Bonjour Gabriel 26 septembre
Gabriel habite dans la Côte d’Or et possède un site de voyance sur internet, simplement nommé Gabriel Voyance, où les consultants peuvent le contacter pour avoir une voyance audio. C’est à ma connaissance le seul ou un des seuls voyants à enregistrer intégralement ses voyances pour les laisser à la disposition de ses consultants, ce qui permet de revenir, à volonté, sur la voyance qui lui a été faite. Prenant moi-même une consultation tous les six mois avec ce très sérieux professionnel des arts divinatoires, j’ai décidé de poser à Gabriel quelques questions sur son métier, pour qu’il puisse partager, avec les lecteurs de ce blog, son parcours, son type de consultation, unique en son genre, et son expérience singulière.
1) Qu’est-ce qui vous a conduit, Gabriel, à l’astrologie et à la tarologie ?
Bien avant de me passionner pour l’astrologie, j’ai découvert l’astronomie. À 18 ans, j’ai vidé mon livret de caisse d’épargne pour acheter un télescope. Regarder les cratères de la Lune, Jupiter et ses bandes nuageuses, les anneaux de Saturne, le croissant de Vénus perdu dans les brumes du couchant ou du levant, Mars, la planète de la guerre… ce fut une très belle expérience. Aujourd’hui, je possède encore ce télescope, il m’accompagne dans mes vidéos d’astrologie projective.
Puis, un jour que j’allais chercher un livre d’astrophotographies, je suis sorti de la librairie avec un bouquin d’astrologie. C’était en 1993. Comme tout astrologue amateur, j’ai commencé par monter des thèmes : le mien et celui de mes proches pour comparer ce que je voyais et vivais et ce que ce livre expliquait. J’ai pris aussi des cours, mais je n’ai pas été satisfait. J’ai construit peu à peu ma propre interprétation de la signification des planètes et signes astrologiques ainsi que des aspects astraux entre eux.
C’est à peu près à la même époque qu’une amie, férue de tout ce qui concernait les arts divinatoires, m’a offert un jeu du Tarot Enchanté d’Amy Zerner et m’en a fait découvrir la beauté et la profondeur. Je connaissais déjà bien le Tarot de Marseille, mais je me suis senti en affinité avec cette interprétation artistique du tarot. Là aussi mes premières explorations dans la prévision furent familiales et amicales.
2) Depuis combien de temps, faites-vous ce métier et qu’est-ce qui vous y a amené ?
Mon premier métier n’avait rien à voir avec la voyance, puisque j’étais sous-officier dans l’armée de terre. Mon travail, dans le domaine des transmissions, consistait à écouter les radars russes et de l’Europe de l’est. Cette activité s’est arrêtée avec la fin de la guerre froide et je me suis dirigé vers la grande distribution. Mais c’était un emploi très stressant… si bien qu’en 1994, alors que j’avais suivi mon épouse en région parisienne, j’ai répondu à l’annonce d’une entreprise qui proposait un poste dans un univers totalement différent. C’était une plateforme de voyance avec de l’audiotel et des prestations en privé. C’est ainsi que j’ai découvert, par la porte de l’audiotel, le marché de la voyance dont j’ignorais alors… absolument tout.
3) Quelles confidences pouvez-vous nous faire de cet univers si particulier qu’est l’audiotel ?
Sachez tout d’abord que mon entretien d’embauche a été très rapide. Je fus quelque peu surpris de voir qu’il n’y avait aucun test de recrutement.
Il s’agissait simplement d’avoir la « tchatche » comme on dit, c’est-à-dire de pouvoir faire durer les consultations le plus longtemps possible, peu importe votre formation et les moyens employés pour cela.
Nous étions une dizaine de voyants à être recrutés. Il y avait quand même quelques profils entre astrologues, voyants sans support et taromanciens. Mais certains étaient sans aucun profil du tout, et faisaient leurs consultations un manuel sur les genoux !
J’ai découvert un univers très particulier : il faut savoir que dans cette plateforme qui proposait des consultations sept jours sur sept et très tard dans la nuit, chaque voyant constituait des fiches sur la clientèle qu’il transmettait à tous les autres voyants pour le cas où le consultant aurait voulu changer de consultant, et de façon à lui servir la même version du futur.
Il fallait surtout faire du chiffre ! Ainsi, pour pouvoir gagner ma vie, je devais faire un grand nombre de consultations de voyance par jour. La consultation coûtait au consultant, à l’époque, 100 francs les dix minutes et 20 francs la minute supplémentaire !
La société qui m’employait n’avait aucun scrupule, cette plateforme c’était pour elle une manière pure et simple de faire de l’argent.
