Les limites de la voyance à la lumière des analyses de Michael Talbot 22 octobre
Dans L’univers est un hologramme, Michael Talbot évoque les découvertes d’un chercheur canadien, le Dr Joel Whitton, professeur de psychiatrie à la faculté de médecine de Toronto, et qui a fondé une bonne part de ses recherches sur l’hypnose, celle-ci menant les sujets cliniques à régresser jusqu’à des incarnations passées, ce qui lui permettait d’ observer leurs effets sur le présent, notamment dans les phobies, les maladies…
Mais le plus intéressant, a porté, selon Michel Talbot, sur les périodes d’entre deux incarnations, pendant lesquelles les sujets seraient dans « un éblouissant royaume de lumière où l’espace et le temps tels que nous les connaissons n’ont plus cours. »
Dans ce royaume de lumière, les sujets se trouveraient dans un état de conscience inhabituel « caractérisé par une extrême lucidité sur soi et un sens moral accrus ».
Cet état de conscience n’est pas celui du moi habituel mais ne disparaîtrait pas complètement, dans l’incarnation du moment. Il appartiendrait au Moi que Michael Talbot appelle « métaconscient » et qui serait inconscient, bien que dans un autre sens que celui que Freud a donné à ce terme, dans le sens plutôt que Paul Diel nomme « Surconscient » et qui ne relève pas d’un refoulement, mais d’une Puissance supérieure, en arrière-plan, et qui veillerait sur le moi conscient, en lui envoyant des rêves et des intuitions, ou le conduisant à faire telle ou telle expérience nécessaire à son évolution.
Ce serait ce Moi méta-conscient qui, totalement libéré dans ce royaume de lumière intermédiaire, « préparerait l’incarnation future, traçant les grandes lignes de ce qui doit s’y passer », et cela, dans le but de permettre, à l’âme incarnée, une progression de la conscience et de l’engagement éthique.
Or, il semble que les sujets de Joel Whitton qui avaient, ainsi, et sous hypnose, accès à la connaissance de ce « destin » choisi par leur Moi métaconscient, ne montrèrent aucun empressement à connaître cet avenir. « Plusieurs, exerçant une censure sur leurs propres souvenirs, lui demandèrent l’implantation d’une suggestion post-hypnotique : celle de ne rien se rappeler du contenu des séances. Comme ils s’en expliquèrent, ils ne voulaient pas être tentés de modifier le scénario que leur Moi méta-conscient avait écrit pour eux. » [Joel Whitton, Life betwen Life, p. 152-153, cité dans Michael Talbot, L’univers est un hologramme, Pocket, 1994, p. 356]
Cette demande d’une suggestion d’oubli, de la part des sujets sous hypnose, tend à démontrer, comme le rappelle M. Talbot un peu plus loin, que le destin n’est pas inéluctable, même choisi avant l’incarnation par un Moi Sur-conscient. Même les grandes lignes du destin peuvent encore dévier de leur route, et en l’occurrence, rendre inefficace, en quelque manière essentielle, l’incarnation présente.
De telles recherches, et de telles révélation nous conduisent à nous demander si les erreurs collectives des voyants, que rencontrent certains consultants, ne peuvent pas découler d’un refus-de-savoir méta-conscient et, de ce fait, inconscient, des consultants : la révélation de l’inéluctable pourrait en effet les conduire à faire des choix qui mettraient en cause un méta-choix antérieur à l’incarnation et nécessaire à leur évolution en leur permettant d’échapper à une expérience salutaire. Bien évidemment, de telles explications impliquent une certaine croyance en la réincarnation, ou tout au moins en l’idée discutable d’un destin relevant d’un choix métaphysique et antérieur à l’incarnation.
Le rejet de la voyance assez récurrent dans diverses religions pourrait avoir un fondement similaire : il s’agirait de ne pas échapper au destin prévu par le divin, que ce divin soit une part de soi, comme le pensent ceux qui croient à ce Moi Surconscient ou méta-conscient, ou qu’il soit une force transcendante à l’homme.
Liliblue
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