, mais aussi la facilité d’accès aux professionnels dans les plateformes de voyance, et la mauvaise qualité de la plupart de ceux qu’on y trouve.
Comme en témoigne celle qui fut l’un d’entre eux, Rose-Anne Vicari, il y a rarement de bons voyants sur audiotel, et il y en a très peu sur les plates formes de voyance. A part dans les premières années de sa vie professionnelle, un bon voyant a, en effet, remarque-t-elle avec bon sens, les moyens de vivre de son don dans un certain confort et donc en cabinet, où il donnera le meilleur de lui-même.
Liliblue