Il m’était devenu assez vite évident que ce travail était à l’opposé de ce que je considère comme de bonnes conditions pour bien consulter.
Pour des raisons alimentaires, cependant, j’ai tenu presque trois ans dans cet univers qui ne me correspondait en rien, mais il va sans dire que je dérogeais souvent à la trame que les autres voyants m’avaient laissée, au risque d’en énerver plus d’un. Parce qu’il y allait, à mes yeux, du respect du consultant tout comme du tarot et de l’astrologie que je pratiquais.
C’est aussi là que j’ai commencé à faire un usage systématique du tarot. Faire de l’astrologie en direct, avec un temps limité c’est difficile, car l’astrologie exige des calculs précis. Pour répondre honnêtement à une question posée par le consultant, il faut monter son thème et regarder les transits planétaires et cela prend un peu de temps même pour une personne exercée. C’est donc plus facile de répondre aux questions posées par la tarologie où il suffit de faire un tirage d’une carte ou d’une suite de cartes.
Dès que j’ai pu cependant, j’ai quitté ce milieu professionnel. J’ai arrêté l’audiotel en même temps que je partais de la région parisienne.
4) Parlez-nous des conditions de travail qui sont désormais les vôtres.
En mai 2009, et bien que je gagnais ma vie dans le commerce, je suis revenu à la prédiction, en proposant mes services sur Ebay pour une somme dérisoire, histoire de me refaire la main dans la méthode que j’avais créée, en mélangeant astrologie et tarologie, méthode que je ne pouvais pas appliquer aisément dans l’audiotel.
Du fait de mes très bons retours, j’ai ensuite décidé de devenir un professionnel à part entière des arts divinatoires. J’ai ouvert un site internet : Gabriel Voyance et créé une société commerciale, ce qui me donnait un environnement matériel me permettant de travailler dans des conditions qui me convenaient, et avec une clientèle qui s’était fidélisée.
Je savais que je pouvais me lancer, car les résultats que j’obtenais avec ma méthode, unique en son genre, me permettaient d’aider les gens d’une manière singulière.
5) Expliquez-vous, Gabriel : pourquoi ce que vous offrez à chaque consultation, entre astrologie et tarologie, est unique en son genre ?
Ce sont deux mondes que je coordonne ainsi : le monde des chiffres et sa rigueur et le monde des images et sa poésie. Chiffres et images représentent deux clés symboliques essentielles du réel. Avec l’astrologie qui est un art très précis, on entre dans le monde des chiffres et dans l’harmonie qu’ils constituent entre le monde astral et le monde humain.
Je travaille souvent sur un temps donné de l’avenir, six mois ou un an. Tout en sachant que le temps présent seul conditionne ce futur. Et parce que je cerne une période restreinte et précise, je peux coordonner la majorité des tirages du tarot aux transits planétaires.
Ainsi, bien que ce ne soit pas la totalité des demandes de ma clientèle, je fais très souvent des tirages de tarot en parallèle à la lecture du thème astral pour six mois ou un an, ce qui me permet de faire des prévisions à peu près mois par mois, conjuguant à la fois une image tarologique et un transit planétaire, dévoilant alors la tonalité particulière pour chaque mois futur.
C’est pourquoi le tirage celtique, l’un des trois tirages proposés sur mon site, est l’un des plus choisis par mes consultants, car il cerne bien cette période de cinq ou six mois, tout en proposant une explication du présent par le passé et ce qui a pu être refoulé ou caché ou écrasé. Si je l’ai choisi au milieu d’autres tirages, c’est que par lui, les images se lient particulièrement bien à la lecture astrologique des transits mensuels.
Il faut enfin savoir que je suis un des rares voyants à proposer, systématiquement, mes voyances sous la forme d’un enregistrement audio. Que le consultant me parle au téléphone ou non, il repart avec un support qu’il pourra consulter à sa guise dans le futur. C’est une des choses qui sont très appréciées par mes consultants parce que la prise de notes ou le souvenir ne sont pas comparables au rafraichissement intégral de la mémorisation de cette consultation. Une écoute renouvelée en fonction de l’expérience vécue permet aussi une compréhension nouvelle du message et un meilleur ajustement des choix du moment en fonction de ce qui se dévoile alors.
6) Qu’est ce jeu de tarot manifestement usé qui se trouve sur votre bureau ?
Comme tout taromancien professionnel, j’ai eu entre les mains beaucoup de jeux, dont je me suis débarrassé pour la plupart. Je n’ai gardé que le Tarot de Marseille et le Tarot enchanté d’Amy Zerner. C’est ce tarot d’Amy Zerner que vous voyez. J’ai toujours eu une affinité avec ce tarot qui me parle particulièrement, pour la beauté des images qui sont les siennes. Chaque carte est une œuvre d’art. Il faut savoir que le jeu original est conservé au Metropolitan Museum of Art de New York. Depuis qu’on m’a offert ce jeu de tarot, il ne m’a plus jamais quitté. Et comme vous pouvez le voir, j’en ai beaucoup usé et j’en use encore tous les jours.
7) En quoi consiste votre travail sur les anges gardiens ?
Là on entre dans le troisième monde… Après les chiffres, les images, on a en effet le monde mystique. Ces anges correspondent à l’apport de la tradition kabbaliste et à ses calculs sur la date et l’heure de naissance. Chacun possède, selon cette Tradition, trois anges gardiens qui n’ont pas grand-chose à voir avec les images à l’eau de rose des croyances religieuses de base. J’associe ce monde des anges à mon travail, car il me permet de me projeter dans une dimension spirituelle qui n’est pas forcément palpable dans le cadre de l’astrologie ou de la tarologie.
8) Faites-vous des prédictions mondiales ou nationales ?
Bien sûr qu’on ne peut pas, en tant que professionnel des arts divinatoires, rester indifférent aux flux d’énergie qui traversent le monde actuel. Je m’exprime très rarement sur ce domaine qui n’est pas en priorité le mien. On peut cependant rappeler quelques éléments marquants. Ainsi, pour suivre seulement la marche des planètes lentes, il n’est pas indifférent de savoir qu’Uranus a été découvert peu de temps avant la Révolution française. Certains en ont perdu la tête !
Plus récemment, rappelons que Pluton est entré en 2008 dans le signe du capricorne qui représente la dernière énergie matérielle. Cela a bien failli faire chuter cette énergie matérielle, mais quelque part, il semble que Pluton l’ait plutôt renforcée. C’est donc un rendez-vous raté qui nous conduit à plus tard. À mon avis, c’est quand Uranus entrera dans le taureau, la première expression de l’énergie matérielle, que cela risque de faire mal. C’est prévu pour le printemps 2019. Prenez garde alors à vos économies !
9) Qu’avez-vous envie de dire sur la déontologie dans votre métier ?
Il y a toujours le risque d’une erreur. Il faut l’accepter, tant de notre part que de la part du consultant.
Gardons dès lors à l’esprit cette règle dont je parle sur mon site, celle que j’appelle la règle des trois H : honnêteté, humilité et humour. Cela permet d’avoir le sourire et un cap. On reste alors sur une ligne de conduite qui correspond à une déontologie de base pour tous ceux qui veulent prédire l’avenir.
Il y a une autre règle, à laquelle je tiens particulièrement : ne jamais juger son consultant, ni les questions qu’il pose, ni le passé et le présent qu’il confie.
Pour finir, bien sûr, j’aimerais insister sur la discrétion qu’impose l’honneur que nous font les consultants en faisant de nous les dépositaires de leurs confidences. Celle-ci doit être absolue. Il serait déontologiquement inacceptable de trahir cette confiance par des bavardages inappropriés, que ce soit avec d’autres voyants, ou d’autres consultants.
10) Comment gérez-vous les prédictions négatives lors des consultations privées ?
On ne peut pas mentir. Les cartes tirées, tout comme les transits sont des données que je ne peux pas changer, même si je sais qu’en entendre parler sera pénible à mes consultants. Je ne biaise pas avec la vérité qu’ils viennent chercher.
Mais je considère qu’on n’a pas le droit de détruire l’univers mental de son consultant, même si la prédiction s’annonce négative. Il est donc de notre devoir de chercher une issue favorable, éventuellement plus loin dans le temps.
Car il y a toujours, toujours une porte de sortie, même si ce n’est pas celle qu’imagine le ou la consultant(e), ainsi que la possibilité de faire jouer son libre arbitre. Chacun est porteur de ses solutions.
11) Avez-vous le souvenir d’une prédiction exceptionnelle ?
Je vais vous raconter une anecdote qui fut pour moi l’occasion d’une très belle émotion. Une femme me consultait pour savoir si elle allait être enceinte. Le contexte était difficile, notamment sur le plan santé. Dans la Carte du ciel de cette personne, Jupiter, le grand bénéfique du zodiaque, passait sur la Lune de la consultante à une date précise que j’ai révélée comme particulièrement favorable. Or, jour pour jour, ce fut le début de la grossesse.
Un peu moins de 9 mois après, une petite fille est née et je recevais un faire-part… Pour moi, ce fut la plus belle des récompenses, de l’ordre de l’exceptionnel.
12) Parlez-nous des pires épreuves que ce métier a pu vous amené à vivre.
Il faut savoir que je ne peux pas faire mon travail à la chaîne. Je réponds donc aux demandes de mes consultants parfois avec un peu de retard.
D’autant qu’aujourd’hui, mon état de santé m’a conduit à avoir changé de rythme. Je ne peux plus faire autant de consultations qu’avant. J’ai donc parfois besoin d’un peu de temps pour répondre.
Bien évidemment, tous mes consultants ne sont pas forcément au courant de mes soucis de santé, mais quand même ! À l’heure actuelle, on voit une impatience grandissante chez les gens. Quand ils ont payé, ils veulent tout avoir tout de suite. Dès que sont passées les 48 heures de délai que je demande sur mon site, je reçois donc de certains impatients des mails, des coups de fils pour relancer le processus et encore et encore…
C’est une cause de stress. J’aimerais qu’on comprenne que je ne peux pas avoir un rythme supérieur à celui qui est le mien à l’heure actuelle, particulièrement en ce moment difficile.
13) Quelles sont les principales préoccupations de votre clientèle ?
En ce moment les questions affectives sont prioritaires. Jupiter entre en balance, cela conduit à un désir d’harmonie, d’équilibre et souvent de légalisation et de matrimonialité.
Il y a aussi une inquiétude forte par rapport aux événements actuels, sur le plan économique en particulier.
Et bien sûr les sempiternelles questions sur les gains par les jeux d’argent et autres loteries, héritage et compagnie…
Certes ces deux domaines essentiels d’interrogation de la voyance que sont les domaines affectif et professionnel ne datent pas d’aujourd’hui. Ce que je note cependant c’est en revanche la montée en puissance d’une inquiétude qui est bien de notre époque, ainsi que l’impatience du consultant à être rassuré, tout comme l’exploitation qu’en ont faite les audiotels et plateformes de voyance.
14) Quelle orientation a prise votre vie professionnelle depuis votre maladie ?
Le 17 novembre 2014, j’ai découvert que j’avais une tumeur qui fut traitée par six mois de chimiothérapie. J’ai dû mettre en veilleuse mon activité durant ces six mois. Et j’ai pu reprendre depuis, mais désormais je dois de nouveau faire un traitement de six mois. J’essaie de continuer de vivre aussi normalement que possible. Faire mon travail de consultation, par audio, à mon rythme, c’est une manière pour moi de continuer à vivre. Voyager avec ma famille, c’en est une autre…
15) Quel message aimeriez-vous faire passer aujourd’hui notamment aux jeunes professionnels de la voyance ?
J’aurais pu, pour ma part, continuer l’audiotel ou travailler sur une plateforme comme on me l’a proposé, et gagner comme certains plus de 5000 euros par mois. Mais quel sens aurait ma vie ?
J’ai donc envie de dire à ceux qui débutent : si vous faites ce métier, faites-le avec foi, avec conviction, et orientez le consultant avec compassion et rigueur, en lui laissant son libre arbitre, sans aggraver la vie déjà difficile de personnes qui s’adressent à vous souvent dans la détresse.
Il faut savoir aussi que vous serez seul en face du questionnement des consultants. Vous ne pourrez vous appuyer sur personne. Il n’y a pas d’équipe de professionnels des arts divinatoires et c’est une lourde responsabilité que de prendre en charge, non certes la solution absolue à leur préoccupation, mais une orientation possible de leur avenir. Cette solitude qui sera la vôtre, il faudra pouvoir l’assumer.
J’aimerais insister enfin sur la nécessité absolue de laisser libres les consultants de ne pas revenir, de ne pas vouloir à tout prix fidéliser une clientèle potentielle. Il faut aussi rester dans une distance professionnelle par rapport à eux et c’est difficile, car la consultation de voyance se situe dans la zone de la confidence, on risque de s’attacher. Mais c’est indispensable de garder cette distance.
16) Quels sont vos projets actuels ?
Je désire écrire un livre, avec un partenaire, sur mon expérience et sur ma méthode. C’est la raison pour laquelle cette interview s’est concrétisée.
Je vais aussi transmettre ma méthode astrologique dans une formation de 12 modules, cela se fera par vidéo. Comme vous le savez, je crois à la force de l’image.
Tout le monde peut entrer dans l’astrologie en se donnant un peu de peine. Et pour moi, il s’agit de faire en sorte que ce soit avec le moins de peine possible ; c’est le but de mon enseignement : rendre bien plus aisé, presque facile, le côté un peu aride de l’astrologie.
Il s’agit principalement pour moi de donner aux étudiants les moyens de mettre en lumière les meilleures cartes possibles pour réussir, ce que révèle le thème et sa confrontation aux transits planétaires, en sachant que si on ne réussit pas une fois, il y a toujours des transits favorables dans l’avenir. C’est le côté magique de la vie !
Merci Gabriel, pour ce partage.